A Chaud!!!!!

Humeurs de Loups du Mardi 3 Juillet 2012: Apres le kleptos jubilent, apres Merkel contre attaque : Qui faut il punir?

Humeurs de Loups du Mardi 3 Juillet 2012:  Apres le kleptos  jubilent, apres Merkel contre attaque : Qui faut il punir?

EPISODES PRECEDENTS DE NOTRE SAGA A LIRE OU A RELIRE : Humeurs de Loups du Vendredi 29 Juin 2012 : Les kleptos jubilent par Bruno Bertez (actualisé au 01/07/2012 à 08h00)

Humeurs de Loups du Dimanche 1 Juillet 2012 : Après les kleptos jubilent, Merkel contre attaque .

Nous avons expliqué que la défaite de Merkel était une victoire pour les kleptos ou plutôt pour le couple klepto- états. Le couple klepto-états étant cimenté par le fameux « je te tiens, tu me tiens par la barbichette… », Les kletos financent les dépenses des états qui en échange les aide à tondre les citoyens,  les épargnants, les nourrissons et tous ceux qui ne sont pas encore nés.

   Merkel , nulle en diplomatie selon la tradition allemande, nulle en dialectique comme tout membre d’un gouvernement s’est fait manœuvrer par Monti/Goldman et, le dos au mur, elle a accepter de signer l’accord infâme qui vend la peau des citoyens aux banques: Pour sa défense elle a argué que c’était purement tactique, pour sauver le vote du Bundestag sur l’ESM et l’intégration fiscale.

De reculades en reculades, elle a donc laissé s’ouvrir une brèche.

La brèche a été reconnue par les marchés qui se sont envolés et surtout par l’organe klepto phare, le Financial Times qui a écrit: it’ a very good aggreement . Si le FT le dit c’est que la cause est entendue.
Il est évident que la France est responsable de cet accord infâme dans la mesure ou Hollande a échangé son soutien au pacte fiscal contre le plat de lentilles d’un faux plan de soutien de moins de 1% du GDP européen et surtout dans la mesure ou il a soutenu Monti et Rajoy dans leur coup de chantage contre Merkel .

 La France a fait un marché de dupes car c’est elle, avec l’Allemagne le plus gros contributeur de l’ESM lequel va être pillé par les banques privées: Hollande a voté pour le pillage … de la France.  Lui qui n’aime pas les riches, il les engraisse: Sans aucun espoir de voir un jour la  France en bénéficier car si la France venait a être classée pestiférée, elle serait trop grosse pour être sauvée et donc trop grosse pour l’ESM, pour l’Allemagne . La France a voté contre ses véritables intérêts à long terme lesquels étaient et restent de tenir le cap pour ne pas augmenter trop ses engagements; il faut se souvenir que l’ESM ne fait au maximum des maximums que 500 milliards et que une fois que les banques l’auront pillé , il ne restera plus grand chose.
Comme le dit Munchau, la seule victoire de Merkel est d’avoir refusé l’augmentation de la masse des bail out funds européens. Ce qui confirme que la France ne pourra pas en profiter et que ses engagements ne serviront qu’aux autres et … a l’endetter encore plus. On rit des soi disants trous découverts dans le budget ces jours ci, de ces misérables petits milliards en regard du coup de crayon magique qui vient d’augmenter les risques du pays, dans la plus totale immoralité.

Le Bundestag est un ramassis de politiciens lâches, ils auraient du voter contre la ratification de l’ESM  et le Pacte fiscal , mais la fameuse discipline antidémocratique  qui fait voter pour le Pouvoir en place et contre les peuples a joué: Le Bundestag a ratifié un accord marqué par le chantage. Un accord contre les intérêts du peuple allemand .

Nous sommes heureux de notre analyse selon laquelle les kleptos avaient marqué une victoire et jubilaient . Garin Hewitt european editor de BBC news vient ce matin de rejoindre notre camp et soutenir notre analyse.

Sous le titre : Coup d’état, gouvernement des banques, par les banques, pour les banques on peut lire :

-Le bail out fund va prendre un intérêt dans les banques
 
-Le risque total se trouve accru pour tout le monde en Europe

-Les Trésors nationaux sont dégagés, mais c’est le public français et allemand qui se substitue

-500 milliards , ce sera insuffisant , ce sera avalé rapidement

-Le trou des banques est sans fond et inconnu

-Le bail out fund est un cadeau aux banques privées , un « welfare pour les riches »

-Il n’ y a pas de plafond fixé aux sommes qui vont devoir être  engagées

-Il y a irresponsabilité totale des dirigeants , pas de contrôle, aucune possibilité de recours contre l’organisation intergouvernementale non élue qui va distribuer l’argent .

Quelques précisions à suivre et à valider

La Finlande a fait savoir qu’elle voterait contre le bail out des banques  par l’ESM, elle a ajouté ètre soutenue par les Pays Bas. L’Espagne a repondu qu’il existait une dérogation de vote qui permetteait de passer outre à l’unanimité et qu’avec 85% des votes les bail out seraient accordés;

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Reuters  rapporte que le gouvernement finlandais a indiqué devant une commission parlementaire qu’il s’opposerait à ce que le MES, le fonds de secours permanent pour la zone euro, puisse acheter des obligations souveraines de pays de la zone euro sur le marché obligataire.

C’est une mauvaise nouvelle pour l’Europe : en effet, pour que l’accord permettant l’achat d’obligations d’État par le MES soit ratifié, il nécessite une décision unanime de tous les membres.

La Finlande n’est pas la seule à douter de cet accord, puisque les Pays Bas ont également fait connaître leurs réserves. Mais alors que les Finlandais rejettent globalement la possibilité de faire intervenir le MES, les Pays-Bas sollicitent que toute demande de rachat d’obligations par le MES soit préalablement évaluée sur une base individuelle. Le Premier ministre hollandais, Mark Rutte, a déclaré la semaine dernière qu’il n’était pas un « grand fan des achats d’obligations avec les instruments existants », parce que c’était une solution coûteuse.

L’Espagne est « en train de négocier avec la Commission » européenne les conditions de l’aide pour ses banques, qui pourraient inclure dès le 9 juillet un premier montant chiffré pour les entités les plus fragiles, a indiqué mardi le ministre de l’Economie Luis de Guindos.L’Eurogroupe devrait alorsconfirmer le recours au FESF, le fonds de secours encore doté de 200 milliards d’euros.La zone euro s’est en effet engagée le 9 juin à fournir une aide de jusqu’à 100 milliards d’euros aux banques espagnoles.

L’option choisie par l’Espagne sera « une injection au fur et mesure qu’apparaissent les besoins », et non un versement d’argent en une seule fois. « Nous allons nous concentrer » sur les banques déjà sous intervention publique espagnole: « c’est une question de semaines pour déterminer » de combien elles ont besoin, aussi « il est possible que, quand on rédigera le protocole d’accord, il y figure une quantité déjà disponible pour elles ». L’idée est que, pour ces banques les plus fragiles (Bankia, CatalunyaCaixa, NovaGalicia et Banco de Valencia), « cela se fasse de manière très, très rapide, en quelques semaines », a insisté le ministre.

M. de Guindos a rappelé son souhait d’obtenir un prêt avec « une durée très longue, une période de carence et des taux d’intérêt très bas ». « Le taux d’intérêt ne fera pas partie du mémorandum » qui sera approuvé le 9 juillet car « il fait partie des statuts du FESF et du MES », les fonds de secours européen, a-t-il précisé. « Ce n’est pas une partie fondamentale de la discussion », a-t-il assuré. Le prêt inclura « des conditions horizontales pour le secteur financier » espagnol dans son ensemble et des conditions pour chaque entité recevant de l’argent européen, comme « la cession d’actifs » ou « la réduction de capacité », par exemple en fermant des agences bancaires.

Et alors que les Pays-Bas et la Finlande se sont opposés à ce que le MES achète des obligations sur le marché secondaire, des mesures censées aider les pays fragiles commme l’Espagne et le Portugal, M. de Guindos s’est voulu confiant: « il y a un point fondamental dans le MES, qui est que les décisions ne se prennent pas à l’unanimité mais à la majorité absolue », donc ces décisions « ne pourraient pas être bloquées » par une minorité de pays.

EN LIEN : CHEZ BLOOMBERG

http://www.bloomberg.com/news/2012-07-02/finland-firm-on-collateral-as-spain-aid-terms-discussed.html

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 Le résultat majeur du sommet est que , si tout suit son cours , l’ESM pourra aider les banques directement à se recapitaliser: On nous dit qu’ainsi sera coupé le lien entre la faiblesse des banques et la faiblesse des Souverains: On argue les banques faibles affaiblissent les souverains donc il faut couper le lien . 

Il est évident que cela est faux , voire mensonger : Si les banques sont recapitalisées avec l’argent de l’ESM , elles vont pouvoir employer ce capital et le leverager , mettons avec un multiple de 9 , ce qui est encore raisonnable par les temps qui courent. 

À notre connaissance rien ne va les empècher de refaire ce qu’elles ont fait avec l’argent du LTRO  c’est a dire qu’elles vont souscrire aux emprunts de leurs souverains comme le font depuis le debut les banques espagnoles et italiennes. 

À moins  que les banques concernées aient interdiction de réaccumuler des bonds de leurs souverains , nous ne voyons pas en quoi le lien entre banques et souverains sera rompu. 

 Au contraire, la mecanique du refinancement indirect des Souverains par la BCE va pouvoir s’enclencher de plus belle: Telle banque espagnole va recevoir 10 milliards, la reconstitution de ses ratios va lui permettre de souscrire aux bons émis par son souverain , de les porter en collateral à la BCE pour obtenir des refinancements  et ainsi faire tourner  le tourniquet fatal : Car si le Souverain faiblit à nouveau , ce qui est probable,  sinon certain, le bilan réel de la banque va se détériorer, les marchés vont à nouveau se méfier etc . Le tourniquet qui joue positivement dans le sens  vertueux , peut évidemment s’inverser dans le sens  vicieux avec une catastrophe beaucoup plus importante..

À notre connaissance rien n’a été annoncé dans les communiqués ou dans les commentaires qui empèche le tourniquet infernal entre les banques et leur govies et donc si nous avons raison . l’argument de couper le lien  entre les banques et les Souverains est fallacieux. En cas de hausse des engagements de banques sur leur Souverain avec un multiple des nouveaux fonds propres, le risque est non pas réduit mais magnifié.

EURO BAIL PIPELINE SYSTEMBAILOUT THEORY 101

BRUNO BERTEZ Le Mardi 3 Juillet 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

 

11 réponses »

  1. Mercredi 4 juillet 2012 :

    1- Italie :

    Le déficit public de l’Italie au premier trimestre 2012 a été de 8% du PIB, contre 7% un an plus tôt sur la même période, sous l’effet de la hausse des taux obligataires italiens et de la récession en cours depuis fin 2011, a indiqué mercredi l’Institut national des statistiques (Istat).

    Le tableau Istat montre aussi que les comptes publics italiens qui présentaient un excédent primaire (avant paiement du service de la dette) de 2,6% au dernier trimestre de 2011, sont en déficit primaire de 3% au premier trimestre de cette année. Au premier trimestre de 2011, l’Italie présentait déjà un déficit primaire de 2,7%.

    http://www.boursorama.com/actualites/italie-deficit-public-en-hausse-a-8-du-pib-au-1er-trimestre-2012-30fd11b538346cd76eb006ec736681f8

    2- Espagne :

    L’Espagne prépare une série de coupes budgétaires et de hausses d’impôts qui pourraient lui rapporter jusqu’à 30 milliards d’euros.

    « L’idée est de mettre en oeuvre des coupes d’une valeur de 3% du PIB », selon l’une des sources rapportée par Reuters. La valeur nominale du PIB espagnol étant de 1.000 milliards d’euros par an, les coupes devraient donc atteindre environ 30 milliards d’euros.

    Elles s’ajouteraient aux 48 milliards d’euros d’économies déjà visées par de précédents plans, sans qu’il soit certain que l’accumulation des mesures d’austérité rassure les marchés, quand la véritable inquiétude concerne le manque de croissance.

    3- Chypre :

    Selon un quotidien de Nicosie, Chypre devrait réclamer 56 % de son PIB pour sauver son système financier. Pendant ce temps, la Troïka tente de négocier avec le gouvernement chypriote dans une ambiance tendue.

    Chypre pourrait finalement avoir besoin de 10 milliards d’euros pour recapitaliser son secteur bancaire. C’est ce que prétend le quotidien de l’île Phileleftherios, qui s’appuie sur un rapport préliminaire du FMI qu’il s’est procuré.

    Si ce chiffre est confirmé, il s’agirait d’un coup dur pour la petite république dont le PIB ne dépasse pas 18 milliards d’euros.

  2. M Bertez comme j’apprécie vos analyses, je souhaitais vous interroger sur la position de Chypre qui a priori préfèrerait faire appel a un soutien russe pour recapitaliser ses banques plutôt que l’ESM ( les conditions seraient moins drastiques). Que pensait vous de cette situation que je trouve pour le moins surprenante?

    • @gege

      Je ne tiens pas vraiment à parler de Chypre mais je vais faire un effort.
      Chypre est la place bancaire des oligarques et de la mafia russe et d’autres personnes encore que je ne tiens pas à citer ou mème à évoquer.
      Je ne suis pas paranoiaque mais il y a des choses dont il vaut mieux éviter de se méler.
      Comme le dit le sketch des inconnus . »cela ne nous regarde pas »
      Je pense que vous comprenez à demi mots pourquoi les clients des banques chypriotes ne tiennent pas à ce que l’ESM ou toute autre organisation vienne mettre son nez dans leurs affaires…..

  3. Bonjour,
    je vous ai découvert sur un autre site et depuis, je vous rends régulièrement visite.

    je viens de trouver cette information sur le site de ZH
    http://www.zerohedge.com/news/true-french-debt-gdp-146
    Résumé:
    On est dans la merde mais on ne savait pas jusqu’à quel point.
    France

    The Official French GDP $2.774 trillion

    FRANCE’S NATIONAL DEBT

    Admitted Sovereign Debt $2.261 trillion

    Loans to the Nation $214.9 billion

    Admitted Bank Guaranteed Debt $479 billion

    Dexia Guarantee $55.48 billion

    Total National Debt $3.010 trillion

    FRANCE’S EUROPEAN DEBT

    France’s Liabilities at the ECB $569 billion

    France’s cost for the EU Budget $23.2 billion

    France’s Liabilities for the Stabilization Funds $110 billion

    France’s Liabilities for the Macro Fin Ass. Fund $203 billion

    France’s Guarantee of the EIB Debt $137.6 billion

    France’s Total European Debt $1.043 trillion

    France’s National and European Debt $4.053 trillion

    France’s Official Debt to GDP Ratio 86.1%

    France’s ACTUAL Debt to GDP Ratio 146%

    “It is dangerous to be right in matters on which the established authorities are wrong.”

    Je pensais que toutes les dettes étaient comprises dans une dette et non réparties en plusieurs.
    Il se trompe? Où alors tout ceci est un cauchemar dans lequel il nous faudra des dizaines d’année pour sortir?

    • @in vino veritas

      Bonjour Merci de votre intérêt et de votre intervention.

      Les chiffres que vous rapportez sont justes et si on compte de cette façon le ratio de dettes est bien supérieur au ratio officiellement retenu. Mais on peut aller plus loin comme le fait le Cato Institute et intégrer dans l’endettement les promesses sociales non couvertes , dans ce cas on trouve un ratio encore plus effrayant de 579%; le vrai gros problème en Europe c’est le système de retraites et l’Etat Providence non financé.

      C’est à notre avis la vraie raison pour laquelle l’Allemagne ne peut supporter le cout d’un burden sharing, d’une mutualisation, si elle acceptait elle serait dépassée, submergée. Et il est évident que les partenaires de l’Allemagne ne feraient aucun effort pour ré réformer le système tant que le mythe du Trésor Allemand à épuiser subsisterait.

      Lorsque l’on établit des comparaisons internationales, il faut une méthodologie homogène , ceci explique que les calculs soient normalisés. Ne vous attendez pas à ce que les chiffres aient une vérité économique, ce n’est pas le but. Les chiffres ont une vérité et un usage politique, on retient des définitions a minima. Et cela est vrai pour tous les pays y compris et même surtout les Etats Unis.

      Le monde est un Enron généralisé, tout est faux, tout est « bidon »;les promesses, les dettes, les passifs sont systematiquement minorés, escamotés; C’est le système du chasse neige, on avance en repoussant devant soi jusqu’a ce que la crise arrive.

      Et c’est pour cette raison que lorsque les crises se déclenchent , au début on part de quelques dizaines de milliards , puis au fur et a mesure, tout se révèle, tout s’interconnecte, souverains, garanties, promesses, banques, retraites , couvertures sociales et on arrive comme c’est le cas avec la Grèce en ce moment à des ardoises de 345 milliards pour un départ à 35 milliards.

      L’économie c’est un système qui fonctionne comme une bicyclette, tant que cela roule on tient en équilibre; sitôt que l’on arrête de rouler, tout s’écroule et les vrais passifs , les vraies dettes se révèlent. Déjà le ralentissement de la croissance et la stagnation agissent comme des révélateurs.

      Ce qui est étonnant; c’est la connivence généralisée qui fait que les mensonges et dissimulations passent, fassent autorité.

      Hélas, le réel , de temps a autre s’impose, ressurgit et nous sommes dans une de ces phases décapantes ou la Vérité refait surface.

      • Bonjour

        « Le monde est un Enron généralisé, tout est faux, tout est “bidon” »

        Merci, c’est à grace à vous que je l’ai compris

        « Ce qui est étonnant; c’est la connivence généralisée qui fait que les mensonges et dissimulations passent, fassent autorité »

        Avez vous une piste pour expliquer cela

  4. Les Clefs pour comprendre du Jeudi 5 Juillet 2012 : Le radeau de la Méduse européen continue de dériver par Bruno Bertez

    Nous vous rappelons que le titre initial du « Radeau de La Méduse » de Géricault était « Scène d’un naufrage »; l’un des aspects terribles de ce naufrage était le cannibalisme.

    Le sommet européen s’est révélé une fois de plus une pantalonnade. Nous ne reviendrons pas sur le contenu de ce sommet, notons seulement qu’il est évolutif, chacun l’interprète à ce stade comme cela lui convient.

    Personne ne se préoccupe d’éclairer l’avenir, de tracer le chemin afin que les décisions et adaptations soient optimums non, on ne se préoccupe que de propagande et de posturing politique. C’est la raison pour laquelle les interprétations sont divergentes. C’est la raison aussi pour laquelle l’effet positif de telle ou telle décision est de courte, très courte durée.

    A chaque fois, la même séquence se répète, euphorie, puis commentaires divergents, puis doutes, puis critiques et finalement échec. On n’arrête pas de prédire les tournants, les grands tournants dans l’évolution de la crise européenne. Hier c’était l’Agence S&P qui disait, charitable et connivente comme à l’accoutumée que nous pourrions bien être à un nième tournant si… les mises en œuvre suivaient.

    Comment pourraient-elles suivre? Les soi disant accords sont toujours ambigus, abscons, incomplets;ils sont toujours à finaliser par d’autres décisions, ratifications; ils sont conclus par des partenaires qui sont dominés par les arrière pensées, par des partenaires qui outrepassent leurs mandats ; par des politiciens qui ne cherchent qu’une chose s’attirer ou remonter une popularité.

    C’est pire que le « A chacun sa vérité » de Ionesco c’est à chacun son mensonge.

    On ne comprend les accords européens que plus tard, des semaines pus tard quand la poussière est retombée, quand les langues se délient et que les conflits réapparaissent. C’est la loi du genre, car en fait les accords ne sont là que pour masquer des désaccords plus profonds, fondamentaux, irréductibles.

    L’Europe du Sud à laquelle est venue se joindre volontairement la France ne veut pas aller plus loin dans l’austérité pour des raisons de stabilité sociale, elle veut que ce soit l’Allemagne qui partage le fardeau de ses dettes, l’Allemagne veut préserver l’euro au moins temporairement , elle exige un contrôle des finances publiques et du système bancaire des pays en difficulté avant de s’engager dans ce burden sharing. Pour des raisons géopolitiques, politiques et sociales, les pays du Sud ne veulent pas abandonner leur souveraineté. La réalité est que les contradictions sont trop fortes pour pouvoir être dépassées.

    Les marchés alliés des pays du Sud , dominés par les banques poussent à la roue, ils exercent un chantage sur l’Allemagne , cette dernière lâche du lest de temps a autre , mais en même temps freine des deux pieds pour « implementer »comme on dit maintenant, mettre en application ce qu’elle fait semblant de concéder.

    Quand le gouvernement allemand va trop loin , c’est la Bundesbank qui intervient et joue le rôle de statue du commandeur, quand cela ne suffit pas on fait donner le patronat, puis les constitutionnalistes , puis la presse , tout ce beau monde se charge de rappeler les principes chers a l’Allemagne, de tracer de nouvelles lignes dans le sable a ne pas franchir….

    Ces derniers jours, comme Merkel a fait des concessions infâmes, ce sont ses alliés politiques qui sont montés au créneau. C’est une nouvelle ligne de défense qui a été érigée. Ainsi, le Gouverneur Horst Seehofer, leader de la CSU bavaroise qui est pièce déterminante dans la coalition de centre droit , Horst Seehofer a critiqué très fortement les résultats du sommet de la honte et menacé de faire chuter le gouvernement si Berlin faisait de nouvelles concessions aux pestiférés.

    « Le temps va venir ou le gouvernement bavarois et la CSU ne vont plus pouvoir dire oui, oui  » a déclaré Seehofer; les milliards d’aide et de garanties données étaient déjà tangentes ( borderline), ma plus grande crainte est que bientôt les marchés financiers se demandent , est ce que l’Allemagne peut faire face àtout cela? C’est le point le plus dangereux. ajoute t il .

    « le fait que nos partenaires veulent prendre notre argent sans exiger trop d’eux même est profondément humain , mais cela ne résoudra pas le problème »… Dans un registre voisin Seehofer affirme nous n’accepterons aucun transfert de souveraineté à un état européen monstrueux , a European monster sate, nous refuserons toute modification de notre constitution.

    Cette vive réaction du leader de la CSU illustre deux points importants de nos réflexions :

    -Les accords conclus lors des sommets européens ne sont jamais des tournants, mais des zigzags incohérents et trompeurs, jamais il n’ y a des directions claires susceptibles de provoquer des chocs positifs durables

    -La crise et ses pseudo solutions ont un effet réel répétitif, constant et durable, elle divisent , elles font éclater les consensus, elles déstabilisent; les démocraties se cannibalisent.

    Nous insistons sur ce dernier point car c’est, dans une perspective de moyen terme le plus important, c’est lui qui fixe les limites de ce que les gouvernements peuvent faire dans un contexte de perte de légitimité.

    Les sondages allemands tres anti européens de ces derniers jours, l’abstention de l’ultra gauche francaise au vote de confiance du gouvernement Ayrault , la montée de Beppe Grillo en Italie, le doublement de l’extrême gauche est Espagne a 15% etc tout cela va dans le même sens l’in gouvernabilité réelle du radeau de la Méduse européen.

    • Divisions , divisions:

      Un groupe de 160 economistes allemands conduits par le prestigieux et médiatique Hans-Werner Sinn, patron de l’IFO vient de lancer un avertissement public à Angela Merkel.

      “Nous nous inquiétons de l’avancée vers une union bancaire européenne , qui résultera en une garantie collective des dettes bancaires dans l’eurosystème”.

      “Ces dettes sont trois fois plus importantes que les dettes des souverains et dans les cinq pays en crise , elles se chiffrent en trillions d’euros; les banques doivent pouvoir faire faillite. Si les débiteurs ne peuvent payer leurs dettes , il n’y a qu’un groupe qui doit supporter le fardeau, ce groupe ce sont les créanciers eux mèmes;”

      Il n’ y a pas que leséeconomistes qui bougent, au SPD , le centre gauche qui vient faire l’appoint dans les votes pour soutenir Merkel, avertit qu’il exigera des conditions très strictes pour voter en faveur d’un bail out des banques espagnoles. Les Verts semblent s’orienter dans la mème direction.

      Certains observateurs politiques constatent la disparition progressive des soutiens à la politique européenne de Merkel et n’hésitent pas anticiper sa mise en minorité, avec un vote de confiance risqué.

      La “victoire ” de Monti, Rajoy et Hollande semble avoir pour consequence un fort raidissement des positions à l’intérieur de l’Allemagne.

      • À noter également, que le Wall Street Journal émet une critique qui rejoint les notres sur la supervision des banques par la BCE; Nous considérons que le système est non crédible et dangereux car il aboutirait à faire superviser les banques par l’organisme; l’institution qui serait chargée de la politique monétaire, conventionnelle et non conventionnelle.
        Le conflit d’intéret et de mission est évident. Auriez vous confiance si la Banque Centrale chargée de sauver et venir en aide aux banques vous disait tout va très bien, circulez il n’ y a rien a voir?

        • Les kleptos, sociaux demos tiennent, controlent l’information des élites européennes. Ainsi le Handelsblatte revele que les 32 porte paroles de la Commission Européenne lisent tous le FT , à tout seigneur klepto tout honneur, sept lisent Le Monde, six Le Corriere della Sera et le quotidien espagnol El Pais.

          Tenez-vous bien aucun ne lit la presse allemande, pas mème le Suddeutscher Zeitung. Et pourtant ce sont les Allemands qui paient. Et on s’étonne des orientations de la Commission!

  5. Mercredi 4 juillet 2012 :

    Le ministère allemand des Finances a annoncé mercredi que le déficit public du pays serait vraisemblablement d’environ 0,5% cette année, moitié moins qu’une précédente prévision de 1%.

    En revanche la dette publique allemande va continuer à dépasser largement le plafond fixé par Bruxelles : elle devrait s’établir à 83,5% du PIB cette année, pronostique le ministère, contre 81,2% en 2011. La limite européenne est fixée à 60%.

    http://www.romandie.com/news/n/_L_Allemagne_abaisse_sa_prevision_de_deficit_public_a_05_pour_201237040720121708.asp

    Vous avez bien lu : la dette publique de l’Allemagne sera de 83,5 % du PIB fin 2012.

    Et la dette publique de la France ?

    « La Cour des comptes lance une alerte : la dette publique devrait dépasser 90 % du PIB fin 2012 (pour mémoire, elle était de 64 % fin 2007). La dette publique imputable aux programmes d’aide aux pays en difficulté (prêts bilatéraux ou par l’intermédiaire du FESF) devrait s’élever à 50,2 milliards fin 2012, contre 14,5 milliards fin 2011 – soit une hausse de 1,8 point de PIB. »

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/02/20002-20120702ARTFIG00615-la-dette-depassera-90-du-pib-fin-2012.php

    Conclusion :

    Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, Chypre, Slovénie : ces sept Etats européens sont en train de faire naufrage.

    Ces sept Etats entraînent les autres Etats européens vers le fond de l’océan.

    Le naufrage du Titanic continue.

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