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Albert Edwards (Société générale) : pourquoi Wall Street va perdre la moitié de sa valeur

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Albert Edwards (Société générale) : pourquoi Wall Street va perdre la moitié de sa valeur

INTERVIEW ALBERT EDWARDS, RESPONSABLE DE LA STRATÉGIE GLOBALE, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CROSS ASSET RESEARCH  Par Marina Alcaraz | 12/07 |Les Echos

Le responsable de la stratégie globale à la Société Générale s’inquiète de la conjoncture américaine. Considéré comme un « bear » (pessimiste), Albert Edwards estime que l’économie américaine est sans doute déjà entrée en récession.

Albert Edwards pense que nous sommes au bord du plus gros signal baissier de tous les temps : « l’ultimate death cross ». A la hausse on appelle ça une « golden cross », c’est quand la moyenne mobile des 50 jours passe au-dessus de la moyenne mobile des 200 jours. La Death Cross c’est la version baissière, donc quand la moyenne des 50 jours passe SOUS les 200 jours, mais là, Albert Edwards a trouvé une « Death Cross » sur le graphique mensuel, donc quand les 50 MOIS !!! passent SOUS les 200 MOIS !!!

Il craint que le S&P 500 ne descende à son plus bas de 2009, à 666 points.

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Quels sont les principaux risques pour les marchés dans les prochains mois ?

La crise est loin d’être finie. Au-delà des inquiétudes sur la zone euro -qui vont demeurer -, les craintes sur le reste du monde vont devenir de plus en plus importantes, au cours de l’été. Tous les éléments d’une récession mondiale sont en place. La Chine risque de souffrir d’un ralentissement brutal, alors que les autorités chinoises, qui constatent les premiers signes de déflation, perdront également le contrôle sur la croissance. De plus en plus de statistiques vont inquiéter les investisseurs ces prochaines semaines. Le PIB de la Chine pourrait ralentir à 3%, voire moins. Toutefois, à la différence d’il y a quelques mois, le risque chinois est de mieux en mieux appréhendé par les investisseurs : nombre d’entre eux prévoient un net ralentissement. La situation aux Etats-Unis, en revanche, est bien moins intégrée par les marchés, alors que le pays est déjà en récession.

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Une récession de quelle ampleur ?

Elle pourrait être moins importante que lors de la crise de 2008 -où le PIB avait fléchit de plus de 5% en cumulé-, mais néanmoins significative. Alors que le consensus prévoit toujours une croissance d’environ 2,5% cette année, l’économie entre en récession avec un PIB en recul potentiel de 2 %. Cela risque de provoquer une forte chute des résultats des sociétés, pouvant aller jusqu’à 30% à 40%. Les marges des entreprises (sur la base des résultats opérationnels) sont actuellement à leurs plus hauts historiques. Les avertissements sur résultats devraient donc se multiplier tout au long de la saison des publications cet été -qui vient de débuter. En excluant les valeurs financières, les profits des entreprises américaines ont déjà commencé à baisser au deuxième trimestre ( attendus à -0,3% selon le consensus, NDLR). Et, ce n’est que le début !

Dans ce contexte, comment voyez-vous les marchés évoluer ?

Le marché n’a pas encore pris en compte tous les risques sur l’économie américaine. Il s’inquiète du futur, après les élections, en particulier des reconductions d’exemptions d’impôts et de charges et de baisses des dépenses de l’Etat. C’est cette falaise fiscale ( « fiscal cliff » ) qui préoccupe les investisseurs, alors même que les Etats-Unis sont déjà sans doute entrés en récession, comme le suggèrent les indices ISM. Il faut se souvenir que fin 2007, aussi, alors que la récession aux Etats-Unis débutait, Wall Street se portait alors relativement bien. Le S&P 500 pourrait ainsi atteindre son plus bas de mars 2009 à 666 points (soit un indice divisé de moitié, NDLR), dans les prochains mois. Et, les autres marchés mondiaux risquent d’être affectés. D’autant, que les volumes baissent dans la période estivale, amplifiant les mouvements.

C’est une vision bien négative, alors que les marchés sont peu valorisés…

Après presque trois années de reprise (depuis 2009), il n’est pas illogique que l’économie et les Bourses repartent à la baisse, sur fond de désendettement massif. Les investisseurs ne se sont pas rendus complètement compte que l’on était dans un « bear market » (marché baissier) depuis le début des années 2000. Les marchés sont bas mais pourraient encore baisser. Wall Street est davantage à risque, car bien plus cher que l’Europe. La valorisation relative a atteint un plus haut historique. Les ratios cours/bénéfices, à douze mois, (« price earnings ») peuvent descendre jusqu’à leurs points bas de la dernière période de baisse en 2009 à 8,5 fois en Europe et 10,5 fois aux Etats-Unis.

Un nouveau programme d’assouplissement quantitatif de la Fed ne pourrait-il pas limiter la chute des marchés ?

Des statistiques macroéconomiques décevantes aux Etats-Unis augmentent, en effet, la probabilité d’une troisième vague d’assouplissement quantitatif (un QE3). Mais, les deux précédents programmes ont eu de moins en moins d’effets sur la croissance et les marchés. Les banques centrales ne peuvent pas empêcher une récession : elles peuvent juste en limiter l’impact. Les investisseurs sont trop confiants dans la capacité de ces institutions, dans le contexte de désendettement massif. Cela me rappelle le sentiment au Japon à la fin des années 90 : les investisseurs espéraient que la BoJ allait permettre une reprise…

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 «Les États-Unis se dirigent vers une récession», selon Bill Gross/ PIMCO

 Bill Gross, gestionnaire du plus important fonds commun du monde chez Pacific Investment Management (PIMCO), affirme que la Réserve fédérale américaine devra prendre de nouvelles mesures pour stimuler l’économie américaine, car le pays se dirige vers une récession.

«Les États-Unis s’approchent d’une récession en termes d’emploi, de ventes au détail, d’investissements et de bénéfices des entreprises», a écrit l’influent gestionnaire sur le compte Twitter de PIMCO mardi matin. Bill Gross gère un fonds d’obligations de 263 G$ US.

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