A Chaud!!!!!

A Chaud!!!! du Lundi 29 Octobre 2012 : Le grand écart, cela peut faire mal! par Bruno Bertez

A Chaud!!!! du Lundi 29  Octobre 2012  : Le grand écart, cela peut faire mal! par Bruno Bertez

 Nous avons dans l’éditorial boursier livré ci dessus attiré l’attention sur le comportement décevant des marchés de risk-on, post-QE. 

Nous aurions du ajouter également post-OMT. Post OMT car c’est l’annonce par Draghi de l’utilisation de son gros bazooka qui a, comme celle de QE, favorisé le rally précédent.

 

   Nous avons donc deux raisons d’être étonné et déçu. 

L’examen des marchés de la dette souveraine en Europe en fin de semaine dernière laisse une impression de malaise. Les bonds souverains espagnols ont enregistré leurs plus mauvaise semaine depuis Aout , le 10  ans a été particulièrement étrillé , avec des rendements en hausse de 22 points de base à 5,59%. Le spread a fait un bond de 28 pts de base à 405. Le rendement du Bund allemand pour sa part a chuté de 6 pts de base à 1,51%, signe d’un retour des achats de protection.

 WEZW_Spread_Week

Le coup de force de Draghi a obligé les vendeurs short à se racheter tout en suscitant des achats spéculatifs de prédateurs type Pimco ou Blackrock sur la dette des pestiférés. Ceci a permis aux dernières levées de fond de bien se passer. 

Il semblerait que le mouvement ait fait long feu, et que déjà les plus prudents reprennent leur bénéfice ou réduisent leur exposition. 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

En Espagne les statistiques des derniers jours sont mauvaises avec nouvelle hausse du chômage et poursuite de la descente aux enfers de l’immobilier. Par ailleurs Rajoy continue de jouer au plus fin et retarde sa demande d’aide auprès des institutions européennes. Il joue au chat et à la souris sur la question des conditionnalités.

 

  Spanish government spending vs. unemployment rate 

Ce qui semble aussi inquiétant,  c’est le comportement des assets français.  Le spread sur les Bunds allemands s’est élargi de 10 pts de base.

  

Les nouvelles françaises sont mauvaises; le PMI manufacturier d’Octobre confirme la chute du mois précédent à 43,5 et surtout les chiffres de la BCE  montrent que le crédit est en fort ralentissement aussi bien aux sociétés qu’aux particuliers. L’agression en règle sur l’immobilier n’arrange pas les choses et on commence à craindre un problème plus profond de ce coté.

 

 

La dégradation des banques françaises n’est pas passé inaperçue, d’autant que S&P insiste sur le fait que les banques pourraient bien souffrir de la correction en cours sur l’immobilier et le logement, ce qui viendrait ajouter à leurs autres problèmes.

 WEZW_Bank_Week

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«Au détour du communiqué, on peut lire cette phrase lourde de sous-entendus», s’inquiète Le Figaro, en référence à ce commentaire: «L’économie reste globalement stable mais sa résistance aux chocs extérieurs s’est réduite.» L’agence rappelle ainsi que le pays doit supporter «le fardeau d’une dette publique élevée». Elle voit le chômage s’aggraver, la compétitivité se réduire et la phase d’expansion économique se terminer. S&P souligne aussi que le marché immobilier est entré en phase de correction mais que celle-ci ne devrait pas provoquer trop de dégâts. «La sonnette d’alarme n’est pas encore tirée mais S&P met la France en garde», juge le site Atlantico.fr.

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Les banques françaises sont surexposées à tous les risques que l’on peut trouver sur la planète: risques sur les pestiférés, sur les entreprises, confère PSA, risques sur les émergents, risques sur les marchés de capitaux et bien sur comme nous l’avons signalé plus haut, risque sur le logement. 

La situation ne peut que s’aggraver avec une croissance défaillante, un chômage au plus haut de 13 ans et une dette souveraine de maintenant près de 90%  du GDP. La détérioration des perspectives sur les marchés étrangers va encore renforcer les fragilités du système français.

   France trade balance since 1970 

Le climat intérieur français ne va , par ailleurs, pas dans le sens de la confiance comme en témoignent , entre autres la grogne publique des chefs d’entreprise et la chute de la confiance des consommateurs. Les tentatives de mobilisation sociales en cours ne vont rien arranger.

 France business climate and GDP 

A y regarder de plus prés, on s’aperçoit que tout ne tient qu’à un fil ou plutôt à une promesse, celle du gros bazooka. 

Si la crédibilité de Draghi venait à s’effriter, si les Allemands continuaient à en limiter la portée, si la contestation juridique s’amplifiait , si … si… 

Nous ne cessons de le répéter, tout est fragile, tout est déséquilibré, tout ne tient que par le miracle des promesses. L’écart entre la relative tenue des marchés et la situation fondamentale continue de se creuser. Mais il arrive un point ou le grand écart, cela fait mal. 

La dégradation de la semaine dernière est de mauvaise augure…..

BRUNO BERTEZ Le Lundi 29 Octobre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN LIEN : L’Edito du Dimanche 28 Octobre 2012 : Quelques craquements dans l’édifice par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

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