Art de la guerre monétaire et économique

Soupçon de manipulation du marché britannique du gaz

Soupçon de manipulation du marché britannique du gaz

Les grands électriciens sont soupçonnés. L’affaire rappelle celle du Libor

L’Autorité britannique des marchés financiers – la FSA – a annoncé lundi son intention ­d’enquêter sur de possibles manipulations du prix du gaz par les grands électriciens du pays. Un marché de gros représentant 300 milliards de livres (450 milliards de francs) de transactions.

L’affaire a été déclenchée par les révélations du Guardian sur une dénonciation en provenance d’ICIS Heren – une société privée travaillant sur la fixation des prix de gros du gaz – évoquant des «transactions suspectes». Mardi, le gouvernement conservateur a menacé d’utiliser les preuves rassemblées dans le cadre des enquêtes en cours pour les situations de poursuites pénales ou civiles. Il s’est également dit prêt à imposer un carcan réglementaire sans précédent sur le marché du gaz si ces manipulations étaient avérées.

Les enquêtes en cours visent à déterminer la façon dont les grands électriciens en activité dans le pays – tels Centrica, EON, RWE ou EDF – envoient le récapitulatif de leurs transactions à des agences comme ICIS Herens – société appartenant au groupe Reed Elsevier – afin que celles-ci puissent déterminer un prix moyen. Selon le dénonciateur, ils auraient mis cette agence sous pression pour qu’elle modifie les prix avec lesquels ils n’étaient pas d’accord. Un système qui rappelle un peu celui de la fixation du Libor, le taux d’intérêt de référence pour une grande partie de l’industrie financière, dont la fixation a été au centre d’un énorme scandale l’hiver dernier.

Tous ces groupes d’électricité ont répété hier s’en tenir aux règles en vigueur. Ces derniers étaient déjà depuis des semaines sous le feu des critiques, accusés d’avoir augmenté les prix facturés au grand public.

Ces agences de calcul des prix des matières premières – dont les plus importantes sont Platts ou Argus – ont déjà suscité l’intérêt des autorités de régulation. A la demande des pays du G20, l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) avait déjà rendu le 1er mars un rapport consultatif sur leurs pratiques. Certaines de ses conclusions sont détonantes. «Il y a un risque potentiel que des participants du marché transmettent leurs transactions [à ces agences] de façon sélective, afin de manipuler les prix.»

Source le temps


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