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Politique Friction du Mardi 27 novembre 2012 : D’Amazon à Mittal, ou de l’incohérence élevée en principe de gestion du pays par Bruno Bertez

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Politique Friction du Mardi 27 novembre 2012 : D’Amazon à Mittal, ou de l’incohérence élevée en principe de gestion du pays par Bruno Bertez

Le Huffington Post révèle que la société de distribution Amazon envisage de créer une 4ème plateforme dans le Nord de la France. L’ouverture de la 1ère tranche serait prévue pour 2013. C’est près de 2.500 emplois qui seraient ainsi créés. Le gouvernement français et les élus locaux s’en gargarisent.  Diable ! 2500 emplois créés dans un pays qui ne fait qu’en détruire, cela mérite d’être salué.

Et à réfléchir, est-ce bien vrai ? Cet investissement d’Amazon est –il bien souhaitable ?

    Amazon est un horrible capitaliste. Sa gestion est très dure ; elle est extraordinairement exigeante  sur le taux de profit interne que doivent générer ses investissements. A notre avis, pour bien connaître Amazon, nous pensons que la société correspond exactement à ce type de gestion dont ne veut absolument pas Arnaud Montebourg et, bien entendu, encore moins un Jean Luc Mélenchon.

Dans l’affaire Mittal, contraint comme à l’accoutumée de faire le grand écart, ce qui lui fait mal aux c… (Dixit notre ami Georges Marchais) Montebourg s’est à nouveau « pris une toile ». Comme dans l’affaire Peugeot, il a été déchargé du dossier et coiffé par François Hollande. Lequel Hollande reçoit Lakshmi Mittal ce mardi 27 novembre.

Montebourg a commencé par dire qu’il ne voulait plus de Mittal en France. Face à la levée de boucliers des salariés de Fos sur Mer, face aux protestations d’autres membres du gouvernement, face  à l’indignation du patron de Mittal, Arnaud Montebourg a fait machine arrière ; alors qu’il ne voulait plus de Mittal en France, ce dont il ne veut plus maintenant, ce sont les méthodes de gestion de Mittal. Sous-entendu, comme cela a été précisé par le collègue Mélenchon, on ne veut plus de méthodes de gestion fondées sur la recherche du profit.
Il faut reconnaître que Montebourg est tombé de Charybde en Scylla, se passer de Mittal en France, cela n’aboutit à mettre en danger que 20.000 emplois ; mais se passer de toutes les entreprises françaises et étrangères qui ont pour vocation de rechercher le profit et se soumettent à cette logique, cela touche quand même quelques millions de personnes !

Ce genre de petits rapprochements stupides, dont nous sommes très friands, d’un côté, l’accueil à bras ouverts d’Amazon, et de l’autre, la stigmatisation de la gestion de Mittal, illustre, non seulement le patos qui règne dans la tête des ministres, mais, et c’est plus important,  le tissu d’incohérences dans lequel s’enferment et se protègent nos socio-démocrates.

Pour faire bonne mesure, nous allons en ajouter une autre, dans la série des petits rapprochements stupides. Elle concerne notre ami Bruno Le Roux, patron des députés socialistes. La semaine dernière, il nous a dit : « taxer le capital, cela permet de créer des emplois ». Dieu, quelle est belle, celle-là ! Si l’on suit Le Roux, réduire les moyens dont dispose le capital, c’est-à-dire réduire la capacité de financement, permettrait de créer des emplois. Ceci pour la logique économique. Mais pour la logique individuelle et psychologique, taxer le capital, confisquer ses profits, nous en sommes sûrs, doit augmenter l’incitation des capitalistes à s’équiper et à embaucher.  C’est « l’économie pour les nuls » revue et corrigée par Gribouille.

Même nous, qui sommes contre le capital financier kleptocratique, c’est-à-dire le mauvais capital, le faux capital, nous ne sommes pas pour sa taxation. Pourquoi ? Pour 3 raisons :

  1. – Les taxations augmentent les prix de revient et sont toujours reportées, in fine, sur les clients.
  2. – Les taxations n’ont jamais rien moralisé, elles ne font qu’augmenter les fraudes.
  3. – Les taxations augmentent les ressources de l’Etat, c’est-à-dire les moyens dont il dispose pour dépenser, alors que la sortie de nos difficultés impose que l’on restreigne les dépenses et les ressources de l’Etat.

La puissance publique adore taxer. Elle adore le vice, elle adore tout ce qui est condamnable. Non pas pour le réduire et pour favoriser la moralité, mais pour pouvoir racketter. Il est extraordinaire de voir la pollution des esprits transposer ce raisonnement aux profits. Nous sommes en effet dans le schéma simpliste : le profit est immoral, le capital l’est aussi par extension, donc il faut le racketter.

BRUNO BERTEZ Le Mardi 27 Novembre 2012

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