Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du Lundi 10 Décembre 2012 : L’or, horizon des monnaies, la globalisation était l’extension du système des équivalences par Bruno Bertez (2ème Partie)

L’Edito du Lundi 10 Décembre 2012 : L’or, horizon des monnaies, la globalisation était l’extension du système des équivalences par Bruno Bertez (2ème Partie) 

 EN LIEN : L’Edito du Lundi 3 Décembre 2012 : L’or, horizon des monnaies par Bruno Bertez (1ère Partie actualisée avec commentaires et textes adjuvants )

 A y réfléchir de plus près, la globalisation des 30 dernières années s’analyse comme une extension du système des équivalences. Cette globalisation s’effectuant sous un mode centralisé contient en elle-même les germes de la destruction du système qu’elle a tenté d’imposer.

  Vouloir comprendre les choses économiques, les monnaies profanes, la finance, sans aller voir là où cela se passe, c’est à  dire chez l’homme, dans sa tête, dans son âme, bref, sans recourir aux fonctions symboliques, c’est comme vouloir comprendre la sexualité sans le désir et la réduire au besoin et à l’usage. Car c’est ce qu’ils veulent, le grand « Ils ». Vous réduire au besoin, à la consommation , à tout ce qu’ils manipulent et maîtrisent. Ils peuvent tout sur vous, sauf agir sur le sens des choses et c’est pour cela que le sens, l’interprétation, la découverte, l’herméneutique, tout cela est rejeté. Il faut vous résumer,  vous mettre en carte comme disait Ferré, vous identifier, vous équivaloir à ce qui, en vous,  est manipulable. Tout doit être marchandise, avec son équivalent de fausse monnaie. C’est leur domaine, ils y sont rois. Et c’est pour cela d’ailleurs qu’ils sont rois, parce que vous êtes et vous vivez sujets en raison de leurs balivernes qui servent à acheter autant de votes qu’ils en ont besoin pour vous dominer.

Nous avons pointé le fait que la pierre angulaire du système était « l’équivalence » et le pouvoir de l’imposer.  L’équivalence se noue sur un marché, des marchés, sur la généralisation des marchés, marchés de tout. D’où la financiarisation qui a tout mis sur les marchés, le pétrole est un papier, l’or est un papier, le cattle est un papier, les droits CO2 sont un papier… bientôt on mettra sur le marché des droits à détruire la planète, à consommer et consumer l’extinction.

Il faut souligner le génie inconscient du système qui, peu à peu, met tout sous sa coupe pour tout dominer, tout manipuler. Tout rendre fait ou faisable, à  la main au sens propre, à leur main.

Le réel est rare, il est physique donc soumis à la rareté. Mais le réel-papier est infini. On peut généraliser et multiplier les free lunchs. On peut vendre de l’or papier que l’on n’a pas, du pétrole qui n’existe nulle part, et faire chuter les prix. On peut faire léviter les actions, les actifs à risque et jouer de l’inverse pour vous tondre mieux encore en faisant de temps en temps des pauses de risk-off, etc. Tracer l’équivalence entre le signe, le cours, l’actif papier, le vent,  traités sur un marché et le réel épais, dense, lourd,  a été le trait de génie qui a permis au système d’ aller aussi loin dans sa dégradation et ses déséquilibres. Transformer le sang et la sueur des hommes en chiffres, l’incertitude  en volatilité, en dérivés, en dérivés de dérivés, en  a été leur miracle.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Les Chinois travaillent dur, certains sous la menace de châtiments. Ils produisent beaucoup et jouissent peu, selon la maxime de Confucius. Ils vendent leur travail  aux Américains qui les paient en dollars.

Ces dollars ne sont pas restitués au peuple chinois pour qu’il jouisse,  non, ils sont épargnés, stockés par le pouvoir chinois. Pour plus tard, leur dit-on. Mais les Américains ne sont pas fous et ils sont cyniques, ils n’ont pas envie que les Chinois accumulent réellement des créances qui gonflent  à intérêts composés sur eux-mêmes, ils créent du dollar à qui mieux mieux. Ils font des taux d’intérêt nuls ou négatifs qui consument la dette. La dette avec les taux réels négatifs se dévalorise en s’accumulant. Ces dollars valent quelque chose tant que l’on ne s’en sert pas, tant qu’ils ne tournent pas,  mais quand on voudra s’en servir, on s’apercevra qu’il n’y a pas de contrepartie concrète pour les honorer. Les Américains paient en monnaie de singe, l’équivalence entre le pouvoir d’achat actuel apparent du dollar et l’équivalence future sera radicalement changée.

Les créanciers des Etats-Unis  feront l’expérience qu’ont faite les Européens du sud avec leur épargne. Ils croient mettre de l’argent de côté pour acheter une voiture et, quand vient l’échéance, ils se retrouvent avec un vélo. Un vélo bon marché en plus, fabriqué au rabais en… Chine.

Quand l’argent des Chinois partira à la recherche de son pouvoir d’achat, de sa contrevaleur, ils s’apercevront qu’ils n’ont pas le dixième de ce qu’ils avaient espéré. Non seulement les Chinois vendent à bas prix mais, en contrepartie, ils reçoivent des créances qui ne seront jamais honorées ou qui ne le seront que nominalement. Ils transfèrent de la valeur par le jeu sur les équivalences présentes et ils vont encore en transférer plus par le jeu des équivalences futures. C’est comme le disent les Américains, le double whammy, on perd sur ce que l’on vend et on perdra aussi sur ce que l’on reçoit en contrepartie. En Chine, le seul gagnant, c’est la clique au pouvoir.

Mais le pouvoir des Chinois progresse, leur intelligence du système aussi.

Peu à peu, ils cessent d’accumuler des créances sur les Etats-Unis, ils développent un espace monétaire Yuan, ils concluent des accords de troc; bref, ils se passent du  dollar. La fausse monnaie, ex-plaquée-or,  commence à révéler ses atteintes par la rouille. Les Chinois  donnent l’exemple à d’autres pays. En matière de monnaie, c’est comme en matière de Web, il y a un effet multiplicateur de l’usage dès lors qu’une certaine taille critique est atteinte. Au début, on peut se passer de Google  et Facebook puis, quand toutes ses relations y sont, on y va… 

Un dollar déposé en compte dans une banque est un autre dollar, encore moins  bon  que celui émis par la Fed. En fait, il est émis par un vassal, un avatar. Ce n’est qu’un quasi dollar. Vous n’êtes pas propriétaire de votre dollar, il est évanoui, vous avez simplement une créance sur la banque. Une créance qui vaut ce qu’elle vaut… Bien peu de gens le savent, mais les nations souveraines  commencent à percevoir la différence, elles!

Les pays rogues, entendez par là ceux qui refusent l’ordre américain, ont maintenant compris la différence qu’il y avait entre un dollar ici et un dollar là. Ils ont compris que lorsqu’ils auront besoin de leur argent, on fera comme on fait avec l’Iran, on bloquera et saisira. On répètera autant qu’il le faudra les opérations de déstabilisation: ce qui s’est passé dans l’histoire récente crève les yeux.

C’est non pas l’inflation ou l’hyperinflation qui auront raison du faux Dieu-dollar, mais la géopolitique.

Un Etat rogue a toujours une opposition interne qui est  prête à exprimer sa soif de démocratie moyennant subsides et honneurs. Avec de l’argent, de la propagande,  il est aisé de faire monter cette opposition, de mettre le feu et de forcer les dirigeants rogues à intervenir… contre leur peuple,  voyons. Et puis il n’y a plus qu’à dérouler: blocus, sanctions, saisies, d’autant plus facile que le système bancaire mondial, jusqu’à ces derniers temps, était entièrement contrôlé par les Etats-Unis et leurs alliés britanniques et les TBTF  aux ordres. On ne le dit pas assez, mais l’Iran est punie non pas pour avoir osé envisager de posséder une arme atomique, mais pour avoir osé prétendre faire régler les achats pétroliers en une autre monnaie que le dollar. Le paiement du pétrole en dollars est encore la clef de voûte de l’équivalence. C’est la Grande Equivalence, pétrole égale dollar.

C’est ce qu’ont compris les Chinois et surtout les Russes qui étudient ces scénarios et prennent les dispositions en conséquence. Un dollar ici ne vaut pas un dollar là. Le dollar n’est pas et il est de moins en moins,  une monnaie. Il n’a jamais eu et il a de moins en moins les caractéristiques de la forme « monnaie ».

Au plan intérieur, domestique, c’est la même chose. Un dollar ici ne vaut pas un dollar là.

C’est pour maintenir l’équivalence entre un dollar ici et le dollar là, qui est soi-disant « écrituré » dans votre compte bancaire, que les Banques Centrales créent de la monnaie Banque Centrale. Elles forcent à l’équivalence fictive car, si la non-équivalence réelle venait à être découverte, ce serait le « run », le retrait des dépôts et l’écroulement -prématuré- de tout le système. Ce dont ils ne veulent pas. Pas maintenant. Donc les Banques Centrales donnent de l’argent aux banques pour que vous ne vous aperceviez pas que ces banques n’en ont pas assez, pour que vous ne sachiez pas qu’elles ne peuvent faire face à leurs engagements.

C’est la même chose pour le marché de gros des dépôts.  Les emprunteurs banquiers qui ont besoin d’argent doivent donner des gages, des collatéraux aux prêteurs, mais, comme les collatéraux qu’elles ont sont pourris et ne valent pas ce pour quoi ils sont inventoriés, on force à l’équivalence, on dit cela vaut le pair. Et pour forcer les équivalences, on achète sur le marché, on distribue le cash par des LTRO, on fait des balances Target 2, des swaps, on prend en pension au mépris des règles prudentielles et comptables, etc.

La globalisation est  l’élément dominant des trente dernières années. Pourtant, bien peu se rendent compte que le monde a connu de nombreuses phases et crises de globalisation.

L’histoire proche nous renvoie aux années 1870/80,  lesquelles paraissent présenter de très grandes similitudes avec les années récentes. La dépression fut terrible. La globalisation, c’est une phase d’extension des équivalences. Ce qui est ici va là bas et on dit que c’est équivalent  ou inversement.

Les périodes de globalisation se répètent avec les mêmes caractéristiques:

– Augmentation des flux de marchandises

– Augmentation des flux financiers

– Révolution industrielle et/ou technologique

– Laxisme monétaire, taux d’intérêt bas

– Innovation de la pratique des Banques Centrales qui permettent de dépasser les limites du crédit

– Augmentation des endettements de tous les agents, effets de levier

– Explosion des profits, enrichissements hors normes

– Développement sans précédent des marchés financiers 

– Appétit considérable pour le risque, en particulier et de plus en plus, spéculatif

– Modernité qui tente de faire croire que ce n’est plus comme avant

– Accroissement exponentiel des inégalités

Nous oublions peut-être quelque chose, mais l’essentiel est là.

Le discours de la globalisation, en essentiel, c’est: ici ou là bas, c’est la même chose, c’est équivalent. On peut fabriquer ici ou là. On peut mettre l’argent ici ou là, tout se vaut, bien sûr au bénéfice près que l’on empoche au passage. Ce que l’on produit en Chine vaut, équivaut à ce que l’on produit en France ou aux Etats-Unis ou en Espagne, donc on peut faire le faire venir et empocher  une coquette plus-value. C’est cela la globalisation des flux de marchandises, de services et des flux financiers. Cette équivalence généralisée est tellement sûre, assurée que l’on peut, sans risque, augmenter le levier pour en tirer encore plus de profit. On joue sur du velours.

C’est le risk-on à pleines vannes, grandes ouvertes.

Et puis, un jour, sans que les responsables s’y attendent, la musique cesse de jouer. Les danseurs cherchent un siège, il n’y en a pas assez pour tout le monde, n’est-ce pas  Monsieur Prince. Sur les marchés, c’est la révulsion.

Fini l’appétit pour le risque, finies les aventures exotiques, fini le « ici c’est comme là-bas », fini le grande règne/rêve  de l’équivalence généralisée. La peur s’installe, la prudence s’impose, on fuit les risques, chacun cherche à rentrer chez soi. C’est le rapatriement, la re-domestication, la préférence nationale, on rentre au bercail, bref, c’est la fin d’un système, rêvé, d’équivalences. Ailleurs et ici, on s’en aperçoit, ce n’est pas la même chose.

Alors que fait-on?

Face aux reflux des capitaux, à la destruction des liquidités et de la liquidité, face à la frilosité qui gagne, on ouvre tout grand les robinets de la fausse monnaie. Elle est déjà potentiellement dévalorisée, elle l’était dès avant la crise car tout reposait sur erreurs et mensonges, mais, cette fois on fait ce qu’il faut pour la déprécier concrètement. Pour la dévaluer et masquer le retrait des équivalences. Masquer la baisse de valeur des assets, masquer l’insolvabilité des émetteurs de dettes,  par l’euthanasie des rentiers, on force, par défaut, à la prise de risque.

Qui fait cela? Qui a le pouvoir de faire cela? Le Centre, l’émetteur de monnaie qui se prend pour le Roi, les Etats-Unis. Car, il y a une chose que l’on a oubliée, passée sous silence, escamotée, c’est le fait que, pour s’imposer comme fausse monnaie obligatoire, le dollar a été obligé de centraliser, d’ériger les Etats-Unis en Centre. Au niveau global, il faut faire comme on le fait dans un pays pour imposer une seule monnaie, celle du Roi. Pour imposer le dollar, les Etats-Unis sont obligés d’être uniques et que toutes les parties du globe deviennent semblables, que tout remonte à eux. C’est cette centralisation qui les condamne à fournir de la monnaie à tout le système. Pour le soutenir, c’est à dire pour soutenir le mensonge des fausses équivalences. Ainsi, la Fed  est obligée d’ouvrir les vannes pour empêcher que l’insolvabilité des banques européennes ne se manifeste, Pour que l’on puisse continuer à dire que les dettes souveraines européennes valent leur plein, que les euros déposés dans les banques valent autant que les euros que l’on a sous son matelas.

La centralisation, dont le monarque américain a besoin pour imposer son dollar, oblige à l’intervention tous azimuts, intervention monétaire, militaire, politique. De la même manière qu’elle conduit à l’hyper-présence militaire et politique, elle oblige à l’hyper-présence monétaire.

Un peu à l’image de ce qui se fait en caricature actuellement en Europe: non seulement il faut payer, créer de la monnaie pour faire tenir les fausses équivalences dans les pays pestiférés, mais il faut intervenir, régenter, aller sur le terrain, imposer les réformes, il faut presque aller encaisser les impôts. Il faut tordre les bras.

Ce que nous voulons dire, c’est que le dollar est mis à contribution, on s’en sert trop, il s’use dans sa prétention de se constituer, puis de perdurer comme monnaie. Son usage révèle de plus en plus son véritable statut qui est celui d’usurpateur, de faux Dieu. Les contradictions internes minent le dollar en tant que monnaie, son usage fait qu’il s’écarte de plus en plus de ce qui constitue le minimum vital pour être, pour tenter de passer pour une monnaie. Il est fini le temps du Dieu-dollar. Trop sollicité, il s’est profanisé. Son  auréole est passée, envolée. Il n’est plus que ce qu’il est, rien de plus. Et cela,  c’est déjà dans l’esprit des gens. Certains feront remarquer qu’il tient, il a cessé de baisser, nous leur répondons que c’est par défaut,  parce que l’euro est en respiration artificielle, parce que  le yen est un mort-vivant et que le yuan du parti communiste chinois ne pourra jamais  devenir une monnaie. 

Notre analyse fondée sur l’idée que la crise est une crise des équivalences et que les pseudo remèdes constituent une tentative désespérée de les préserver, permet de comprendre que les Banques Centrales et les Gouvernements ne retirent pas du »tail risk » du système, mais qu’ils en rajoutent. On est en train de transformer du tail risk en certitude.

En s’arqueboutant, en appuyant de toutes leurs forces pour maintenir coute que coute les équivalences, ils augmentent les divergences fondamentales. Le monde n’est pas en train de s’unifier, c’était bon il y a trente ans de dire cela, il est entrain de se fragmenter, de se mosaïquer. La fluidité disparait, les frottements se multiplient, vulgairement dit. Partout « cela chauffe ». La folie de, coute que coute d’ajouter de la pseudo monnaie va conduire à la destruction de la machine même à produire de l’équivalence, la machine monétaire.

Notre analyse radicale permettra de comprendre:

– Ce qui se passera lorsque la bulle obligataire mondiale souveraine et privée éclatera.

– Ce qui se passera lorsque les monnaies seront mises à l’ultime contribution pour soutenir cette bulle

– Ce qui se passera quand un acteur majeur, Allemagne? Chine? Décidera de ne plus jouer au jeu des équivalences, brisera les faux consensus, laissera apparaitre ce qui est derrière les illusions et l’opacité des signes, à savoir le poids du Réel, de la Force, de l’Histoire.

BRUNO BERTEZ Le Lundi 10 Décembre 2012

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EDITO PRECEDENT : L’Edito du Lundi 3 Décembre 2012 : L’or, horizon des monnaies par Bruno Bertez (1ère Partie actualisée avec commentaires et textes adjuvants )

EN BANDE SON:  

EN COMPLEMENT : Les Clefs pour Comprendre du Samedi 8 Décembre 2012: La convergence a à voir avec l’équivalence par Bruno Bertez

La convergence, c’est le mouvement de rapprochement qui conduit à l’équivalence.

Ce qui est important dans notre édito du 3 Décembre, c’est la promotion du concept d’équivalence. Nous avons repris l’idée et voulu montrer qu’il était à la base, aux fondements, des activités économiques, puisque ces activités ne sont possibles que parce qu’il y a échange et que l’échange suppose que l’on admette que deux choses différentes aient la même valeur, soient équivalentes.

     Le concept d’échange rend compte des fondements de l’activité économique et, en même temps, des fondements de la théorie économique. Et derrière l’échange, et bien, on trouve l’équivalence. 

Depuis longtemps, nous martelons l’idée que la financiarisation, c’est la création quasi-infinie de papiers, de signes, « money-like ». D’équivalents-monnaie.

« Money-like », cela veut dire que l’on veut faire passer quelque chose pour aussi bon que de la monnaie. 

On fait passer les dépôts bancaires pour « money-like » alors qu’ils ne le sont pas puisque vous n’avez qu’une créance sur la banque et que, si la banque fait faillite, ou subit un run, vous perdez votre argent. La monnaie bancaire n’est équivalente  à la monnaie sous votre matelas que par le pouvoir, la promesse de l’Etat et de la Banque Centrale d’empêcher la faillite de votre banque.

On fait passer les emprunts d’Etat souverains pour « money-like », mais vous savez, pour être porteurs d’emprunts de souverains insolvables européens périphériques, que ce n’est pas vrai. Ils valent moins que la quantité de monnaie pour laquelle ils ont été émis.

On fait passer le dollar et les bonds du Trésor US pour « money-like » mais vous constaterez vous-mêmes dans quelques années qu’ils ne sont « money-like » que si la Fed fait fonctionner la planche à billets, c’est à dire les déprécie pour les honorer.

Les valeurs du Trésor US ne sont « money-like » que dans l’hypothèse dialectique de leur destruction et leur remplacement par du nominal. C’est à dire par destruction de la valeur réelle de la monnaie.

La crise, c’est cela, la rupture des équivalences. « Money-like » égale monnaie.

Le mode de gestion ou de report de la crise, c’est cela. Créer ou promettre de la monnaie pour maintenir la fiction, l’illusion, l’espoir que les « money-like » valent la monnaie.

D’où, évidemment, la grande revendication des kleptos, détenteurs de « money-lik », à savoir que les Banques Centrales créent autant de monnaie qu’il en faut pour stabiliser le marché des « money-like » afin qu’ils fassent leur plein. Cela crève les yeux.

Présentée autrement, la crise est une crise de divergence entre les différents « money-like »  avec la monnaie et entre les différents « money-like » entre eux.

Au cœur du capitalisme financier, se trouve ce que l’on appelle l’arbitrage , réfléchissez-y et vous serez surpris de la richesse  de cette évidence.

La globalisation sous l’angle financier est un gigantesque mouvement de convergence où la finance s’enrichit en empochant l’écart sur la réduction des spreads, c’est à dire des divergences.

La crise financière est inséparable de la déconvergence, on le voit nettement avec ce qui se passe en Europe . Les banques ont spéculé sur la convergence entre les pays européens et la crise, c’est le constat de l’absence de convergence et de la reprise de la tendance à la divergence.

C’est la création monétaire de la BCE qui, en ce moment, donne l’illusion de la stabilisation du tout, c’est à dire de l’arrêt de la divergence.

Convergence égale fabrication d’équivalences.
Divergence égale mouvement de négation de l’équivalence.

Un euro détenu dans une banque grecque ne vaut pas, n’équivaut pas à un euro détenu dans une banque des Pays Bas.

Le monde global et l’Europe ont entamé un colossal mouvement de divergence, de rupture des équivalences.

Ce que l’on appelle la fluidité, disparait. On redomestique. On contrôle, on bloque à l’intérieur pour éviter les arbitrages. C’est cela la hausse des impôts, par exemple.
On réintroduit le frottement qui, concrètement, annule les équivalences en s’opposant à leur jeu.

Un euro gagné en Finlande ne vaut plus un euro gagné en Espagne. Le contraire de la globalisation, c’est le rétablissement des barrières aux mouvement des capitaux, des hommes et des marchandises. Par de multiples astuces, on rétablit les octrois, barrières qui empêchent les mouvements, gênent leur fluidité. Qu’est-ce qu’une hausse de la TVA, si ce n’est un octroi, un péage à l’entrée des marchandises qui viennent d’ailleurs?

Qu’est-ce que le sens profond de la taxe sur les opérations financières, si ce n’est la manifestation dialectique de la déconvergence, de la rupture en cours des équivalences et de la tentative de la laisser se manifester?

 Qu’est ce que le sens profond de la taxe sur les opérations financières si ce n’est la manifestation dialectique de la déconvergence, de la rupture en cours des équivalences et de la tentative de la laisser se manifester?

BRUNO BERTEZ Le Samedi 08 Décembre 2012

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18 réponses »

  1. Lundi 10 décembre 2012 :

    Italie/crise politique : la Bourse de Milan chute de plus 2% à l’ouverture.

    La Bourse de Milan chutait de plus de 2% lundi dès l’ouverture après l’annonce au cours du week-end d’une prochaine démission du président du conseil Mario Monti, considéré par les marchés comme un gage de stabilité pour le pays.

    A 08H20 GMT, soit vingt minutes après l’ouverture, l’indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, reculait de 2,36% à 15.329 points.

    Les banques étaient particulièrement touchées et leurs titres chutaient tous de 4% à 5%, les opérateurs redoutant qu’elles ne soient pénalisées par un probable regain de tension sur le marché obligataire dans le sillage de cette nouvelle crise politique, dont l’issue paraît incertaine.

    http://www.romandie.com/news/n/_Italiecrise_politique_la_Bourse_de_Milan_chute_de_plus_2_a_l_ouverture31101220120932.asp

    • Et le corrélatif montée des tx à 10 ans à 4,8 % . Il semble que Mario Monti et Berlusconi ne soit pas équivalents .

  2. Lundi 10 décembre 2012 :

    Italie : Mario Monti quitte le pouvoir, et il laisse derrière lui une Italie en ruines.

    Italie : recul de 1,1% de la production industrielle en octobre sur un mois, recul de 6,2% sur un an.

    La production industrielle a reculé de 1,1% en octobre par rapport à septembre en Italie, selon des chiffres diffusés lundi par l’Institut de statistiques Istat dans un communiqué.

    Sur un an, la production industrielle est en recul de 6,2%, selon le communiqué.

    Les analystes de la banque Intesa Sanpaolo s’attendaient à une baisse de 0,5% et vu les résultats du trimestre précédent, ils s’attendent à ce que le dernier trimestre de l’année finisse également dans le rouge.

    La baisse mensuelle de l’indice se retrouve dans tous les secteurs, notamment les biens intermédiaires (-8%), les biens de consommation (-5,5%) et l’énergie (-4,4%).

    Sur les dix premiers mois de l’année, la production industrielle a baissé de 6,5% par rapport à la même période en 2011.

  3.  » Notre analyse radicale permettra de comprendre:

    – Ce qui se passera lorsque la bulle obligataire mondiale souveraine et privée éclatera.

    – Ce qui se passera lorsque les monnaies seront mises à l’ultime contribution pour soutenir cette bulle

    – Ce qui se passera quand un acteur majeur, Allemagne? Chine? Décidera de ne plus jouer au jeu des équivalences, brisera les faux consensus, laissera apparaitre ce qui est derrière les illusions et l’opacité des signes, à savoir le poids du Réel, de la Force, de l’Histoire.  »

    Et?

    Il semble que vous supposiez un écroulement total des institutions et du système monetaire et economique, suivi de guerres civiles et autres joyeusetés?

    Attention car le système des equivalences tient car comme vous l’avez dit, il y a la croyance. La croyance des peuples qui sont payés tous les jours une misère avec de l’argent monopoly, detruit rapidement dans de la consommation futile. Les autorités monetaires et politiques (pour celles qui comprennent) feront toujours comme si le Pere Noel existe, cela n’est pas dans leur interêt de briser le « système des equivalences ». Vous pensez a une cygne noir avec une fuite simultanee de tous les acteurs de poids, mais ce cygne noir est déjà arrivé en 2008, le système des equivalence s’y est brisé ce jour meme, et tous ceux qui y sont melés le savent ; en fait ce qui ce passe depuis quelques années est la fuite de ceux-ci, mais organisée et étalée, on essaye de construire une sortie « possible », mais vers quoi, et surtout pour qui, cela reste la question.

  4. Il existe deux sortes , à la limite trois , de divergences = crises . A mon avis . Pour la représentation on prend
    deux axes orthogonaux , une diagonale , une courbe à une bosse figurant la récurrence du systéme .
    4 cas . La courbe n’arrive méme pas à atteindre la diagonale , çà fait flop , le systéme cale , et ne repart pas .
    (années 30 par ex ?) . Il y a divergence mais pas la méme que dans les autres cas .
    çà franchit la diagonale et donne une solution réelle , idéal , on controle . çà franchit la diagonale mais çà ne revient pas au méme point , çà oscille . (vers la solution , autour , où çà s’en éloigne gentiment) .
    çà s’éloigne inexorablement de la diagonale et de plus en plus , çà s’emballe . Dans ce cas faut renverser la vapeur , inverser le systéme sinon tout péte . Alors ce n’est pas dramatique , c’est tragique .
    Un exemple de tragique est la crise du 14e siécle : régression d’un tiers de la population , peste et choléra et guerres civiles , il ne s’agit pas seulement de la guerre de Cent Ans , ce fut mondial , cette peste est venue de Chine par le Thibet (plaque tournante du thé et de la soie ) , via l’Inde , jusquà la mer de crimée où les Mongols faisant le siége de Sébastopol l’ont jetée par catapulte sur les navires Génois .
    Mondialisation avant la lettre , c’est intéressant parce ce qui a provoqué çà est une géopolitique exactement inverse à l’actuelle . La Chine y était sous controle de la dynastie Yuan ( comme la monnaie ) c’est à dire des envahisseurs Mongols . Comme Roosevelt en 1930 les Yuans avaient confisqué or et argent au profit de leur invention : la planche à billets . Or et Argent filait par Venise , Le centre financier , vers l’occident qui sous cet effet à créer la premiére grande spéculation immo , les cathédrales et une chose bizarre , dans l’agriculture et les mines : le capital . On éleve du mouton qui mangent les hommes pour faire de la laine à vendre au loin .
    A mon avis çà cale parce que Chine et Europe ne sont pas équivalents . Pourquoi ?
    Dans le chapitre sur la monnaie (du capital) il y a une ruse , un non-dit . Un exemple de non-dit chez les historiens : la trangression de la mer . Au 3e siécle , siécle de crise de l’empire Romain on nous explique que la mer a envahit les terres (Flandres , Charentes , et autres ) . Au 9e siécle , celui de la reprise en Occident ,
    transgression naturelle inverse . Mon avis c’est que naturelle ? , mon cul !
    Donc ce chapitre sur la monnaie , ne précise pas qu’il existe un ‘capital’ à durée de vie plus longue que celle du travail , ce qui n’est pas le cas des machines mat prem et immobilier , que donc le cycle de la monnaie avec ses emprunts de l’état est nécessairement plus long que celui du travail , d’où crise si l’on dénie cette réalité . Or entre la Chine et les US , il n’y a pas équivalence de ce point de vue , pas de Chine sans travaux entretiens lourds , de digues et canaux . Il ne peut donc y avoir monnaie commune , sauf à introduire en Occident quelque chose qui n’y existe pas , le long terme de l’environnement .
    Mais où a été confisqué or et argent au profit de la planche aujourd’hui ?

    • Pour l’Italie ?
      C’est assez drole j’estime ce qui s’y joue . Voilà St Michel combattant le dragon ( Mario Monti ) évincé par la Béte ( Berlusconi ) . En plus le voyou reconnu avec ses maniéres cavaliéres vole la vedette à notre Président Normal dans le combat contre l’austérité . De quoi nous désespérer , si on ne prend garde que Mario Monti n’est propablement pas un ange . Ancien de Goldmann Sachs , çà tache , liquidateur de l’indépendance énergétique Italienne , nommé sénateur à vie …Tout çà évoque la comédia del Arte .
      Faudra ajouter un personnage , je vois bien Berlusconi dans le role du Cygne Noir de l’Euro .

  5. La divergence , l’équivalence …On retrouve la difficulté à évaluer avec l’entropie . On a deux définitions l’une
    comme intégrale circulaire de dQ/t , repére physique , l’autre comme S= -k log p/p ( j’arrange la formule par difficulté de notation ) ; deux remarques il s’agit de la méme chose mais le petit k constant fait oublier le coté physique , en plus on ne connait pas le niveau , juste la différence .
    Les dévellopements actuels sur la société d’information les Ntic , internet etc , forts intéressants oublient la dimension physique . C’est patent par exemple avec Alvin Toffler , apparemment oui c’est la 3e révolution aprés le néolithique et la révolution industrielle , en réalité non , ce qui le prouve c’est la démographie , les deux prémiéres révolutions se sont accompagnées de bonds démographiques , la troisiéme non . Il y a transfert de valeur et non création de valeur . Pas la peine de pleurer sur l’exploitation du cognitariat supplantée par son aliénation à surfer sur le web .
    On retrouve la méme erreur sur l’appréciation du rapport or/monnaie/production .
    Au cours des années 20 qui ont préparés la crise des années trente , formidable dévellopement du crédit aux USA , si bien que nos libéraux s’appuient là dessus pour y voir la cause . Mais par ailleurs encore plus formidable , l’afflux d’or dans les banques US , si bien qu’un tiers du stock dans les feds était inutilisé . Ce qui donne raison d’une certaine maniére aux Keynésiens .
    Plus précisement la backwardation actuelle sur l’or devrait entrainer une hausse du spot , or c’est le contraire , cela n’exclut pas la manipulation mais à mon avis c’est autre chose qui l’explique , il y a surproduction d’or et d’argent , et en général c’est parce qu’il y a surproduction que le papier prévaut , la prodigieuse créativité financiére ( dérivés , plonge protection team , swaps , hight frequency robotique ) ne pourrait suffire autrement . Et cela grace au bas cout du pétrole (ou du gaz ) . Du terre à terre en quelque sorte …

  6. Pour ce qui est du lapin et de la montre , il y a une erreur . Peut étre pas chez Lewis Caroll mais chez Fibonacci et Malthus . Le Lapin , je ne sais pas , mais la lapine au contraire de la femelle de l’homme (je m’excuse auprés des Albertines qui me lisent de faire mon Charcot ) , ovulent au moment du coit . Donc la relation de récurrence ne convient pas . La femelle humaine elle est plus compliquée , c’est l’évolution . Entre autre elle cache son ovulation . Le Temps , l’horloge du Lapin de Lewis Caroll , c’est donc grano salis . Méthode Ogino a exclure . La pillule est plus efficace que la Lune . D’ailleurs que les cycles des femmes suivent en gros la Lune , c’est déjà une contrariété pour l’homme qui lui suit le Soleil , préoccupé qu’il est à produire .
    Bref pour dire qu’entre le théorique et le réel il y a un gouffre , celui où tombe Alice . Entre le controle et le résultat , le corps et l’esprit , Charcot et Albertine .

    • @Time is money

      Nous apprécions le surréalisme et les associations libres. Nous ne pouvons pas faire moins puisque nous plaçons la liberté et sa défense au dessus de tout. Cependant nous vous demandons soit de faire un effort de cohérence, soit de réserver vos associations de mots, nous n’osons dire d’idées, pour d’autres supports. Sans censurer, nous tenons à préserver un environnement de lecture correct et respectueux aussi bien des lecteurs que des contributeurs.

      Vos interventions sont bienvenues, à condition qu’elle retrouvent la qualité que nous avons cru déceler dans le passé.

  7. Que pensez-vous de cet ouvrage/auteur ? Avez-vous eu moyen de le lire ?

    André ORLÉAN, L’Empire de la valeur. Refonder l’économie. Paris, Le Seuil, coll. « La couleur des idées », 2011, 340 p.

    • @Lucapiccin

      Oui, honnètement je n’en pense pas grand chose. Il n’a pas inventé l’eau tiède.
      Mon idée est que l’on devrait supprimer les subventions qui servent à faire ce genre de choses.

      Sa theorie de la valeur est une théorie subjectiviste un peu palichonne à coté de celle de Rothbard. Il n’accède mème pas aux théories modernes fondées sur la symbolique des échanges, Il n’a rien compris à Marx, sauf pour le superficiel. D’ailleurs ce qui est net c’est que sa formation philosophique est défaillante, ce qui se voit dans le fait qu’il est incapable de comprendre ce qu’est un concept, en quoi ce n’est pas une réalité, mais un outil de raisonnement: Le concept c’est ce qui sert a mettre de l’ordre dans le réel sans jamais se confondre avec lui sauf par un passage à la limite.

      Quant à ses affirmations stupides pour dire que personne n’a prévu la crise il faut ne rien connaitre et surtout ne pas lire les comptes rendus de Jackson Hole pour oser l’affirmer.
      Peu avant la crise un véritable expert, lui, est venu exactement expliquer ce qui allait se passer, il s’agit de Raghuram Rajan.

      Par ailleurs, on n’a attendu attendu notre malheureux Orlean pour pour ce genre de théorie, on a eu, heureusement Minsky et plus près de nous Steve Keen.

      Comme vous semblez aimer creuser tout cela je vous conseille un philosophe français Jean Joseph Goux qui enseigne aux Etats Unis, çà, c’est du travail, du vrai, pas du bidonnage.

      • Oui, assez d’accord.
        J’ai fouillé un peu sur Goux, et son idée d’esthétisation de l’économie me plait beaucoup.
        Je croit que je vais le découvrir par cet ouvrage : « Frivolité de la valeur. Essai sur l’imaginaire du capitalisme ».
        Le titre est vraiment attirant !
        Merci pour l’encouragement à fouiller et pour le décryptage que vous nous livrez jour après jour.

        • @Lucapiccin

          Merci de vos remerciements !

          Goux est le seul à ma connaissance à avoir compris le fond de la théorie de la valeur de Marx et mème à l’avoir dépassée gràce aux apports de Freud,Althusser, Derrida, et des linguistes.
          Sa reflexion intègre l’apport des subjectivistes, mais elle les dépasse, les englobe. Sa découverte des processus de formation de l’ordre symbolique est un régal intellectuel. Aussi compliqué que Lacan dont il reprend les categories, réel, imaginaire, symbolique,à mon avis il le dépasse.

          Par ailleurs ce travail d’approfondissement lui permet des découvertes sidérantes dans d’autres disciplines des sciences humaines: Inutile de dire que le fond est dialectique, logique et materialiste, ce qui est d’une terrible efficacité pour comprendre notre époque surtout en regard des inepties professées par les idéologues idéalistes.

          Goux défend et démontre que le symbolique n’est pas relationnel, suspendu dans les airs, mais qu’il est ancré, enraciné dans le réel. Ce qui est déterminant pour ceux qui croient que la liberté et le refus de l’aliénation sont les priorités. Un monde suspendu dans les airs sans enracinement materiel est un monde relatif, de tyrannie du plus fort.

          On peut s’étonner que les meilleurs parmi les meilleurs philosophes francais aient été obligés de s’expatrier soit au USA , soit à Zurich.

  8. Entretien avec Anton Brender, Chef économiste de Dexia Asset Management

    Boursier.com : Doit-on craindre le fiscal cliff aux Etats-Unis ?

    A.B. : Depuis la crise des subprimes de 2008, la politique budgétaire mise en place aux Etats Unis semble bien fonctionner. L’objectif ne consiste pas à réduire brutalement le déficit public mais plutôt à soutenir la conjoncture. On arrive désormais au terme de cette politique avec un risque de resserrement brutal. Ce risque lié à un éventuel choc fiscal apparaît toutefois relativement faible. La croissance économique des Etats Unis en 2013 devrait continuer d’être relativement modérée soit autour de +2%. Le resserrement de la politique budgétaire devrait s’effectuer sur plusieurs années avec des effets assez limités sur 2013.

    Boursier.com : L’importance du déficit budgétaire américain constitue-t-il un risque important ?

    A.B. : On peut vivre pendant quelques années avec un déficit budgétaire important. Le sujet porte davantage sur la dette accumulée. Les Etats Unis ont une dette publique élevée et il s’agit désormais de stabiliser le poids de cette dette. Les Etats Unis se donnent le temps pour parvenir à cet objectif…

    Boursier.com : Un retour de l’inflation est-il envisageable ?

    A.B. : Le bilan de la banque centrale américaine a beaucoup augmenté. Cette monnaie est injectée dans le système financier et elle y reste. Il ne s’agit donc pas d’argent destiné à être dépensé dans les circuits économiques classiques, l’économie ne va pas tourner plus vite. Il n’y a donc pas de risques d’inflation…Le maintien de taux directeurs sur de faibles niveaux constitue un mécanisme favorable qui incite à la prise de risque. Les sociétés qui ont des besoins de financement peuvent ainsi émettre des obligations avec des taux bas. Elles pourront investir davantage ce qui contribuera à terme au redémarrage de la croissance.

    Boursier.com : La stratégie suivie par l’Europe est-elle adéquate ?

    A.B. : En Europe, la stratégie suivie de 2008 est complètement différente de la situation américaine. La priorité consiste ici à réduire rapidement le déficit public. En 2013, le ralentissement du rythme de réduction du déficit public devrait permettre de moins étouffer l’économie. On a donc de bonnes raisons de tabler sur un arrêt de la contraction de l’économie européenne suivie d’une légère reprise. De plus, la croissance des pays émergents va favoriser le rétablissement de la conjoncture européenne.

    • Lisez attentivement cet entretien publié par Boursier.com: Rien ne vous choque?

      Nous si !

      Nous si, ce qui nous conduit à plusieurs remarques qui ne visent pas à critiquer Brender en tant que tel car ce n’est pas un mauvais.

      D’abord Brender est économiste de banque, de DEXIA. On peut s’interroger sur l’utilité des économistes de banque quand on voit la toile gigantesque de DEXIA .C’est la même chose pour Patrick Artus l’économiste de NATIXIS. Ces gens sont ils les fous du roi ou bien ont ils un rôle ? Servent-ils aux dirigeants à fixer une politique générale, une stratégie ? On s’interroge. Notre réponse est que l’économiste de banque est un publiciste chargé de faire passer le robinet d’eau tiède de la propagande auprès des médias et du public. Albert Edwards et Dylan Grice de la SG avaient plus d’allure et conscience professionnelle ou de liberté.

      Ensuite, vous ne trouvez dans ce texte que le point de vue « gestionnaire » de court terme , sans esprit critique sur les risques, les contreparties de la politique suivie. Pas un mot sur le fond du problème, rien que du pipeau qui reprend l’analyse dominante des banquiers centraux , avec les petites nuances de vocabulaires nécessaires pour se dédouaner. Ces gens parlent, mais le point de vue est celui d’un responsable de la politique économique et monétaire.

      IIs se prennent pour Bernanke et Draghi réunis. On ne leur demande pas de faire l’apologie de la public- policy , on leur demande de la décrypter, de la critiquer , d’en tirer des indications pour le public. Ils se trompent de cible quand ils parlent, ils s’adressent à ce qu’ils voudraient être leurs pairs, les conseillers des princes. L’ambition de ces économistes est de devenir un jour conseiller de ministre ou de président. Pourtant ils sont payés sur vos sous, puisqu’ils rentrent dans les charges, les frais de la banque et c’est vous qui payez doublement, par les commissions et le bail out.

      Ensuite , Ils presentent comme verité , avec le ton pontifiant et la componction qui conviennent ce qui est le scenario de court terme dominant. Rien sur ce qui pourrait déraper, ne pas se passer comme prévu. Aucune analyse en profondeur qui indique, qui pointe le cout de destruction des retraites, de l’éoargne, qui découlent des politques suivies. Rien sur ce qui constituent le socle de l’économie, les hommes , le social. Circulez, rien à voir , le long terme connait pas, les conséquences unintended jamais entendu parler. La problematique de l’Exit pourtant d’actualité avec le faux Exit que consitue le Fiscal Cliff , jamais entendu parler , tout va se faire naturellement , en douceur . Ah oui! C’est vrai il y a un probleme de stock de dettes …d’accord , on verra.

      L’économie est suspendue dans les airs , sans enracinement , sans insertion , on manipule des abstractions , des relations et on croit -ce qui n’est pas grave- mais en plus on fait croire -ce qui est plus grave- que c’est cela l’économie.

      Nous le redisons pour que cela soit clair, Brender n’est pas un mauvais .
      C’est la fonction et le point de vue d’ou il parle qui sont en cause.
      Et aussi : à quoi pense Brender, à qui s’adresse-t- il quand il cause.? Pour qui parle -t-il?

      L’economie dans les médias, c’est le contresens complet. Les medias vivent de leurs lecteurs, de leurs clients , mais ce ne sont pas leurs clients qu’ils servent , mais les pouvoirs. Ils sont leurs porte parole. Ils servent à faire passer les purges.

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