L’Asie s’inquiète du retour de la grippe aviaire
Les nations voisines de la Chine commencent à s’inquiéter de la récente multiplication des cas de grippe aviaire constatée dans le pays. Hier soir, les autorités chinoises ont fait état de Trois nouveaux cas de grippe aviaire H7N9 dans l’est de la Chine, portant à six morts sur 21 personnes contaminées le bilan de cet épisode épidémique par un virus H7N9 qui n’avait jamais été contractée auparavant par des humains. Deux Shanghaïens sont morts au mois de mars de la souche H7N9 et une femme de la province d’Anhui, qui a contracté la maladie début mars, se trouve, elle aussi, dans un état critique.
Dix des 21 personnes contaminées ont été déclarées à Shanghai. Au total, quatre malades sont morts dans la ville. Après avoir fermé les marchés aux volailles et ordonné l’abattage de dizaines de milliers de volatiles alors que le virus H7N9 a été retrouvé dans des pigeons, les autorités ont annoncé sur le site Internet de la ville l’interdiction des courses de pigeons voyageurs et le confinement de deux millions d’entre eux. La vente d’oiseaux sauvages comme animaux d’agrément a également été interdite, et les volières du zoo de la ville ont été fermées, selon le quotidien Shanghai Daily.
Nankin, la capitale de la province du Jiangsu, a annoncé samedi la fermeture de tous ses marchés aux volailles et la suspension provisoire du commerce des oiseaux vivants dans toute la municipalité, qui compte plus de 8 millions d’habitants. Cinq personnes ayant contracté le virus H7N9, qui jusque là n’avait pas infecté l’être humain, sont actuellement hospitalisées à Nankin.
A Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang où ont eu lieu les deux autres des six décès, les autorités ont ordonné des mesures similaires. Taïwan a déclaré deux cas suspects de H7N9 après le retour de voyageurs malades de Chine populaire.
Les organisations internationales refusent pour l’instant de parler d’épidémie et les scientifiques évoquent plutôt une inhabituelle série de cas isolés. Plusieurs gouvernements de la région mettent toutefois en place des mesures de sécurité pour éviter toute contamination de leur population. Ce matin, c’est le Vietnam qui a ainsi interdit le commerce transfrontalier de volailles venant de Chine. Des dizaines de poulets entrés ces derniers jours dans le pays ont également été tués et détruits. Très touché par les précédentes épidémies de grippe aviaire, le Vietnam a recensé au moins 50 décès depuis 2003.
La grippe aviaire la plus commune, appelée H5N1, avait fait plus de 360 morts dans le monde entre 2003 et 2013, d’après l’OMS. La grippe H1N1, aussi appelée grippe porcine, s’était propagée de façon pandémique en 2009 et 2010, faisant au début plusieurs dizaines de morts au Mexique. Mais cette souche s’était finalement révélée moins mortelle à l’échelle de la planète que la plupart des grippes saisonnières.
Marqué par les reproches de l’opinion publique et de la communauté internationale pour son opacité lors de la crise du sras, Pékin paraît décidé à informer autant que possible. Le récent scandale des 16.000 porcs noyés dans la rivière du Huangpu, à l’entrée de Shanghaï, et dont la cause n’a officiellement toujours pas été trouvée, a toutefois laissé la population sceptique sur ces efforts de transparence.