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Le chômage dans le monde poursuit sa nette ascension, les classes moyennes régressent….

Le chômage dans le monde poursuit sa nette ascension, les classes moyennes régressent….

EMPLOI. La situation commence à mettre à rude épreuve le tissu économique et social dans les pays européens

youth unemploymentOECD

  Le chômage va continuer d’augmenter dans le monde jusqu’en 2015, a affirmé hier le Bureau international du travail . La reprise est très inégale et il manque 30,7 millions d’emplois en 2013 pour retrouver le niveau d’emploi d’avant la crise en 2008. 

Quelque 201,5 millions de personnes sont au chômage dans le monde (6% de la population active). Elles seront 205 millions en 2014 et 208 millions en 2015, selon les projections du Bureau international du travail (BIT). 

Plus de 30 millions d’emplois manquent pour retrouver le taux de chômage d’avant la crise (5,4%), dont 16,7 millions de nouveaux emplois nécessaires pour absorber les jeunes arrivant sur le marché du travail en 2013. 

«La reprise est très inégale. La majorité des économies développées sont encore dans une situation de crise», a affirmé hier  Raymond Torres, directeur de l’Institut international d’études sociales du BIT, en présentant le rapport sur le travail dans le monde à l’occasion de l’ouverture de la conférence internationale du travail. 

«L’évolution est positive dans plusieurs régions du monde en développement, mais le tableau est inquiétant pour de nombreux pays à haut revenu. Dans certains pays européens, en particulier, la situation commence à mettre à rude épreuve le tissu économique et social», a averti le directeur général du BIT Guy Ryder. 

Les inégalités de revenus ont augmenté entre 2010 et 2011 dans 14 des 26 économies avancées, dont la France, les Etats-Unis, l’Espagne, le Danemark. Le rapport montre que les classes moyennes de nombreuses économies avancées régressent, au détriment de la consommation. 

En Espagne, les ménages à revenus intermédiaires ne représentent plus que le 46% contre 50% en 2007. Aux Etats-Unis, les 7% les plus riches de la population ont vu leurs revenus nets moyens augmenter et passer de 56 à 63% du total entre 2009 et 2011, alors que les revenus des 93% autres Américains a décliné. 

Le BIT souligne que l’incapacité à transformer les profits en investissements réels dans les pays industrialisés ralentit la reprise de l’emploi. Le rapport constate que les pays riches ont contribué à hauteur d’à peine un tiers de l’investissement mondial en 2012, contre plus de 60% en 2000. 

En revanche, les économies émergentes ont représenté près de 47% de l’investissement mondial en 2012, contre 27% en 2000. L’emploi y a augmenté en moyenne de 7% entre 2007 et 2012. 

Les profits des grandes entreprises sont de retour, mais il reste à les investir. La part du profit dans l’économie a augmenté de 3,4 points de pourcentage dans les pays du G20 à revenu intermédiaire et de 2,2 points dans les pays du G20 à haut revenu. Malgré cette hausse, l’investissement a reculé de 3,6 points dans les pays du G20 à haut revenu. Les marges bénéficiaires des grandes entreprises ont augmenté depuis 2008 et retrouvé des niveaux comparables à 2004 et 2007 dans le monde. Mais plutôt que d’affecter ces profits au travail par le biais d’investissements productifs dans l’économie réelle, ces revenus supplémentaires ont le plus souvent servi à alimenter les excédents de trésorerie, affirme le BIT. Les plus petites entreprises s’en sont moins bien sorties, avec des marges bénéficiaires inférieures de plus de 40% à la moyenne 2004-2007.

 L’accès réduit au crédit des petites entreprises est un obstacle majeur à l’investissement, donc à la création d’emplois, note le BIT. L’organisation ne recommande pas de renoncer aux mesures d’assainissement budgétaire des Etats, mais demande de les appliquer à un rythme acceptable, en accordant davantage d’attention à leur impact social.

PLUS DE STATS EN SUIVANT:

Progression des inégalités de revenus

Les inégalités ont progressé dans la grande majorité des pays avancés, a averti hier l’Organisation internationale du travail (OIT) qui dénonce l’augmentation des salaires des hauts dirigeants et des profits des grandes entreprises.

 Alors que l’économie mondiale se remet lentement de la crise financière, la plupart des pays émergents et en développement connaissent une hausse de l’emploi et une réduction des inégalités de revenus, contrairement aux pays à revenu élevé, indique le rapport annuel de l’OIT sur le travail dans le monde.

 Les inégalités de revenus ont augmenté dans les économies avancées au cours des deux dernières années, dans le contexte d’une hausse du chômage mondial: il manque plus de 30 millions d’emplois en 2013 pour retrouver le niveau d’avant la crise de 2008 et le chômage passera de 200 millions aujourd’hui à près de 208 millions en 2015, selon l’OIT.

 Les inégalités de revenus ont, elles, augmenté entre 2010 et 2011 dans 14 des 26 économies avancées étudiées, y compris en France, au Danemark, en Espagne, et aux Etats-Unis.

 «Les chiffres présentent une évolution positive dans de nombreuses régions du monde en développement mais ils dressent un tableau inquiétant pour de nombreux pays à haut revenu, malgré la reprise économique», a déclaré le directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

 «Dans certains pays européens en particulier, la situation commence à mettre à rude épreuve le tissu économique et social», a-t-il ajouté.

 Ainsi, le rapport montre que les classes moyennes de nombreuses économies avancées régressent, un phénomène nourri notamment par le chômage de longue durée, la détérioration de la qualité de l’emploi et les travailleurs qui abandonnent le marché du travail.

 En Espagne, les ménages à revenus intermédiaires ne représentent plus que 46% des ménages à la fin de 2010 contre 50% en 2007. Aux Etats-Unis, les 7% les plus riches de la population ont vu leurs revenus nets moyens augmenter pendant les deux premières années de la reprise, tandis que les 93% restants ont vu leur revenu net décliner.

 Cette diminution de la taille des classes moyennes, un marché habituellement important en termes de pouvoir d’achat, peut remettre en cause les objectifs d’implantation des entreprises, a souligné Raymond Torres, directeur de l’Institut international d’études sociales de l’OIT.

 L’OIT relève par ailleurs que l’incapacité à transformer les profits en investissements dans les pays industrialisés ralentit la reprise de l’emploi.

 Alors que la part du profit dans l’économie totale a augmenté entre 2007 et 2012 de 3,4 points de pourcentage dans les pays du G20 à revenu intermédiaire et de 2,2 points de pourcentage dans les pays du G20 à haut revenu, l’investissement a reculé de 3,6 points, explique l’OIT.

 Par contre, le rapport établit que la rémunération des cadres dirigeants a, une nouvelle fois, grimpé en flèche dans beaucoup de ces pays, après une courte pause au lendemain de la crise mondiale.

 En Allemagne et à Hong Kong, par exemple, la rémunération moyenne d’un président directeur général de grandes sociétés a augmenté de plus de 25% entre 2007 et 2011, les salaires des dirigeants en Allemagne équivalent à 150 à 190 fois celui du salarié moyen. Aux Etats-Unis ce chiffre atteint 508 fois celui du salarié moyen en 2011.


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