Il est parfois bon de s’arrèter sur les bas cotés…
Le marché obligataire US en juin a enregistré la plus importante sortie de fonds de son histoire. Plus de 80 milliards de dollars ont été désinvestis de cette classe d’actifs réputée défensive. Le fonds vedette du géant de la gestion obligataire Pimco, le «Total Return Fund», n’a pas été épargné, avec un reflux de 9,9 milliards de dollars, un record, depuis sa création en 1971. Résultat, début juillet, les portefeuilles des quelque 200 gérants de fonds sondés par Bank of America Merrill Lynch n’avaient pas été aussi pauvres en titres de dettes depuis 2 ans.
Au même titre que le marché obligataire dans son ensemble, le fonds vedette de Pimco avait, d’une certaine façon, profité ces dernières années de la crise et de l’aversion au risque des investisseurs. Sa taille avait ainsi plus que doublé depuis la fin 2008 pour atteindre 285 milliards à fin mai.
Que s’est-il passé? Est-ce le résultat d’un krach obligataire, d’une volatilité extrême ou un simple retour à la normale? «Tout dépend de la classe obligataire dont on parle», répond Roland Duss. Le responsable de la recherche à la banque Gonet & Cie n’hésite pas à parler de bulle sur les emprunts souverains américains et japonais. «Il est certain qu’avec leurs achats de dettes souveraines, la Fed et la Banque du Japon (BoJ) ne laissent pas grand-chose aux autres investisseurs. Du coup, les prix sont gonflés de manière artificielle et les taux atteignent des niveaux anormalement bas.»
Depuis le mois d’avril, la BoJ injecte des liquidités de façon massive dans le système financier, surtout via l’achat d’obligations d’Etat. «Elle en achète chaque mois davantage que les quantités émises», précise Roland Duss. En d’autres termes, elle se sert aussi sur le marché secondaire. Quant à la Fed, elle débourse mensuellement 45 milliards de dollars pour acquérir des bons du Trésor américain.
Cette politique monétaire a permis de maintenir le taux d’emprunt des Etats-Unis à dix ans entre 1,5% et 2% depuis avril 2012.
Puis, le discours de Ben Bernanke, le 14 juin, a changé la donne. Ses propos ont fait craindre un resserrement monétaire plus ou moins imminent, à condition que l’état de l’économie américaine ne s’améliore. Du coup, le taux d’intérêt des bons du Trésor à dix ans – qui évolue de manière inversement proportionnelle à son prix – est brusquement remonté pour atteindre 2,75%, le 5 juillet. Avant de se détendre quelque peu suite aux propos rassurants du patron de la Fed (2,59% vendredi dernier).. Paniqués, les investisseurs se sont d’abord débarrassés de leurs dettes des pays émergents et des obligations à haut rendement avant de vendre les obligations réputées les plus sûres, tels les emprunts souverains.» Pour aller vers le marché action, mais surtout vers le marché monétaire…Tournicoti tournicotons finis la grande rotation….
A noté que selon les statistiques de l’Investment Company Institute, l’association américaine regroupant les sociétés d’investissements, 947 milliards de dollars ont été investis dans des fonds obligataires entre début 2008 et fin 2012, tandis que dans le même temps, 548 milliards ont été retirés du marché actions aux Etats-Unis…
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Shinzo Abe kamikaze de l’impossible
Le gouvernement japonais prévoit de sabrer les dépenses publiques de quelque 76 milliards de francs suisse au cours des deux années budgétaires à venir, d’après un projet présenté jeudi. Celui que le gouvernement a présenté jeudi, prévu de longue date, confirme l’intention des autorités de réduire de moitié le déficit public entre mars 2011 et mars 2016 – hors paiement du service de la dette toutefois, qui a représenté la somme faramineuse de 210 milliards de francs dans le budget annuel 2013-2014.
Ce projet budgétaire «à moyen terme», courant jusqu’en mars 2016, vise à éviter à la situation de la dette japonaise de déraper encore davantage, alors que le pays est déjà le plus endetté de toutes les nations développées (245% du produit intérieur brut en 2013, d’après le FMI).
Tokyo prévoit notamment de réduire les dépenses publiques de 8000 milliards de yens (76 milliards de francs suisses) entre avril 2014 et mars 2016. Cela représente, en moyenne, une réduction des dépenses d’un peu plus de 4% par an.
Le détail des mesures prises pour y parvenir n’a toutefois pas été présenté et devrait être faire l’objet d’annonces ultérieures et pour cause…
Car cet engagement d’austérité pourrait toutefois être difficile à tenir car le premier ministre Shinzo Abe, a justement bâti tout un pan de sa politique économique sur la relance budgétaire. Le gouvernement a en effet consacré plus de 49 milliards de francs suissesaux travaux publics dans son budget pour l’année d’avril 2013 à mars 2014, qui s’ajoutent à une somme voisine déjà intégrée dans un plan de relance mis sur les rails en janvier….
Bref boire ou conduire mème au Japon il faudra désormais choisir!
PLUS DE BREVES EN SUIVANT:
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La voi(x)e de son maitre….Normal on est in England….
A l’avenir, la politique monétaire en Grande-Bretagne sera liée à l’évolution du taux de chômage, en plus du maintien de la stabilité des prix, a communiqué la BoE mercredi.
Pendant dix ans, son ex-gouverneur, Mervyn King, avait entièrement axé ses décisions de politique monétaire autour de la seule «cible d’inflation». Un mois après avoir pris ses fonctions, son successeur, Mark Carney, âgé de 49 ans, ne se limite pas à apporter une modification de style dans l’institution en adoptant le principe de «forward guidance», soit la publication de perspectives à long terme détaillées en matière de politique monétaire. Le changement apporté par l’ex-gouverneur de la Banque du Canada est double.
Non seulement la BoE communiquera à l’avance la trajectoire de taux de l’institut d’émission en fonction de certains objectifs macroéconomiques mais, en plus, sa politique monétaire sera explicitement adossée à l’évolution du taux de chômage outre-Manche, avec un seuil placé à 7%. En mai, il se situait à 7,8%. «Tant que le taux de chômage n’atteindra pas ce niveau, le Comité de politique monétaire ne réduira pas la taille de son programme de rachat d’actifs», a souligné le « made in Bernanke » gouverneur mercredi à Londres. Depuis mars 2009, la BoE a maintenu son taux d’intérêt directeur à un niveau de 0,5%. De plus, elle a mis en place progressivement un programme de rachat d’actifs qui atteint désormais 375 milliards de livres, soit plus de 530 milliards de francs suisses.
Encore un effort et Carney pourra prétendre à la succession de Yellen…
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En Suisse aussi on évoque les purs esprits!!!
C’est un petit événement pour l’économie suisse: les prix ne reculent plus. Entre juillet 2013 et juillet 2012, le taux d’inflation s’est inscrit à 0%, a indiqué mercredi l’Office fédéral de la statistique (OFS). Une première depuis septembre 2011.
La déflation en Suisse dure depuis presque deux ans. Mais elle n’a jamais inquiété les économistes, qui ont toujours parlé d’un phénomène purement statistique….
Depuis presque deux ans, en raison surtout de l’appréciation du franc suisse, qui rend moins chers les produits étrangers importés dans le pays, l’indice des prix à la consommation s’affichait chaque mois en baisse.
En juillet 2012, soit un an après que le franc ait atteint la quasi-parité avec l’euro, les prix avaient même reculé de 1,1%. A la même date, les biens et services importés étaient alors devenus 3,9% meilleur marché qu’un an auparavant – aujourd’hui, le recul n’est plus que de 1,2% sur douze mois.
Du coup, les économistes ne se sont jamais vraiment inquiétés. Ce n’est qu’une déflation statistique, arguaient-ils, et non la conséquence d’une contraction de la demande et de l’activité qui pousse les ménages à reporter leurs achats, et les entreprises leurs investissements.
Cqfd bien sûr !!!! C’est ce que l’on appelle une dichotomie complète entre l’économie réelle et le monde merveilleux et magique des banquiers centraux !!!!
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c’est compliqué de lire des trucs ne francs suisse, pour un européen 🙂