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Grandes oreilles (Avec Commentaire Bruno Bertez)

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Grandes oreilles (Avec Commentaire Bruno Bertez)

Marie-Hélène Miauton est très remontée contre la surveillance généralisée mise en place par les Américains contre des gouvernements étrangers

Ce qui s’est passé et se passe encore avec l’agence américaine de sécurité nationale (NSA) est inadmissible à plus d’un titre! Les grandes oreilles de nos «amis» se sont immiscées jusque dans le portable de la chancelière allemande, après avoir investi les courriels de l’ex-président mexicain Felipe Calderon et de son gouvernement, sans oublier les communications de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Quant à la France, ce ne sont pas moins de 70 millions de données téléphoniques qui ont été enregistrées sur un seul mois en ce début d’année.

Barack Obama affirme qu’il a commandité une enquête pour éclaircir les faits qui sont reprochés à son agence, ce qui lui permet pour l’instant d’osciller entre dénégations molles et fins de non-recevoir. Il affirme en tout cas qu’il n’a jamais donné l’ordre de mener ces surveillances ciblées. Peu importe, car il est sûr qu’aucun pays n’a les moyens d’empêcher de telles activités et qu’elles continueront donc à fleurir, émanant des services secrets des Américains, des Russes ou des pays européens eux-mêmes.

Le vrai propos est ailleurs. Alors que les Etats-Unis, plus moralisateurs que jamais, ne cessent de houspiller, d’intenter des procès, de condamner, d’amender les entreprises et les citoyens du monde. Alors qu’ils tentent d’imposer partout les règles qui les avantagent, comme Fatca par exemple, et y réussissent tant leurs interlocuteurs sont soumis, pourquoi ne pas exploiter leurs erreurs pour reprendre la main. Je pense ici à une dénonciation à la Cour européenne des droits de l’homme pour atteinte avérée à la sphère privée des citoyens. Je pense aussi au rappel systématique des ambassadeurs européens jusqu’à l’obtention d’explications claires et d’excuses publiques. Je pense encore au gel de toutes les procédures visant de nouveaux accords économiques ou politiques avec les Etats-Unis. Je pense enfin à des boycotts de produits américains ou de congrès et conférences organisés par eux. Sans oublier un peu de ce «bashing» dont ils ont le secret! Avec ses 60% de plus de population et ses 30% de plus de PIB, seule l’UE a les moyens de faire comprendre à ses «amis» américains qu’ils sont, eux aussi, susceptibles de subir des représailles et qu’ils doivent calmer leurs appétits de maîtres du monde (en péril?) et l’arrogance qui en découle.

Quand on surveille et qu’on recueille des informations, c’est qu’une guerre, qu’elle soit économique ou d’ordre politique, est susceptible d’être menée. Si les Américains s’y préparent avec des pays comme le Mexique, le Brésil, mais particulièrement l’Union européenne, la réciproque doit être vraie. L’étant, ces Etats doivent démontrer qu’ils ne se laisseront pas inféoder sans combattre et qu’ils tiennent fermement leur destin en main. Aujourd’hui, c’est l’image inverse qu’ils donnent. Pour preuve, Edward Snowden, l’ancien employé de la NSA qui a révélé les faits et risque très gros si Washington lui met la main dessus, n’a trouvé d’asile politique qu’en Russie, chez Poutine, les autres gouvernements s’étant prudemment carapatés. Voilà qui désigne sans conteste où se situent désormais les nouveaux pouvoirs!

Par Marie-Hélène Miauton/Le Temps 25/10/2013

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7ba3328e-3cd1-11e3-9f63-acf06ceb3cca/Grandes_oreilles

A PROPOS Par Bruno Bertez

Bravo!

Bravo pour l’indignation mais aussi pour l’énumération, non limitative bien sûr, des représailles possibles. Il manque une bonne réflexion critique, sans concession des raisons pour lesquelles les gouvernements européens n’attendent qu’une occasion de se coucher comme de bons petits toutous.

Car c’est bien de cela dont il s’agit : Jouer la comédie de la vertu offensée à usage des opinions publiques internes, mais à la niche, la queue basse.

Il est loin le temps ou les états nations avaient une fierté et se faisaient respecter.

Je suis étonné que personne ne se livre à une véritable analyse historique des évènements auxquels nous assistons: Personne ne semble s’interroger pour savoir comment nos sociétés en sont arrivées là.

Là où elles en sont c’est à dire avec des états et des agences qui espionnent et épient leurs citoyens.

Avec des pays qui espionnent non seulement leurs alliés, mais leurs dirigeants. Avec des services qui suivent à la trace les déplacements de leurs ressortissants, mais aussi leur argent, leurs dépenses.

Il me parait évident que Bin Laden et Saddam Hussein doivent être secoués de rires dans leurs paradis ou enfers.

Ils ont réussi en quelques années à provoquer une mutation de nos systèmes démocratiques  que personne n’aurait imaginés possible.  

Saddam  Hussein à ce jour a couté 3 trillions aux Etats Unis, dernier chiffrage. On peut dire que ces trois trillions sont responsables en grande partie de la faillite financière américaine  concrétisée par la division du pays en deux sur la question de la dette. A ces 3 trillions il convient d’ajouter tout ce qui a suivi et qui ne fait qu’augmenter au fil de la déstabilisation de la région et du grand « divide »islamique.

Le monde est-il plus sur maintenant , plus juste, plus harmonieux? 

La crise financière a été provoquée par l’excès de crédit nécessaire pour financer le beurre, les canons et les drones. Elle est responsable de la mise au chômage de dizaines de millions de personnes. 

Bin Laden a forcé le monde global à se morceler à nouveau. Il a forcé au retour des frontières, des contrôles, des barrières. Il a littéralement produit une société de peur, de domination des sujets par la peur, une domination dont les Princes usent et abusent pour obtenir plus de soumission. Il a à lui seul avec une poignée de djihadistes fait basculer nos sociétés dans la méfiance et la surveillance.

Fait il meilleur à vivre maintenant après la réponse idiote de Bush ?  Non et pour longtemps, car tout cela ne fait que commencer!

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