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Humeur de Loup du Jeudi 7 Novembre 2013: Eux et nous, éloge de la haine Par Bruno Bertez

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Humeur de Loup du Jeudi 7 Novembre 2013:  Eux et nous, éloge de la haine Par Bruno Bertez

Il y a un moment où, plongés dans le désespoir, confrontés à l’adversité, nous cessons de chercher à comprendre. Comprendre est un luxe. Un luxe que beaucoup de Français ne peuvent plus se permettre. Tout simplement, parce que les conditions pour prendre ses distances, s’élever, ne sont plus là, elles ont disparu. L’effort de mise en mots, l’effort de raisonner, constituent des luxes auxquels beaucoup de Français n’ont plus accès.

 Le tissu social se détruit à une vitesse qui donne la haine au ventre ;  nous avons hésité avant d’employer cette formulation. La haine est un mot qu’il ne faut pas galvauder. Mais à la différence des économistes en chambre, à la différence des journalistes qui se font goberger par leurs sources, nous voyageons. Nous allons là où personne, parmi l’élite, ne va. Nous discutons au bistrot du bourg ou du village, nous écoutons. Et ce qui se passe est terrible; cela va tellement au-delà de ce que les gens sont capables de supporter, tellement au-delà de ce à quoi ils sont capables de faire face, que leur réaction de haine se comprend, et nous osons la partager. Et la diffuser.

On ne compte pas le nombre de communes qui meurent, par les ronds-points –dits « de sécurité »- mais qui ne sont que ronds-points de pots-de-vin, par les contrôles de gendarmerie à la sortie des quelques établissements qui accueillent encore du public, par le délire des gabelous qui se font un point d’honneur à refuser même les délais de règlement des impôts, tant que l’on est encore propriétaire de quelque chose, fut-ce à crédit,  par la fuite des jeunes, la fermeture des derniers artisans, des dernières petites entreprises, du dernier garage, etc.

C’est la désertification et nous, qui avons connu l’époque glorieuse du Général de Gaulle, puis de Chaban et Jean-François Gravier qui ont lutté contre cette désertification et cette ruine des provinces, nous disons que c’est une honte. Pas d’emploi, les jeunes préfèrent être chômeurs à la ville ou délinquants ; les vieux sont dans des cités mouroirs ;  avec la disparition totale des commerces de proximité, le maigre patrimoine immobilier n’est plus entretenu faute de moyens, la tristesse, le gâchis. Le gâchis, et, en plus, les agressions de la classe jacassante, même pas le respect.

Tout s’accélère depuis quelques mois. Cela est normal, cette France-là n’avait plus de réserves, les mesures récentes, même ridiculement modestes, ont raison de ce fragile équilibre ; on bascule.

C’est le tout ou rien et comme on était près du rien, c’est la chute. Et on voudrait que ce ne soit pas la haine, pas le rejet, le bouc émissaire, pas l’extrémisme?

Avec le spectacle répugnant de la télévision, celui de la turpitude des gouvernants, avec celui de la provocation de la soi-disant modernité qui n’est que le spectacle de l’avilissement et du relâchement ?

De quels droits Taubira se permet-elle de critiquer ces Français, dont elle ignore tout,  dans son entretien à Libération Internationalement Sexuellement Libéré? De quel droit des Benoit Hamon osent-ils afficher leur mépris de cette partie de la population qui souffre? Du droit de leur idéologie? Du droit de leur niveau de vie fastueux escroqué aux tiers-payants ? Du droit de leur soumission aux fonctionnaires européens? Du droit du plus fort? Voilà la réponse, ce ne peut-être que du droit du plus fort.

Mais ils oublient une chose. Les gens sont forts quand ils ont tout perdu et que le malheur les soude. Les gens, les masses, sont les plus forts quand ils secouent leur timidité, leur paresse, leur peur du risque et qu’ils s’unissent.

Comme le dit Benoit Hamon, médiocre provocateur : « Et après, ils vont tout casser ?»

Pauvres malheureux! Ces gens n’aiment pas la France, ils méprisent celle qui existe, ce qu’elle est, et ils se croient autorisés à la détruire par leur idéologie et, disons-le tout net, par leur veulerie. On ne peut gouverner contre le peuple.

BRUNO BERTEZ Le Jeudi 7  Novembre 2013

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