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La lutte des classes n’existe plus! Les Ultra Riches l’ont gagné Par Michel Santi (Avec Commentaire de Bruno Bertez)

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 La lutte des classes n’existe plus! Les Ultra Riches l’ont gagné Par Michel Santi (Avec Commentaire de Bruno Bertez)

AVANT PROPOS DE BRUNO BERTEZ

Non la lutte des classes n’est pas morte, elle a muté!

Nous sommes « au-delà » de la question des inégalités et « à côté » de la lutte des classes. Les catégories et concepts marxistes sont inadaptés à la situation sociale présente car les exploiteurs ne sont plus les capitalistes propriétaires des outils de travail (thèse de Marx), non ce sont ceux qui ont accès privilégié à la création de monnaie et au crédit, au leverage.

Les nouveaux exploiteurs ce sont les banquiers centraux, les banquiers de la banque de marché, la communauté spéculative mondiale, tous ces gens et leurs complices: les hauts fonctionnaires, les stars soit disant artistes, les marginaux qui profitent du système sans travailler et lui donne ses votes pour les élections. Regardez le clown pitoyable qui fait la pub du Crédit Lyonnais à la télé en ce moment, il vote socialo.

Je soutiens que les petits capitalistes traditionnels sont dans la classe des exploités. C’est pour toutes ces raisons et en vertu de cette analyse théorique que j’utilise non plus le concept de lutte des classes mais le concept de classes dominantes et classes dominées.

Toute période de globalisation se caractérise par :

-L’innovation technologique -L’appétit pour le risque -Les innovations financières qui permettent la fausse monnaie -L’élargissement des inégalités -La collusion entre le personnel politique et les milieux d’affaires

La période que nous avons connue depuis le début des années 80 n’échappe pas à cette caractérisation. Son originalité tient à l’accroissement vertigineux des inégalités et de la concentration des richesses. Pourquoi?

-Parce que les innovations financières ont repoussées les limites du crédit et de la création monétaire, grâce à la fin de l’arrimage du dollar à l’or.

-Parce que les couches sociales laborieuses ont subi une défaite historique à la suite l’effondrement du socialisme réel.

-Parce que le prolétariat a été décimé, chômage, déqualification, délocalisation, robotisation.

-Parce que la modernité a opéré la destruction de la « valeur travail » au profit de la « valeur désir » .Le héros moderne c’est non pas le producteur, mais le consommateur! L’idéal c’est celui que l’on appelle « le jeune de banlieue » qui n’a jamais travaillé, qui n’a jamais vu travailler dans sa famille et qui a ses Nike, sa BMW, tous les Ipad et Iphone etc

-Parce que ce que Marx épingle du nom d’exploitation a été délocalisé, ce n’est plus au niveau du salaire que les gens sont exploités mais au niveau de la finance: crédit consommation, attribution de monnaie gratuite aux kleptos par les taux très faibles, endettement des Etats, transferts de valeurs cachées au détriment des émergents etc

La financiarisation c’est la mutation du système capitaliste, avec l’exploitation qui devient moins visible, plus subreptice; Ce phénomène fait que les anciennes solidarités entre les travailleurs et entre travailleurs et syndicats sont détruites. Grâce à la financiarisation ce ne sont moins les prolétaires qui sont exploités mais plus les classes moyennes. Ceci explique et justifie le glissement politique des classes moyennes vers les Droites plus radicales. Encore ce glissement est-il inconscient, elles ne s’en rendent pas compte. Il est vrai que les partis de Droite et les socialistes socio-démos ne font rien pour faire progresser la conscience politique des classes moyennes.

Cette situation qui fait disparaitre les solidarités de classe est dangereuse car elle « massifie », ce qui crée les conditions de base du fascisme moderne, celui de la domination sans partage par les dominants, domination qui est favorisée, en plus, par les nouvelles technologies de contrôle, de surveillance, de propagande.

La lutte des classes n’existe plus! Les Ultra Riches l’ont gagné… Par Michel Santi

Les grandes fortunes ont remporté la guerre en s’arrogeant des droits sur les moins bien lotis.

 

Voilà la répartition des heureux investisseurs dans les marchés financiers…Où l’on constate que seuls les 20% les plus riches des USA sont également ceux qui investissent en bourse.

Tandis que les économies ne sont encore pas revenues au stade d’avant la crise… loin de là!  Les Ultra riches, eux, ont dépassé leur pic d’avant la crise 

 Warren Buffet (qui pèse 58 milliards de dollars) ne plaisantait pas. Il nous avait prévenu dès 2006 – avant la crise – que les riches étaient en train de gagner. Dans une interview accordée le 26 novembre 2006 au New York Times, il avait en effet reconnu qu’une «lutte des classes» faisait rage, tout en précisant: «c’est ma classe, les riches, qui a déclaré cette guerre et c’est elle qui est en train de la remporter»! … avant de confirmer en 2011 que cette guerre avait bel et bien été gagnée: «they won» – ils ont gagné. Du reste, les faits lui donnent raison car, s’il fut approprié un temps d’évoquer les fameux « 1% » les plus privilégiés, certaines fortunes ont pu croître de manière exponentielle à la faveur même de la crise. 

C’est ainsi que l’ONG Oxfam a tout récemment démontré comment 85 individus (oui 85!) se trouvent être aussi riches que la moitié de la population mondiale! En somme, il y a les «riches» mais il y a également les «méga riches»: c’est-à-dire les 0,01% qui, à eux seuls, sont encore plus riches que les 1%, tout en payant moins d’impôts que les 1%! C’est un peu comme si ces fortunes généraient à leur tour davantage de fortune et, ce, de manière quasi mécanique. Du reste, les 6000 milliards de dollars gagnés par les envolées boursières de 2013 n’ont évidemment profité qu’à cette infime minorité. 

On comprend mieux, dès lors, l’arrogance des plus dignes représentants de ces hyper-privilégiés, à l’instar du grand patron américain d’une marque d’habits de luxe, Bud Konheim, qui s’est exclamé que les pauvres devraient «arrêter de se plaindre» de leur condition. Ou la suffisance du milliardaire Kevin O’leary quand il déclare que les inégalités sont une «nouvelle fantastique», car elles motivent « le pauvre à regarder en haut vers les 1% et à se dire: je veux faire partie de ces gens » … Et pourquoi ne pas évoquer Tom Perkins, magnat des fusions-acquisitions, qui revendique pour les riches un droit de vote plus important que pour le reste de la population?! Et qui prône le retour au suffrage censitaire, aboli en France en 1848. 

De même convient-il de ne pas négliger les revenus pharamineux des directions générales des grosses entreprises, qui placent incontestablement cette élite dirigeante dans le cercle très fermé des 1%, contribuant par là même à les isoler de leurs salariés. Car c’est un discours tout aussi effronté qui est servi par les présidents-directeurs généraux des entreprises et des banques qui, pour justifier leurs salaires et leur bonus indécents, indiquent que ceux-ci ont été préalablement avalisés par leur conseil d’administration. Le tout dans une consanguinité aberrante où ceux-là même qui approuvent ces rémunérations reçoivent à leur tour des indemnités approuvées par ce même CEO, tout en étant eux-mêmes patrons d’autres entreprises, poste qu’ils cumulent avec celui de membre de plusieurs conseils d’administration! 

Comment expliquer, sinon, que le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, ait vu son salaire augmenter de 74% cette année… alors même que la banque dont il est le gourou a dû payer 20 milliards de dollars au régulateur US pour de multiples infractions? Ne voilà-t-il pas que, au lieu de le saquer, ses pairs lui accordent une belle augmentation de salaire… faisant dire à certains esprits chagrin que, alors que le commun des mortels qui vole une banque est incarcéré pendant 10 ans, le Président d’une banque qui vous vole reçoit, pour sa part, 10 millions! 

Ces personnages évoluent donc dans un univers parallèle caractérisé par une impunité quasi parfaite, déplorée en haut lieu par un exécutif impuissant ayant fait dire au Ministre de la Justice américain, Eric Holder, que les Présidents des «Too Bigs To Fail» – les mastodontes bancaires – étaient eux-mêmes des «Too Bigs To Jail», c’est-à-dire trop importants pour être emprisonnés… Exécutif désemparé à l’image de Lawrence Summers, ancien Secrétaire au Trésor et ancien conseiller économique du Président Obama, qui a coup sur coup écrit deux tribunes dans le Financial Times le 16 février dernier et dans Washington Post le 17 où il requiert vigoureusement contre les inégalités en avertissant que notre monde reprend ses mauvais plis d’avant la crise. 

Car la croissance ne permet plus aujourd’hui, pour reprendre Summers, d’«améliorer les revenus de la classe moyenne et de lutter contre la pauvreté». Il est donc vital de revaloriser les salaires, de réformer la fiscalité et de lutter contre l’évasion fiscale. Quitte à «persécuter» les riches, pour reprendre une expression tout récemment employée par le même Tom Perkins cité plus haut, qui vient de faire scandale en comparant le sort fait aujourd’hui aux riches à l’Holocauste des juifs pendant la seconde guerre mondiale!

Michel Santi  Gestionsuisse.com/ Agefi Suisse 27/2/2014

http://www.gestionsuisse.com/lutte-classes-terminee-les-riches-lont-gagnee/

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