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Notre Plaidoyer pour les élections européennes (Actualisé au 24/5/2014)

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Notre Plaidoyer pour les élections européennes (Actualisé au 24/5/2014)

La chute du mur de Berlin, l’euro, l’Europe, l’ordre mondial, la guerre….

Il y a mille raisons pour lesquelles il faut voter eurosceptique, europe-sceptique.

Le débat européen est escamoté. Tout se déroule à l’image de cette construction européenne qui  a été mise en place malgré la volonté des peuples : tout est subreptice. On est même aller jusqu’à violer les conclusions des consultations populaires référendaires pour fabriquer une construction européenne dont on n’a jamais explicité le projet, dont on n’a jamais osé dévoiler les contours, dont on n’a jamais osé précisé les objectifs.

Tout au long de nos textes, jour après jour, nous soulignons les conséquences néfastes du carcan de la monnaie unique. Nous mettons le doigt sur le caractère non démocratique du fonctionnement des institutions européennes. Nous donnons à voir le marché de dupes dans lequel la France est engagée face à un partenaire allemand hégémonique. Nous suggérons de plus en plus clairement et avec une conviction sans cesse réaffirmée que l’Europe, telle qu’on la conçoit, s’inscrit dans un projet mondial de mise en ordre de l’empire américain. L’Europe n’y joue qu’un rôle de vassal. La classe des dominants est devenue globale, au service de l’imperium américain, elle sert les intérêts de ce grand pays tels qu’ils ont dérivé et tels qu’ils se sont pervertis depuis l’advenue du nouveau système économique, celui qui est devenu financier. Celui qui s’incarne dans cette classe dominante des kleptocrates.

Les raisons pour lesquelles il faut voter contre l’euro et contre l’Europe actuelle ne sont pas des raisons financières. Ce ne sont pas des raisons économiques. Ce sont des raisons géopolitiques. Il faut refuser cette Europe-là qu’ils nous construisent pour éviter la guerre.

Nous irons à l’essentiel.

En 1971, l’Amérique était à bout de souffle. Elle touchait ses limites économiques et financières alors qu’elle était engagée dans la guerre froide. Une guerre  ruineuse. Le refus des alliés des Américains de partager le fardeau du financement de la défense de l’Occident face à l’Union Soviétique a déterminé Nixon à faire sauter toute limite à la création de dollars et de crédit. Les vassaux européens ont baissé la tête et accepté. De Gaulle n’était plus là.

A la faveur de cette décision fondatrice d’un nouveau système, les Etats-Unis ont pu financer, ce que personne n’avait réussi à faire auparavant, à la fois le beurre et les canons. C’est à dire à la fois le consensus national et les dépenses d’armement. Une course s’est engagée avec l’URSS qui a abouti à l’effondrement du système soviétique et à la chute, en novembre 1989, du mur de Berlin.

Ce fut le tournant de l’Histoire. On allait pouvoir concevoir un monde nouveau, toucher les dividendes de la paix, comme on a dit à cette époque. L’imperium américain allait muter: d’un imperium guerrier, gagné par les armes, il allait se transformer en un imperium culturel, économique, financier, légal, théorique, scientifique, intellectuel. Domination sans partage qui allait nous faire passer d’un monde dangereux où proliféraient les guerres locales et où planait la menace de la guerre totale à un monde paisible, ouvert. Un monde où la confrontation allait être remplacée par la concertation. Immense espoir. Immense programme.

Immense programme du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et qui s’articulait autour des points suivants :

–      bonne gouvernance mondiale sous l’œil bienveillant des Etats-Unis.

–      libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux.

–      lutte contre la prolifération nucléaire.

–      lutte pour les Droits de l’Homme.

–      règne de la loi et de la fiscalité.

–      lutte contre les effets du changement climatique.

Vaste programme qui reposait sur l’illusion d’un monde de « win-win » , c’est à dire gagnant-gagnant, un monde dans lequel tous les participants étaient gagnants à la différence du monde ancien caractérisé par le zero sum game, un monde où le jeu est à somme nulle.

Mais hélas, rêve qui allait rapidement être rattrapé par la réalité : la géopolitique ancienne, celle des nations, celle des races, celle des religions, n’a pas disparu avec l’effondrement idéologique communiste. L’erreur, l’incroyable erreur des dirigeants du monde, et en particulier des Occidentaux,  a été de croire que la cause des divisions et des affrontements était idéologique et qu’une fois l’idéologie disparue, tous les conflits allaient pouvoir être résolus par la concertation.

Hélas, erreur funeste, erreur contre l’esprit et l’intelligence, ce qui est premier et quasi éternel, c’est la force, la volonté de survivre dans son identité telle qu’en soi-même. Tout ce qui est humain veut perdurer envers et contre tout. Derrière l’idéologie de l’ouverture globale, derrière l’idéologie du marché, derrière l’idéologie de la coopération et de la concertation, il y a toujours et il y aura toujours les égoïsmes, le chacun pour soi, la volonté de puissance. Les Etats-Unis ont donné l’exemple de cet égoïsme, ce qui les a déconsidéré en abusant des privilèges seigneuriaux du dollar et surtout en conduisant des guerres de conquête inique et des entreprises de « nation building » imbéciles.

Au lieu de se contenter de favoriser la mise en place d’un ordre global bénéfique à tous, ils ont voulu utiliser leur imperium pour modeler le monde en fonction de l’idéologie d’une coterie. Ils ont voulu, non seulement le beurre et l’argent du beurre, non seulement le confort de leur population et les drones, mais aussi reconstruire le monde, mettre en place des régimes qui leur convenaient. Ils ont voulu utiliser leur position impériale pour exploiter, pour drainer vers eux, pour contrôler. Progressivement, le rêve s’est écroulé progressivement, le monde global, lequel était en cours d’unification, s’est remorcelé. Les blocs se sont reformés.

Nous sommes dans une nouvelle phase de l’histoire, nous avons tourné une page de ce chapitre qui avait commencé de s’écrire avec la chute du mur de Berlin. Les idéologies, mises à part l’Américaine, sont mortes, mais quelque chose de bien plus redoutable, de bien plus fondamental, de bien plus puissant, resurgit : le nationalisme. Le nationalisme, c’est le fondement de la vie en société. C’est le vivre avec et c’est pour cela qu’il est éternel et plus puissant que l’idéologie. Et qu’il resurgit quand l’idéologie s’effondre. De nouvelles lignes de partage du monde se sont reformées. Il y a le bloc chinois avec sa périphérie. Il se constitue sous nos yeux par le biais des dépenses militaires, par la tentative de maîtrise des routes maritimes, par les revendications côtières. Il se constitue, comme tout nationalisme, par opposition au vassal japonais, c’est à dire indirectement par opposition à l’empereur américain.

Et puis, il y a la Russie. Les Etats-Unis ont échoué à piller la Russie par les opérations Gorbatchev et Eltsine. Ils ont échoué dans leur tentative sur le pétrole russe par le biais des oligarques. Ils ont non seulement subi la venue de Poutine mais le camouflet de sa réélection. Ils ont bu la coupe jusqu’à la lie avec la Georgie, maintenant avec la Crimée, hier avec l’Iran et la Syrie. La liste des défaites géopolitiques des Etats-Unis s’allonge de jour en jour. Et elle se magnifie par les pitoyables sanctions -autant d’aveux d’impuissance- mises en place contre les Russes avec l’aide des vassaux.

Nous soutenons depuis de nombreux mois que le monde global est en train d’éclater sous nos yeux, que l’histoire est à nouveau en marche. Que les imbéciles qui ont prétendu la mort de l’histoire sont de faux prophètes et de vrais escrocs. Que la Chine, que l’Inde, que la Russie, que l’Iran, entre autres, montrent chaque jour, d’abord qu’elles ont compris dans quel monde nous vivions, ensuite quelles étaient les intentions de domination de l’empire américain, enfin, qu’elles acceptaient le risque de relever le défi et de refuser un ordre du monde, non seulement inique, mais profondément contre-nature.

Nous sommes dans cette phase où les escarmouches et les affrontements se multiplient. Le monde est redevenu une mosaïque de guerres. Une mosaïque complexe avec des alliances paradoxales. Ainsi les Etats-Unis sont quelquefois alliés aux sunnites, responsables des attentats du 11 septembre ; ici il soutiennent les Frères musulmans, ici, ils soutiennent des militaires ennemis des droits de l’Homme. Le jeu devient incohérent. Il n’y a plus de possibilité de mettre tout cela en ordre proprement. Le pragmatisme, le cynisme, s’imposent à nouveau. Et tout ce qui restait de consensus et d’adhésion vole progressivement en éclats. Mais il y a une logique et c’est cette logique que l’on s’efforce à vous cacher, c’est cette logique qui se dissimule derrière la construction européenne.

Le statut de l’Europe constitue la pierre angulaire de l’action géopolitique. Les Etats-Unis ont besoin d’une Europe vassale, d’une Europe alignée pour affronter l’étape qui est en train de se préfigurer. Pour retourner à un monde d’affrontements, le monde a besoin que l’Europe abandonne son histoire, sa souveraineté. Besoin que l’Europe abandonne son identité et sacrifie ses intérêts à long terme. Besoin qu’elle ne soit rien d’autre que La Voix de son Maître. Alors que l’effondrement des idéologies a provoqué la résurgence de la géopolitique, les Etats-Unis, on le voit bien, ont accepté sous la pression des néocons, des (faux)cons et des vrais criminels, de jouer la carte du passage en force. Sur tous les plans, financier, économique, monétaire, culturel, légal, etc… Les Etats-Unis se conduisent comme s’ils avaient déjà abandonné leur objectif d’ordre du monde définitivement pacifié, d’ordre du monde fondé sur la concertation et la complémentarité. Ils font croire par la propagande que ceci est de la faute des Chinois, des Russes, des Iraniens, des Indiens, mais ceci est faux. Ceci n’est la faute de personne, c’est simplement la manifestation de la résurgence de l’histoire. L’antagonisme est la loi du monde. L’homme est un loup pour l’homme. Les nations n’ont que des intérêts.

Il n’existe qu’une seule parade dans un monde de force : c’est l’équilibre des forces et des alliances. Face à un monde où l’empire cherche par la force, malgré ses faiblesses, à perdurer, voire à s’étendre, il n’existe qu’une possibilité : la multipolarité. Et il n’y a qu’un ensemble qui puisse faire le poids pour que l’on puisse revenir sur le chemin d’un monde multipolaire, c’est l’ensemble européen. C’est à dire un ensemble de nations unies par des intérêts communs, par un projet commun, qui leur appartiennent, à elles, et non pas à celui qui prétend les dominer. Cette Europe-là ne peut exister avec des dirigeants à courte-vue, comme Hollande, ou des obsédés de la finance, comme les Anglais, ou des marchands, comme tous ceux que nous ne citerons pas. Cette Europe-là ne peut exister que si elle prend conscience du fait que la construction actuelle est la négation de son autonomie et de son indépendance, la négation de son rôle dans l’histoire.

L’enjeu est colossal car en fonction du côté où tombera l’Europe, le monde deviendra de plus en plus instable, de plus en plus dangereux. De plus en plus vicieux et de plus en plus militaire.

EN BANDE SON: 

Au centre de la revendication démocratique, il y a la sanction.

Nous sommes des obsédés de la Sanction.

Nous y revenons souvent, chaque fois que nous en avons l’occasion, chaque fois que nous nous cognons sur le mur de la démocratie retournée en son contraire, c’est à dire chaque fois qu’elle devient instrument de confiscation de la souveraineté.

Nous nous répétons rageusement, cette horreur:

« La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours ».

Nous nous répétons cette phrase ignoble, indigne que nous avons entendue de Mitterrand:

« Ils ne sont pas contents? Oui! Et après ».

Nous développons cette idée dangereuse selon laquelle nos systèmes fondés sur le détournement, la propagande et la non transparence sont des systèmes de viol c’est à dire de violence et qu’à ce titre, ils appellent cette même violence. Nous affirmons que le combat dissymétrique que les classes dominantes mènent contre les peuples dans leurs alliances scélérates est la cause de la montée des réponses elles-mêmes dissymétriques que sont les actes terroristes. Nous soutenons que ce n’est pas un hasard si les polices des pays occidentaux se militarisent dans leurs fonctions, leurs entrainements et leurs armements.

En même temps nous constatons l’épaisseur de la chape de plomb qui pèse sur les peuples.

Les prises de conscience sont lentes, biaisées, détournées. Il y a des oppositions, c’est vrai, mais elles ne sont pas produites par les bonnes causes, par la clairvoyance, par la raison.

Elles viennent souvent de la souffrance, de l’indignation voire du ressentiment. Ainsi à partir de nos analyses eurosceptiques, Europe-sceptiques et de notre refus d’un monde unipolaire dominé par l’impérialisme des classes dominantes américaines et pro-américaines, nous conseillons, pour ceux qui votent, de voter en faveur des formations dites euro sceptiques ou à tendance euro sceptiques.

Cela ne veut pas dire que adhérions à quoi que ce soit de leurs idées, programmes ou principes, non! Cela veut dire qu’en attendant que d’autres possibilités de sanctions deviennent possibles, il n’y a que ce vote pour en imposer une.

On dit souvent que les citoyens ont du pouvoir et peuvent exercer leur souveraineté en votant. Quel est l’exercice souverain si, tout vote est équivalent, si nous sommes dans un système blanc-bonnet/bonnet blanc? Quelle est la sanction dans un système UMPSCFDTMEDEF? Vous connaissez la réponse, il n’y en a aucune.

Donc il faut en imaginer, temporairement d’autres. Et voter pour sanctionner ce n’est pas la même chose que voter pour élire à un poste de gouvernement ou de gestion. Voter pour sanctionner c’est tirer la sonnette d’alarme afin que le peuple soit écouté. C’est hurler: stop!

Dans les temps anciens, on écoutait les grondements du peuple et implicitement, on en tenait compte. Maintenant, face aux grondements, on couvre, on communique, on étouffe, on enfume. On divise. On fabrique des Affaires, on distrait.

On gouverne par défaut. Alors il faut renverser la dialectique et voter par défaut. Le vote par défaut c’est le vote Sanction, le vote blanc, l’abstention. Chacun peut choisir en fonction de ses principes et de son tempérament. Le vote Sanction est le Vote Noble par excellence car il dépasse l’intérêt et les préférences personnelles. C’est le vote pour l’intérêt supérieur, c’est le contraire du vote corporatiste ou alimentaire. Celui qui sanctionne s’élève. Il dépasse ses propres déterminations au nom de principes supérieurs auxquels il adhère.

Il faut refuser l’argument éculé du vote utile qui est précisément le vote le plus inutile dans la mesure où il conforte les classes dominantes et l’UMPSCFDTMEDEF.

Voter utile selon leur conception du vote utile, c’est voter pour eux, c’est voter contre vous. Ils se passent les plats, le sel, le poivre, les postes, les prébendes, les honneurs. Les recalés d’un jour sont les nominés du lendemain, les replanqués, les recasés. Ils pantouflent sur votre dos, dans leur solidarité de classe.

Il y a une profonde solidarité objective entre eux. Et ils jouent sur votre subjectivité qui vous divise. Vous, conservateur qui refusez de mêler vos voix au Front de Gauche, vous progressistes qui refusez de coucher avec Marine, vous Citoyens de bonne volonté qui essayez vainement de trouver quelque chose de bien dans l’UMPSCFDTMEDEF, oubliez votre subjectivité pour une fois. Prononcez un vote objectif.

Toute société ne survit, dans le long terme que de l’adaptation, L’adaptation n’est possible que si les comportements adaptés sont récompensés et les comportements inadéquats sanctionnées.

Un monde libre est un monde de responsabilité et donc un monde de sanction.

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