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L’Edito du Dimanche 15 Juin 2014: Globalisation, Construction Européenne, ils vous ont menti, ils ont triché, ils vous volent! Par Bruno Bertez

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L’Edito du Dimanche 15 Juin 2014:  Globalisation, Construction Européenne, ils vous ont menti, ils ont triché, ils  vous volent! Par Bruno Bertez

Philosopher, disait Hegel, c’est penser le monde

Ceci se discute, car on peut interpréter en disant que la pensée se projette sur le monde, ce qui est la dérive spiritualiste. Le spiritualisme n’est pas notre philosophie, nous pensons que le monde, le développement, produisent la pensée. Et non l’inverse. Nous disons souvent que le monde est mu, actionné par des causes, c’est à dire par ce qui précède et non mu par des Projets. Le monde des  Projets, c’est le monde des Maîtres, de ceux qui vous font croire qu’ils conduisent les choses alors qu’ils ne font qu’une chose: vous conduire par le bout du nez. C’est le monde des serfs. La pensée dialectique réconcilie l’ensemble en disant que l’Histoire, c’est de la logique, de la pensée cristallisée, concrétisée, faite concrète.

Pour faire un peu philosophie sociale, pas besoin de rentrer dans tout cela, car les choses, pour être cachées et enfouies, sont claires: le contrat social implicite sur lequel reposait l’acceptation de l’ouverture sur le monde, l’acceptation de la globalisation, est rompu. Les peuples ont lâché les proies pour les ombres, ils se sont fait mystifier. Ce qui était caché apparaît au grand jour, c’est la fonction de la crise, elle donne à voir, elle expose le cynisme.

Peu importe que ce contrat n’ai été qu’implicite et que les soi-disant démocrates n’aient pas fait voter dessus. Peu importe que la réalité et les parties et les contreparties de ce contrat aient été secrètes, dissimulées, car on le voit, peu à peu,  tout se  donne à voir, tout se montre au grand jour et les peuples en prennent donc conscience. C’est l’essentiel.

Le contrat de la globalisation devait forcément être implicitement équilibré, sinon il n’aurait pas été accepté, pas conclu. Pas besoin de le formuler, on le retrouve épars dans les argumentaires des politiciens, des économistes à la botte, des médias, etc. Bref, on le retrouve dans leurs argumentaires.

C’est à peu de chose près le même argumentaire qui est utilisé pour défendre leur conception du monde global que leur conception de l’Europe. Un argumentaire en trompe l’œil qui, pour se protéger, s’est sacralisé, il se pose comme  parole d’Évangile. Le contester, c’est se ranger du côté des ringards, des racistes, des antisémites, que sais-je encore!

D’un côté, les peuples devaient y gagner :

–      la paix, l’harmonie, la concertation au lieu de la confrontation

–      la baisse des prix, la hausse du pouvoir d’achat par les importations moins chères des émergents

–      la progression dans l’échelle sociale par l’instruction, l’accès à plus de  savoir

–      la réduction de la peine par les machines et les délocalisations

–      le fameux glissement de la valeur ajoutée, la valorisation de nos savoirs-faire

–      des gains de productivité, donc des hausses de salaires selon le schéma Fordien

–      une liberté accrue par la disparition progressive des frontières,  des obstacles

–      des possibilités de choix de vie élargies, des loisirs

–      une accélération de la croissance

–      une valorisation de leur épargne, puisque le taux de profit mondial devait progresser. 

De l’autre côté, les peuples devaient y perdre de l’emploi: car, faute de souplesse, la globalisation crée du chômage par l’arbitrage international des coûts du travail. Les postes de travail devaient être moins nombreux car la concurrence accrue oblige à la productivité; l’accélération des progrès techniques également. Mais ces inconvénients devaient être compensés par la progression des répartitions de solidarité afin de limiter les injustices liées à la perte de l’emploi involontaire.

Parmi les pertes, il y avait aussi celle de l’identité et de la spécificité, perte du plaisir du vivre ensemble dans la Famille et la Nation, compensées par l’accès à un monde plus vaste, plus enrichissant.

Dans la pratique, ils ont menti, triché, volé.

Ils ont menti car ils n’ont pas mis en évidence les coûts pour le peuple de cette globalisation, ils ont fait croire qu’il n’y avait que des « plus », aucun « moins ». Ils ont fait croire que l’on allait raser gratis, qu’il y avait des free-lunchs, tombés du ciel.

Ils ont triché car ils se sont opposés aux baisses de prix et donc aux hausses de pouvoir d’achat  qui devaient découler des mises sur le marché mondial des produits et fabrications venues des pays émergents. Ils l’ont fait par fixation d’un objectif  de hausse des prix minimum de 2% alors que le jeu spontané de la concurrence devait produire des baisses de prix étalées et régulières de l’inverse, c’est à dire de -2 à -3%. En manipulant la monnaie, en manipulant les taux d’intérêt, ils ont fait en sorte que le gain de pouvoir d’achat soit empoché par les endettés, les kleptos, les banques et les gouvernements. Bref, par la coalition des ultras riches, des fonctionnaires, des banquiers, de la communauté spéculative et les marginaux qui vendent leurs voix contre le plat de lentilles de l’assistanat.

Ils ont triché car ils ont rompu le contrat social précédent qui reposait sur le partage entre les facteurs de production des gains de productivité. Les gains de productivité, à la faveur de la mise en concurrence des salariés, ont été empochés par le capital, même pas le capital productif, mais le capital financier dont la part dans les revenus nationaux a atteint des pourcentages jamais vus, près de 40% au plus haut aux USA!

Ils ont triché, car, maintenant, ils rognent sur les maigres acquis de la globalisation, votre retraite, votre protection sociale, vos soins de  santé, l’éducation de vos enfants, votre sécurité. Pire, alors qu’ils vous ont fait croire que le monde allait être plus sûr, que tout le monde était beau et gentil, à la faveur du raidissement et de la lutte contre la rareté des ressources,  ils vous créent et vous désignent de nouveaux ennemis, préparent de nouvelles guerres.

Ils vous volent. Tout au long de la phase de montée de la globalisation, le crédit a enflé, au profit des gouvernements, au profit des ultra-riches, au profit des banquiers et de la finance spéculative; au détriment de la vraie épargne et du capital productif. Ce crédit a atteint des proportions usuraires, il ne peut être remboursé, les débiteurs ne peuvent pas honorer;  les banques, si on retirait la respiration artificielle de la Fed et de la BCE, sont en faillite. Ils ont pris des risques, ils en ont été enrichis et vous, vous supportez leurs pertes. Et que fait-on? On vous fait peur, on vous dit : vous avez beaucoup à perdre si les banques font faillites! Donc, on vous fait croire qu’il n’y a pas d’autre solution que de maintenir ces banques en vie et de soutenir la valeur de leurs créances. Comment? En spoliant votre épargne, en en supprimant la rémunération. En la diluant par des créations monétaires insensées et uniques dans l’Histoire. Et, bien sûr, en augmentant les impôts soutirés par les gouvernements, tout en réduisant les dépenses auxquelles  ils s’étaient engagés, et qu’ils vous doivent.

Ils vous volent par une inflation scélérate de 2% minimum, par le refus de vous laisser toucher les bénéfices de la baisse des prix des produits que vous achetez, par la création monétaire exponentielle qui va finir par se déverser un jour et précipiter l’hyper inflation,  par les promesses non tenues et le détournement de vos cotisations  anciennes et présentes au profit des banquiers usuriers.

Qu’est-ce que le chantage de la hausse des taux auxquels la France devrait faire face si elle mécontentait les banquiers? C’est ceci, et cela montre que les gouvernements sont les nouveaux fermiers généraux… au profit des banques et des marchés: « si vous ne payez pas les intérêts sur vos dettes passées, nous en faisons baisser la valeur sur les marchés et ainsi nous vous imposons une hausse des taux sur vos dettes futures et ce jusqu’à ce que vous vous décidiez à marcher droit. Si vous ne marchez pas droit, nous fermons le robinet, comme nous l’avons fait pour la Grèce et autres ». Obéissez, sinon c’est le chaos.

La globalisation a été une escroquerie, un marché de dupes. L’ouverture sur le monde ne vous a pas profité, elle n’a profité qu’aux classes dominantes et leurs alliés. Qui s’étonne encore de la progression sans précédent des inégalités, ce qui a pour conséquences d’abaisser et de détruire les classes moyennes? Qui s’étonne encore des bruits de bottes, qui s’étonne encore des pertes de souveraineté, de dignité et d’indépendance? Pas vous, je l’espère!

ADDENTUM SPECIAL FRANCE

Ils détruisent non pas le capital en général, mais celui qui provient des sources classiques, comme l’épargne!

Ils détruisent les couches sociales qui épargnent pour leurs vieux jours, pour financer l’ascenseur social de leurs enfants!

Ils favorisent l’accumulation bancaire, kleptocratique des ultra riches qui s’endettent et font levier car ils sont ultra solvables!

Ils favorisent la délocalisation du capital soit par fuite des capitaux qui partent à l’étranger, soit par les rachats d’actifs Français par les ultras riches du monde entier: le Qatar par exemple, les multinationales, Alstom/GE par exemple, soit par mises en faillite avec remplacement par des implantations étrangères ou des importations!

Tout ceci, qui se résume sous le nom de répression financière (au sens large, c’est à dire en incluant finance et taxation) équivaut à détruire du capital Français et comme on a besoin du capital, on le remplace par du capital étranger lequel paie moins de taxes. Dans le vieux temps on aurait dit apatride ! On vide, on pille, on spolie l’épargne Française mais comme on n’a pas le courage de changer de système et de décréter, « maintenant on se passe de l’accumulation privée, on devient communiste », alors on se met entre les mains étrangères et bancaires. Ce qui renforce la contrainte du profit car le petit capital domestique est peu regardant sur le taux de profit, il ne sait pas compter, tandis que le capital étranger géré par des professionnels impose la recherche d’un taux de profit supérieur et une productivité plus grande et d’un emploi humain inférieur.

On va supplier les étrangers d’investir en France après avoir tout fait pour détruire ou fait fuir le capital français!

La masse des petits porteurs d’actifs financiers décline de jour en jour de façon catastrophique en France, les chiffres ont été publiés il y a peu. Mais l’étranger augmente sa part sans cesse. Pourquoi? Parce qu’il achète avec des fonds qui ont été moins taxés, qui ont moins subi la prédation que le fonds d’épargne Français.

D’une façon générale, la haine du capital fait que les socialistes de droite ou de gauche pénalisent, empêchent l’accumulation du capital Français ou national et ce faisant ils se mettent dans les griffes soit du capital bancaire, soit du capital apatride.

La politique qui vise à empêcher l’accumulation du capital et donc de la richesse par les Français aurait un sens si elle était cohérente; c’est à dire si elle se donnait les moyens de se passer du capital, mais comme on ne se donne pas ces moyens, alors on fait risette au capital étranger ou bancaire pour qu’il supplante le capital national, local, français.
Je le dis tout net c’est une politique anti française, anti nationale, en clair une politique scélérate. Il faudra un jour, qu’ils rendent des comptes.

La BCE complète les dispositifs de spoliation nationale, domestique, en imposant la rentabilité Zero de l’épargne, l’inflation cachée. La politique mondiale qui consiste à organiser des carry , c’est à dire des sources de financement pas chères-comme le yen- est elle aussi criminelle , car ces fonds quasi subventionnés viennent supplanter les épargnes locales et les évincer.

En fait c’est tout un système social que ces gens détruisent.

Ils détruisent les classes moyennes, bien sur, mais par contrecoup ce sur quoi reposent symbiotiquement les classes moyennes, l’ Etat-Nation.

Les taux Zero, les taux négatifs, la suppression de la rémunération de l’épargne, la libre circulation des capitaux apatrides, tout cela concourt à une seule et même chose: la destruction d’un ordre social et de l’ordre politique qui va avec.

Attention , en incidente, une grande campagne mondiale lancée par les kleptos commence, elle veut démontrer que l’on peut et doit supprimer le cash dans les économies.

En Israél ou la fraude fiscale est colossale , on parle d’interdire le cash ; les pays du Nord ont commencé de le faire. Le sinistre Rogoff vient de publier des analyses qui vont dans ce sens.

Tout ce qui peut faciliter le travail de destruction et de prédation est étudié, les mailles du filet se resserrent , il faut qu’ils, le grand ‘ils » puissent prélever; confisquer pour que les usuriers puissent faire le plein de leurs créances. Ils préparent , doucement le recensement, le piegage pour le jour ou….Bruno Bertez Le 7/6/14

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 15 Juin 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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