Etats-Unis

L’absence de stratégie des Etats Unis pour le Proche-Orient est une bonne chose Par Ron Paul

L’absence de stratégie des Etats Unis pour le Proche-Orient est une bonne chose Par Ron Paul

Le président Obama a admis que son administration n’avait pas encore déterminé de stratégie face à l’émergence de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) en tant que force dominance au Proche-Orient. En revanche, alors que l’EIIL continue de gagner du terrain en Syrie et en Irak, pour beaucoup de membres de l’administration, comme l’a exprimé le Secrétaire de la Défense, Chuck Hazel, il représente une « menace encore jamais vue auparavant ».

Comme nous aurions pu nous y attendre, les néoconservateurs ont critiqué le discours du président. Ils pensent que les bombes sont la solution à tous leurs problèmes, et ne peuvent comprendre l’hésitation du gouvernement.

Le directeur du Comité pour les forces armées, Buck McKeon, a expliqué qu’attaquer l’EIIL reviendrait très cher et nécessiterait l’envoi, pour la troisième fois, de troupes américaines en Irak. La paix post-Irak et post-Afghanistan se désintègrerait.

Voici ce qu’il a dit:

L’EIIL représente une menace urgente, et une approche minimaliste qui ne dépende que de FY15 ou d’attaques ciblées et laisse les troupes sur le terrain s’occuper du plus gros du travail, n’est pas suffisante pour protéger nos intérêts et garantir notre sécurité sur le long terme.

Que cela signifie-t-il dans la pratique ? Si les néoconservateurs obtenaient ce qu’ils veulent, la Réserve fédérale imprimerait plus de dollars pour financer une autre intervention des Etats-Unis au Proche-Orient. En réalité, cela signifierait  une dévaluation du dollar, qui représente une taxe imposée à tous les Américains et principalement aux plus pauvres.

Une nouvelle incursion militaire américaine ne pourra pas stopper l’EIIL, mais ne fera que lui fournir l’outil de recrutement dont il a tant besoin, tout en épuisant les coffres du Trésor. C’est exactement ce qu’Oussama ben Laden aurait voulu !

McKeon est les autres agissent comme s’ils n’avaient que récemment réalisé l’existence de l’EIIL. Ils prétendent du moins que les politiques des Etats-Unis n’ont rien eu à voir avec sa montée en puissance.

McKeon a également annoncé que « la menace représentée par l’EIIL a pu grandir au fil du temps ».

A dire vrai, le changement de régime en Syrie est la cause directe de la montée en puissance de l’EIIL au cours de ces trois dernières années. Comme l’a récemment observé le journaliste Eric Margolis, l’émergence de l’EIIL est à l’origine de tous les refoulements. Les néoconservateurs qui veulent attaquer l’EIIL et la Syrie sont aussi ceux qui il y a peu demandaient à ce que nous apportions notre soutien à des groupes comme l’EIIL pour renverser le gouvernement d’Assad en Syrie. Les « modérés » de l’Armée syrienne libre, entraînés et financés par l’armée des Etats-Unis, se sont alliés aux militants de l’EIIL, et leur ont apporté des armes et des tactiques américaines.

Les trois années de soutien apporté à des forces capables de renverser le gouvernement du président Assad ont donné vie à un nouveau monstre au Proche-Orient, monstre que les néoconservateurs voudraient voir les Etats-Unis anéantir. 

Pourquoi ne peuvent-ils pas admettre qu’ils ont eu tort ? Pourquoi les interventionnistes ne peuvent-ils pas admettre qu’apporter leur soutien à un changement de régime en Syrie était une grossière erreur ?

Si l’EIIL représente une telle menace, pourquoi ne peuvent-ils pas demander l’aide d’Assad ? Assad n’a jamais menacé les Etats-Unis, contrairement à l’EIIL. Assad combat l’EIIL et d’autres groupes islamistes depuis trois ans.

Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis insiste-t-il sur un alignement des théocraties au Proche-Orient ? Si une chose contredit la Constitution des Etats-Unis et leurs valeurs, c’est bien un gouvernement théocratique. Je ne pense pas qu’une majorité de gens voudraient vivre sous un tel système au Proche-Orient. Pourquoi continuons-nous de le leur forcer ? Est-ce ce qu’ils appellent promouvoir la démocratie ?

Un manque de stratégie est une marque d’espoir. Peut-être le président décidera-t-il enfin de cesser d’écouter les néoconservateurs et les interventionnistes dont les recommandations nous ont mis dans une situation si délicate. Voici ma stratégie : rentrons chez nous.

Ron Paul Daily Paul/24hgold.com 15/9/2014

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-l-absence-de-strategie-pour-le-proche-orient-est-une-bonne-chose.aspx?contributor=Ron+Paul.&article=5777083148H11690&redirect=False

Il n’y a guère de différence entre une exécution en Arabie Saoudite et dans l’État islamique

Les décapitations effroyables, parfois filmées, exécutées par les terroristes de l’Etat islamique (EI, maintenant également appelé Daech en France), ont choqué le monde, mais elles ne sont pas très différentes des exécutions suite à une condamnation à mort telles qu’on les pratique en Arabie Saoudite, un pays allié des Occidentaux dans la guerre que ceux-ci ont déclarée à l’EI.

En Arabie Saoudite, un condamné à la décapitation peut réclamer un anti-douleur, son exécution n’est pas filmée, et elle est réalisée par un bourreau professionnel armé d’une épée très tranchante, ce qui signifie que la mort est immédiate.

Il n’y a également pas tellement de différence dans la manière dont l’Arabie Saoudite et l’EI appliquent une charia particulièrement sévère, et dans les deux cas, c’est la loi du talion qui prévaut, et les flagellations en public font partie de l’arsenal des châtiments, affirme The Economist.

Tous deux suivent la jurisprudence de Hanbal, la plus stricte des 4 écoles de la loi traditionnelle sunnite. Ainsi, des dissidents issus de Raqqa, la ville dans laquelle l’EI a établi la capitale de son califat, affirment que les 12 juges qui dirigent son tribunal sont des Saoudiens.

L’EI a également créé une police religieuse qui n’est pas sans rappeler la police religieuse saoudienne, dont le but est de veiller au respect de la loi islamique et de rappeler les citoyens à leur devoir de prière.

Comme dans les zones contrôlées par l’EI, où les églises et les mosquées non sunnites ont été détruites ou converties à d’autres usages, l’Arabie Saoudite prohibe les pratiques religieuses non musulmanes. Ainsi, le 5 septembre dernier, la police saoudienne a organisé un raid sur  une maison de Khafji, une ville à la frontière koweitienne, et a condamné ses 27 occupants, des Chrétiens asiatiques, pour avoir participé à une cérémonie religieuse catholique.

L’EI a exécuté des centaines, voire des milliers de personnes, sur les derniers mois sans les juger, la plupart du temps au moyen d’une arme à feu, parfois par décapitation. Mais des associations des droits de l’homme affirment qu’au mois d’août, en l’espace de 18 jours, l’Arabie Saoudite a procédé à la décapitation de pas moins de 22 personnes, alors que le pays n’en avait exécuté « que » 79 l’année dernière. Une grande partie de ces condamnés à mort l’ont été pour des délits relativement mineurs, tels que le trafic de haschich ou la « sorcellerie ». L’un de ces condamnés avait été reconnu comme souffrant de troubles psychiatriques.

Cette répression croissante soudaine est d’autant plus étonnante qu’au cours des dernières années, le royaume avait eu tendance à s’assouplir.

Les opposants au régime craignent que ce durcissement ne s’explique par la montée en puissance de l’EI : soit il vise à montrer aux Saoudiens les plus conservateurs que le Royaume demeure un « véritable » Etat islamique, ou alors, il vise à maintenir sous contrôle l’insatisfaction croissante d’une partie de la population et la baisse de la ferveur religieuse.

PAR MYLÈNE VANDECASTEELE/Express.be · 23 SEPT. 2014

http://www.express.be/joker/fr/platdujour/il-nya-guere-de-difference-entre-une-execution-en-arabie-saoudite-et-dans-ltat-islamique/208035.htm

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