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Les Clefs pour Comprendre du Dimanche 5 Octobre 2014 : En fait, la monnaie, c’est tout simple ! Par Bruno Bertez

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Les Clefs pour Comprendre du Dimanche 5 Octobre 2014 : En fait, la monnaie, c’est tout simple ! Par Bruno Bertez

La monnaie c’est du crédit, du crédit émis par la Banque Centrale. Ainsi la Banque Centrale américaine achète des Valeurs du Trésor (ou des hypothèques), ce qui constitue l’actif de son bilan et en contrepartie par une opération miraculeuse, à partir de rien, elle crédite le compte du gouvernement en dollars. En pouvoir d’achat représenté par des dollars.

Son actif, est constitué de Valeurs du trésor (pour simplifier), c’est à dire de dettes du gouvernement et son passif, est constitué de dollars ainsi crée en contrepartie et portés au compte du Gouvernement pour qu’il puisse faire ses paiements.

On le voit, c’est simple, c’est une opération de passe-passe! Elle est tellement simple que le sens commun n’arrive pas à y croire. Il n’en croit pas yeux, que ce qui est pour lui, le plus précieux, la monnaie, puisse être créée de cette façon miraculeuse.

C’est pour cela que je dis que les Banques centrales sont des agents économiques comme les autres, des banques qui peuvent faillir comme les autres. Le crédit émis par la Banque Centrale est un crédit au gouvernement , pour simplifier, et la monnaie qui se trouve à son passif, le dollar, si nous sommes aux USA, n’est rien d’autre qu’un morceau, une bouchée du stock de crédit faits par la Banque Centrale, c’est à dire une fraction du stock de Treasuries.

Les Banques Centrales sont devenues des ogres, leur appétit pour les Valeurs du Trésor des gouvernements est devenu sans limite, donc elles en avalent de plus en plus et ce qui fait qu’en contrepartie, en face, il y a, à leur passifs de plus en plus de dollars (ou d’autres monnaies) qui sont créées. Cela tombe bien car les autres, en face, les gouvernements, ont un appétit énorme, … pour la dépense.

La monnaie dans nos systèmes n’est pas une monnaie, c’est un morceau, une bouchée de crédit. Tout ceci a été montré jusqu’à la caricature dans les achats de titres à long terme que l’on appelle les QE.

Le système se boucle, se mord la queue car les dettes des gouvernements se règlent en monnaie, dans le cas des USA, en dollars donc. C’est un système auto-référent, c’est le Ponzi parfait. Vous émettez des dollars en accordant des crédits et les crédits sont remboursés en dollars. Et il n’y a jamais de vrai remboursement car les dettes sont comme on dit « roulées », c’est à dire que le stock de dettes n’évolue que dans un sens, le gonflement.

Le fameux ratio de dettes sur GDP est une invention qui consiste à escamoter la réalité qui est que la dette ne peut être remboursée, cette invention vise à faire croire que les crédits accordés par la banque centrale sont bons, que l’emprunteur est solvable. On remplace la capacité à rembourser ses dettes par un ratio de « sustainability », ratio qui prétend que les dettes sont soutenables. On remplace la réalité du remboursement par un signe, un être mathématique, une fiction qui décrète que si on le voulait on pourrait rembourser, tout en sachant que ce fameux ratio a été créé précisément parce que l’on sait que l’on ne pourra jamais rembourser.

Dire que les dettes sont soutenables, c’est du même coup affirmer que les créances qui sont à l’actif des bilans des banques centrales sont bonnes et comme la monnaie est un morceau, une bouchée de ces créances, c’est du même coup prétendre que la monnaie émise à une contrepartie solide, qu’elle est saine.

Par les gouvernements à qui il a été fait crédit. En effet la monnaie est dette de la Banque Centrale, c’est son passif; cette dette est garantie par ses actifs, c’est à dire les créances sur le gouvernement (Valeurs du Trésor etc ) et les dettes du gouvernement, elles sont garanties par quoi? Par la capacité, par la possibilité du gouvernement à prélever sur les citoyens, par le pouvoir de taxation. Autrement dit la valeur de la monnaie est garantie par la possibilité de prélever sur l’économie réelle, sur le travail des gens, sur la croissance.

Plus les banques centrales augmentent la taille de leur bilan en accumulant des créances sur les gouvernements à l’actif, et des dettes en monnaie au passif, plus on dilue la richesse du pays, celle des citoyens, plus on accumule de promesses sur la croissance future, plus on hypothèque en quelque sorte.

Quand la banque centrale comme elle le fait maintenant impose des taux d’intérêt nuls, c’est pour éviter que les dettes de tous ceux qui sont endettés, et singulièrement les dettes des gouvernements, ne se composent, c’est à dire que le poids des intérêts ne vienne s’ajouter au stock de dettes.

Pourquoi les Banques centrales, les gouvernements et les syndicats disent et acceptent une inflation minimum de 2% l’an ? Parce que cela permet de détruire, d’euthanasier les dettes. Avec une inflation de 2%, le poids des dettes est divisé par deux en l’espace d’une génération: c’est à dire que ce que vous économisez pour votre retraite est systémiquement déprécié, systématiquement, cyniquement détruit.

Réponse. C’est de tout faire pour que rien ne change, pour pouvoir continuer comme avant la crise de 2008 puis 2010. La BCE est le chef d’orchestre du Système, c’est elle qui conduit le jeu des banques et des gouvernements. C’est pourquoi je n’aime ni que l’on tape sur les gouvernements et sur les banquiers en les appelant des banksters. Ils ne font qu’obéir au chef d’orchestre et en tapant dessus vous les affaiblissez. Vous renforcez les pouvoir des Banques Centrales, des guelfes noirs.

– Maintenir le dogme idiot et faux de l’efficience des marchés car cela permet de les manipuler, c’est à dire de gérer un système de planification centrale par le jeu des taux, des quantités et des règlements/régulation.

– Continuer de tromper les gens sur les causes de la crise afin de pouvoir être libre de poursuivre la création monétaire. Il faut nier le surendettement pour pouvoir continuer à créer de la dette! Continuer d’entretenir le mythe que le crédit crée de la valeur en jouant sur la différence entre la valeur et la richesse.

– Soutenir les marchés financiers et les banques plutôt que l’économie réelle en dirigeant la création monétaire non pas sur les agents économiques, mais sur la finance. Les dernières mesures de la BCE sont en fait des bail-out fiscaux en faveur de la finance. Comme cela ne suffit pas, Draghi veut, comme les anglo-saxons que la Banque Centrale devienne prêteur de premier ressort!

– Diriger la création monétaire, cela permet d’éviter l’inflation des prix des biens et des services, tout en impulsant l’inflation des prix des assets financiers. Bref créer des bulles de richesse pour les uns et du chômage pour les autres.

– Socialiser les pertes dès maintenant, mais mettre en place des législations qui permettent d’aller directement puiser dans les comptes de dépôts des particuliers dès l’an prochain, les fameux bail-in.

– Prôner l’austérité, la baisse du coût du travail et la hausse du taux d’exploitation de la main d’œuvre pour dégager un surplus exportable qui permette d’être compétitif, c’est à dire de maintenir la valeur relative de la monnaie au plan international. Bref forcer à la déflation intérieure, tout en prétendant que ses actions sont destinées à lutter…. contre la déflation. L’austérité consiste à transférer de la richesse intérieure au système bancaire international.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 5 Octobre 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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