Art de la guerre monétaire et économique

Politique Friction du Samedi 2 Mai Alstom, Fitch, SFR, Alcatel, Dentressangle… la grande braderie socialiste Par Bruno Bertez

Politique Friction du Samedi 2 Mai Alstom, Fitch, SFR, Alcatel, Dentressangle… la grande braderie socialiste Par Bruno Bertez

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Les socialistes, c’est bien connu, n’apprécient guère le capitalisme. Ils refusent l’exploitation des travailleurs par le capital accumulé, ils n’aiment pas les patrons. Tout comme ils n’aiment pas l’argent. C’est la raison pour laquelle, en France, ils empêchent l’accumulation du capital par les taxes sur les revenus, les impôts sur le capital,  les droits de succession, etc. Ce qu’ils refusent, c’est la loi d’airain du profit qui produit un certain ordre social, une société hiérarchisée et inégalitaire. Pourquoi pas?

FREEDOM LIES 2.0

Encore faudrait-il être cohérent. Car les socialistes découragent la formation de capital en France, ils le spolient lorsque, par miracle, il se constitue, à un point tel que celui-ci ne voit généralement qu’une issue, pour se préserver, se vendre. Et depuis des dizaines d’années, c’est ce qui se fait à grande échelle.  Le capital français se vend à l’étranger. La propriété, refoulée à l’intérieur, revient de l’extérieur. Le statut de cette propriété, bien sûr, ne change pas, elle reste propriété, tyrannique, elle impose la dure loi du capital, mais… cette fois, elle le fait de l’étranger! Est-elle plus douce? Certainement pas! ! Au contraire, elle se fait encore plus d’airain car sans visage et anonyme. Le capital étranger est plus dur, plus rigoureux que le capital local, il est abstrait, il obéit à des règles qui sont clairement plus strictes, on le voit à chaque fois, soit quand il y a conflit social, soit quand il y a fermeture ou délocalisation. Le capital international a des droits et des exigences que le capital local n’ose pas imposer. Normal, car il n’est pas soumis au chantage implicite dans lequel vit tout entrepreneur français. L’entrepreneur domestique, c’est le bon mot, bien adapté, est  ligoté, privé de toute autorité rien que par la menace des tribunaux de prud’hommes ou du percepteur!

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La liste des firmes françaises bradées à l’étranger en raison des limites au  capital qui sont  imposées en France est longue, inquiétante. Tout se passe comme, si faute de pouvoir se mettre en valeur et se trouver à l’aise en France, dans son pays d’origine, le capital préférait prendre le masque de l’étranger. D’Alstom à SFR, en passant par les 27.000 brevets d’Alcatel, hier Fitch et aujourd’hui Dentressangle, la liste est longue. Humiliante. C’est le jeu de Monopoly perdant.

La France perd l’une après l’autre les chances de se reconstruire à son profit, dans sa logique et pour son avenir. Les atouts, les fonds de commerce, les savoir-faire basculent et sont mis au service de la logique de développement d’autres propriétaires, d’autres maîtres.

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La liste des contrôles qui passent à étranger  est affligeante. Comment rebâtir un tissu économique si les plus beaux fleurons disparaissent, sont pillés par l’étranger, passent sous contrôle d’autres, qui n’ont pas forcément des objectifs compatibles avec ceux de notre pays. Car une entreprise n’est jamais isolée, elle fait partie d’un tout dans un pays et c’est la cohérence avec le tout qui fait sa force.

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Nous ne sommes pas pour une planification à la française, délire d’incompétents qui ont ruiné nos industries comme l’informatique ; non, nous sommes pour la cohérence de l’appareil économique d’un pays. Ce qui disparaît ou devient soumis à une autre logique et d’autres finalités est perdu pour le développement français. Une firme favorise l’essor d’autres firmes, elle irrigue, elle fait naître d’autres entreprises qui, un jour, si les socialistes lui prêtent vie, deviendront grandes. Que ce soit par la sous-traitance, l’essaimage ou l’imitation.

Nous ne sommes pas pour le repli, la fermeture sur l’étranger et le cocorico, la France n’a pas de quoi chanter et se glorifier de ses insuffisances et de ses prétentions, mais nous élevons contre le bradage du capital français  provoqué par:

  • -un taux de profit insuffisant pour se développer et se rémunérer.
  • -une impossibilité à accumuler le capital par l’excès de confiscation sur les revenus.
  • -une impossibilité à s’enrichir par l’épargne à cause de sa spoliation/confiscation.
  • -une impossibilité d’assurer la transmission du capital par les taxes sur succession.
  • -une mentalité d’envie et de prédation sociale.
  • -une incapacité du secteur bancaire à financer les risques d’entreprise.
  • -un droit du travail qui empêche l’entrepreneur d’exercer ses responsabilités.
  • -une politique monétaire qui dévalorise et dévalue la devise au profit de l’étranger.
  • -une politique qui se prostitue à l’Atlantisme destructeur sans bénéfice aucun.
  • -le système des commissions occultes de 5 à 8% qui incite réaliser ces opérations.
  • -la lâcheté et la veulerie des grands capitalistes du capitalisme monopoliste d’Etat qui, au lieu de payer pour que l’on lutte de l’intérieur contre le socialisme, préfèrent  délocaliser leur  patrimoine et celui de  leur  famille, sans souci de leurs  responsabilités ou de leur dette à l’égard de leur pays. Aucune Fondation pour lutter contre les dérives politiques, sociales ou culturelles, aucun fonds pour animer les débats sociaux comme ceux, fondamentaux, vitaux, sur le bradage de notre capital.

Le comble est que ceux qui, comme Valls, osent se gargariser de ces investissements étrangers en France, ne comprennent pas que ceci est  un bradage des bijoux de famille. Ils ne comprennent pas qu’au capital est attaché une autorité, une compétence, et que la détention de ces atouts est un enjeu de pouvoir. Pas seulement de pouvoirs d’hommes et de femmes ou de familles, mais aussi pouvoir d’un pays. La France brade son pouvoir économique réel. Et après elle va s’humilier aux pieds des clients producteurs de pétrole, tyrans pour la plupart, pour leur vendre à bas prix le travail des Français. Ces pseudos dirigeants   ne comprennent pas que la reconstruction d’un tissu économique passe par des filières cohérentes dont les firmes sont les nœuds et points d’ancrage. Normal, ils ne connaissent rien à l’économie et à l’entreprise. Rien à la production de richesses; tout ce qu’ils connaissent, c’est sa distribution et son gaspillage. Au lieu de tirer gloire des investissements étrangers, ils devraient se poser la question: qu’est-ce qui fait que cette entreprise française peut  attirer le capital étranger au point, généralement, que ce dernier  la surpaye de 20 à 30% par rapport à sa valeur en France? Où est le trésor de richesse cachée que les Français ne savent pas mettre en valeur et que l’étranger va réussir à mobiliser?

La réponse est simple, tout est dans le statut, il est plus avantageux d’être capitaliste étranger, américain, qatari ou autre chinois que d’être capitaliste national.

C’est aussi une question géopolitique. Quel est le poids d’un pays dont les centres de décision économiques sont ailleurs que chez lui? On le voit en cette période de r-domestication, de dé-globalisation, il y a, au niveau mondial, retour à la coopération étroite  entre l’économique et le politique et même le militaire. L’économique sert et masque  le politique et le militaire et pas seulement dans la haute technologie.  La symbiose est de plus en plus étroite.

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ADDENDUM

Prétendre avoir une solution au problème de l’emploi dans l’état actuel du Système c’est aussi idiot que prétendre avoir une solution à l’inéluctabilité de la mort.

D’abord la maîtrise de l’emploi a échappé à tout pays dès lors qu’il s’inscrit dans la mondialisation des échanges et donc dans  la mondialisation des marchandises, lesquelles incorporent le travail. Le prix des marchandises sur le marché mondial fixe le prix du travail qui est incorporé. C’est ce que l’on appelle l’arbitrage mondial du travail. Ceux qui ont un emploi sont ceux qui sont les moins chers, les plus rentables à employer.

Ensuite, nous venons de connaître une phase de progrès des technologies, des techniques et des processus de fabrication qui n’a pas encore produit tous ses effets déflationnistes sur l’emploi. Il y a encore beaucoup de sureffectifs à éliminer si on veut bien tenir compte de l’effet de diffusion des techniques liées à l’informatisation et à l’automatisation. Le cycle de productivité n’est pas terminé, la diffusion doit encore s’élargir au tertiaire par exemple. On commence à le voir dans les banques, les assurances, les administrations  etc. Donc il y a là encore ce que j’appelle tristement une réserve de chômage.

Enfin nous sommes déjà, sous la pression d’un nouveau cycle accéléré de robotisation; on peut guider beaucoup de tâches par des robots et c’est la prochaine vague de modernisation. Elle est terrible et effrayante. Ainsi, on peut sur longue distance se passer de chauffeurs de poids lourds! On peut exploiter des restaurants fast food sans personnel. Wal Mart, n’a pour ainsi dire plus de caissière. Personne n’en parle, mais c’est la prochaine vague et je sais que la Chine, malgré le bas coût de sa main d’œuvre s’y prépare.

Tout ceci pour dire que la réserve de chômage, (ou de pertes d’emplois) est colossale, elle est potentiellement dévastatrice. L’emploi fuit comme à travers un tonneau des Danaïdes.

C’est la conséquence de l’accélération des progrès de la science, de la Recherche et Développement et de la pression du Système qui refuse la stagnation, le « sur place ». Le système est comme Ugolin, il dévore ses enfants. Il met l’épée dans les reins des acteurs économiques pour toujours aller de l’avant. C’est le fameux bon sens du « qui n’avance pas recule »…

Les facteurs de transmission de cette pression du « toujours plus » sont:

  • -la concurrence, celui qui ne suit pas le mouvement disparait
  • -la mondialisation avec ses différences de salaires, elle oblige à remplacer les hommes par les machines
  • -la publicité qui a pour fonction de crée de nouveaux désirs marchands
  • -la finance qui, en mettant l’argent gratuitement à la disposition du système, même en l’absence d’épargne, donne les moyens d’investir et de faire en sorte que les innovations se substituent aux travailleurs. Le crédit gratuit accélère les pertes d’emplois. Le crédit déprécie tout ce qui a été financé plus cher avant.
  • -la hausse des marchés boursiers qui oblige les managers à faire de profits de plus en plus gros pour ratifier les cours de bourse élevés, et toucher des bonus scandaleux, ce que Mélenchon appelle les licenciements boursiers..

Le problème dépasse les malheureux politiciens. Ils n’ont rien lu, ne travaillent pas, n’ont aucune vision globale, historique, tout occupés qu’ils sont à paraître partout et ailleurs. Au lieu de regarder devant et d’anticiper, ils conduisent les yeux fixés sur le rétroviseur de leur popularité..

Nous sommes face à une question historique et même philosophique; Est-il positif de continuer de  se laisser conduire par la logique d’un Système qui a perdu de vue le fait qu’il devrait être au service des hommes?.

Si le Système ne détruisait pas ses traces au fur et à mesure de son avancée, on a calculé qu’avec les progrès réalisé dans les processus de production depuis 1980, on pourrait baisser le temps de travail nécessaire à la même production jusqu’à 17 heures par semaine! Mais « heureusement », le Système détruit ses acquis anciens, les met au rebut, hommes compris, et ainsi on peut faire tourner la vis sans fin. Vice ou vis sans fin? Le Système a trouvé comme parade de priver ceux qui travaillent des bénéfices des progrès dont ils sont la cause. Les salaires n’augmentent plus avec la productivité, mieux ils sont amputés… pour donner à ceux qui ne travaillent pas…

Posez-vous la question de l’ordre social si jamais on stoppait la vis sans fin, le mouvement de destruction par la concurrence, si on réfléchissait sur ce problème de la raréfaction structurelle des emplois ?.

On y a réfléchi! Les élites ont choisi de stabiliser l’ordre social par la répartition. Ils donnent à ceux qui n’ont pas d’emploi, une part du salaire de ceux qui en ont un, par la répartition, redistribution. Cela permet d’acheter le calme et la docilité. Mais la redistribution a des limites et ces limites on sent confusément qu’elles sont en train d’être touchées..

On y réfléchit!  Pourquoi à votre avis est-on en train de militariser la police, si ce n’est, dans tous les pays industrialisés, pour être prêts comme à Baltimore ou Philadelphie, à faire face à la révolte? Croyez-vous que l’instauration d’un monde de surveillance, sécuritaire, soit uniquement pour affronter le terrorisme? Déjà, vous êtes habitués aux caméras de surveillance … pour votre sécurité, aux troupes dans les rues, aux fouilles au corps, à la délation, les séries américaines vous familiarisent avec l’apocalypse, la Loi Martiale…

BRUNO BERTEZ Le 2 Mai 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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9 réponses »

  1. joli clin d’œil à Wall Street (le film, pas la rue 😉 ). Pour le reste je ne sais pas. Et si tout le monde était entrepreneur ? Cela serait impossible car personne n’aurait alors d’ouvrier… donc notre monde est un monde où coexistent le maître et l’esclave… aucun des eux n’arrivant à dominer l’autre. compliqué. Mais je vous suis sur l’essentiel.

  2. Non Sassy2, ils sont trop bêtes pour le faire exprès.J’ai eu l’occasion d’en côtoyer certains et je confirme : ils ne connaissent rien au monde entrepreneurial. Ce sont des énarques, des fonctionnaires qui n’ont jamais connu le secteur privé et la “vraie vie”. Hélas…

    Le nouveau bulletin “La crise” vient de paraître. Henri Régnault vire sa cutie keynésienne.

    http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/la_crise_no_30.pdf

  3. Du très grand Berthez à archiver pour les futurs survivants. Module PDF indispensable sur votre site cher Bruno.

    Bonjour chez vous…

  4. En phase avec vous sur ce que les pouvoirs en place ( les vrais ) nous préparent en terme de dictature Orweillienne … . L’urgente priorité est d’informer les populations sur ce qui se tisse dans leurs dos et quelqu’en soient les moyens pour y parvenir.

    Maintenant il ne s’agit plus de dénoncer, mais d’être pro-actif. Sinon , nous n’aurons plus que les yeux pour pleurer puisque privés d’expression nous seront.

  5. Et si on prenait le problème à l’ envers, si on le tournait de manière positive ?

    En effet ; pour ceux d’ entre nous qui sommes mobiles à l’ international, qui avons vendu tout ce qui nous rattachait à la France (question de bon sens), cela n’ est-il pas une excellente nouvelle ? Ne s’ agit-il pas d’ une formidable libération de capital, qui pourra bien mieux prospérer dans des pays plus libres ? N’ est-ce pas la revanche implacable du Monde Réel sur ces imbéciles d’ énarques et leurs discours délirants ? Une chance pour les Français prêts à s’ expatrier ?

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