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Les Clefs pour Comprendre du Lundi 8 Juin 2015 : La suppression des espèces, une question complexe -1ère partie Par Bruno Bertez

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Les Clefs pour Comprendre du Lundi 8 Juin 2015 :  La suppression des espèces, une question complexe -1ère partie Par Bruno Bertez

Nous avons hésité avant de choisir notre titre, nous  avions songé titrer : la suppression des espèces est un gigantesque hold-up.

Il nous faut expliquer.

Si nous avions choisi d’affirmer et de démontrer que la suppression des espèces est un hold-up, nous aurions crédibilisé cette possibilité ;  ainsi nous aurions agité cette menace et nous aurions rempli l’objectif des Maîtres qui est de  faire peur. Nous aurions été l’idiot utile, le complice sans le savoir.

Nous avons choisi d’expliquer en quoi consiste la guerre contre les espèces, contre le « Legal Tender Money » (LTM), et de conclure que, si cela était tenté, ce serait l’explosion du système.

Les Maîtres se retrouveraient la tête au bout d’une pique. Personne n’envisage sérieusement de bannir les espèces, car, en fait, ce serait un changement de système légal, social et politique. Même en Suède, pays où la socialisation des esprits est quasi à son comble, on n’ose pas aller jusqu’au bannissement de la  LTM.  L’échec des banques est patent, depuis 10 ans, les paiements en espèces restent stables autour de 99 milliards de Krona, un tiers des transactions. Des banques connaissent une expansion rapide en  récoltant les clients de celles qui ne délivrent plus d’espèces.  Il n’y a aucun rapport entre ce que font les pays et les banques scélérates, limiter les usages du cash, et bannir les espèces. Bannir les espèces est une rupture, un changement de système ; en revanche, limiter les utilisations du cash, c’est prolonger une tendance « soft » à l’asservissement, mais à  un asservissement auquel on peut échapper.

Nous nous excusons de ne pouvoir être plus didactique que nous ne le sommes, la matière est complexe, et personne n’étudie à l’école les moyens et les outils de sa servitude. La chose monétaire. C’est le secret des Grands Prêtres, le secret de leur domination. Qui sait que le crédit qu’il a en banque n’est pas de la monnaie? Qui sait que ce crédit n’est qu’une promesse de payer, de délivrer de la LTM, de la Monnaie à Cours Légal? Qui sait qu’un crédit dans un livre bancaire n’est qu’une promesse de payer des LTM, à demande et à tout moment. En interdisant les espèces, on  fait un colossal cadeau aux banques, c’est comme si tout se transformait en digits, en credit money, en obligation du système sur… lui-même.

La suppression du cash est non pas une mesure technique, mais une Révolution, comme le fut 1789 en France, c’est la prise de pouvoir définitive des banquiers. Ils prennent les pleins pouvoirs et ils se mettent hors d’atteinte. Si le cash était banni, les banquiers prendraient les pleins pouvoirs et ainsi serait scellée  leur domination, tutelle définitive sur les gouvernements démocratiquement élus.

Ils veulent faire avec le cash ce qu’ils ont fait avec l’or. Il faut supprimer l’extincteur ultime de dettes… comme cela, ils n’auront plus de dette que… sur eux-mêmes.  Il n’y aura  plus de « fuite »  dans leur système, plus de possibilité d’en sortir. Avant, le référent ultime, l’extincteur ultime de dettes, était l’or, puis ils ont réussi à faire en sorte que ce soit la monnaie à cours légale,  la LTM. La LTM, c’est la somme des espèces en circulation plus les Réserves des banques auprès de la Banque Centrale. En d’autres termes, la LTM  est sous la responsabilité, sous la garantie pleine et entière, du couple Gouvernement-Banque Centrale. Supprimer le cash, c’est abandonner la garantie ultime du Gouvernement démocratiquement élu et de la Banque centrale, c’est libérer les Banquiers, c’est leur donner le feu vert définitif pour vous asservir. Quand vous demandez à un débiteur le remboursement d’un crédit que vous avez accordé, vous exigez de la vraie monnaie LTM, vous n’acceptez pas qu’il vous re-signe une nouvelle reconnaissance de dettes, or c’est ce que les banques veulent faire, ne jamais vous rembourser, ne jamais honorer leur promesses, elles veulent pouvoir faire et émettre des reconnaissances de dettes à l’infini et pour l’éternité. Elles veulent que le système ne comporte aucune faille, qu’il n’y ait ni ancrage ni référent.

Ainsi,  le système bancaire se trouvera hors d’atteinte, il aura la sécurité et l’impunité totales, il pourra s’enfoncer dans le « fractionnal banking », faire ses profits, payer ses bonus, racheter les patrimoines des citoyens, les entreprises, sans, absolument sans craindre de sanction de la part de ses déposants, c’est à dire sans craindre de retraits, puisque les retraits seront impossibles et bannis. Finie la peur des ruées bancaires, des « runs » bancaires qui ont forcé à la discipline les banques britanniques après Northern Rock en Février 2008.  Les clients sont coincés pour l’éternité.

Tout le système repose sur une illusion; l’illusion qu’il y a quelque part, en fin de course, quelqu’un qui, effectivement, paie. Paie avec du vrai argent. Qu’il y a quelqu’un qui solde les dettes. Qui remet de la vraie monnaie, dont le cours et la valeur légale sont garantis. Avant, c’était l’or, maintenant ce sont les Espèces ou les Réserves auprès  de la Banque Centrale. Déjà nous nous sommes fait voler lorsqu’ils ont remplacé l’extincteur de dettes ultime, objectif en soi, qu’était l’or, ils veulent franchir une étape supplémentaire en remplaçant l’extincteur de dettes qu’est la monnaie à cours légal, par la « credit money, » la monnaie « digit », la « monnaie bancaire ». Le crédit n’est pas une monnaie, c’est un abus de langage, il est une entrée dans un livre, qui peut être transférée grâce aux progrès de la technologie.  Mais en dernière analyse, le crédit est une promesse de payer des LTM. Le montant de tout ce que doivent les banques à leurs déposants n’est pas de la monnaie, or on veut que cela en soit, afin qu’ils (les clients) ne puissent  plus jamais réclamer  leur  argent.

Il est évident qu’il faut cesser d’appeler cette « credit money », monnaie, parce que ce n’en n’est pas, elle n’est pas aussi bonne, aussi garantie que la LTM. La monnaie bancaire, la « credit money » n’est garantie que jusqu’à un certain montant, au-delà  vous pouvez tout perdre. Ainsi, aux USA,  la « credit money », la monnaie en compte bancaire, n’est garantie que jusqu’à concurrence de 250.000 dollars. En Europe, le montant est encore plus faible, 100.000 euros. En Suisse elle était, si mes souvenirs sont bons de 30.000, elle est passée à 100.000CHF  en urgence au moment de la crise financière ouverte. Or il faut savoir que même la garantie de la FDIC américaine est bidon, la FDIC n’a pas les moyens de remplir ses promesses… comme les Etats européens d’ailleurs.

On devrait prendre l’habitude, culturellement, de ne plus appeler la « credit money » « détenue » en banque, « money », mais « currency », ce serait plus juste. Le crédit que vous avez en banque n’est pas de la Monnaie et on fait tout, y compris au niveau du vocabulaire, pour vous le faire croire. Vous n’avez pas de dépôts, il n’y a rien qui est déposé et qui vous appartienne. Tout ce que vous avez, ce sont des créances et ce que l’on bouge, ce sont des créances. Et on aimerait que ces créances ne partent jamais à la recherche de leur contre-valeur en vraie monnaie, en LTM.

BRUNO BERTEZ Le 8 Juin 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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