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Politique Friction : Non à l’unité, à l’union, Oui aux affrontements et aux débats Par Bruno Bertez

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Politique Friction : Non à l’unité, à l’union, Oui aux affrontements et aux débats Par Bruno Bertez

Sur les blogs, dans les conversations, on constate beaucoup d’interrogations, d’esprit critique et par conséquent de colère.

Pour autant très peu de choses transparaissent dans les médias MSM, la presse et la parole politique. C’est comme si le discours dominant ne rencontrait aucune opposition. Le discours alternatif existe, mais il n’est pas transmis, pas relayé, il va dans des impasses. Il est insuffisant pour forcer au débat, insuffisant pour forcer à examiner d’autres politiques que celles qui sont actuellement suivies. C’est dramatique en ces temps ou plus que jamais, dans tous les cas, et quelques soient les opinions, il faudrait imposer l’ouverture du débat.

En particulier, le vrai débat sur les choix de Hollande qui consistent à intensifier la guerre au lieu de considérer que le seul objectif est de donner une chance à la paix, de faire taire les armes et de commencer à envisager des solutions politiques. Le modèle de ce qu’a fait Obama avec l’Iran est sous nos yeux.

Le fait islamique est là il est là, pour longtemps, c’est un ordre du monde différent du nôtre, il reflète une coupure, il exprime un refus de notre vision de l’homme, un rejet de notre mode de vie dominé par la consommation et le matérialisme sans morale, c’est une affirmation d’un homme différent, dominé par une spiritualité qui nous est étrangère, c’est un autre du monde et il faut d’abord l’admettre, ensuite l’analyser et enfin examiner si une cohabitation sur la même planète est possible ou si il faut se résoudre à l’extermination.

Car que l’on ne s’y trompe pas, je ne suis pas contre la guerre de je ne suis pas pacifiste, je ne fais pas d’angélisme, ce n’est pas un hasard si je répète que l’homme est un loup pour l’homme. Si nous arrivons à la conviction que c’est une lutte à mort, pour la survie, alors il faut y aller et surtout y mettre les moyens ce que l’on ne fait pas. Dans cette hypothèse, c’est à dire dans le cas  où la conclusion est qu’ il n’y a pas d’autres issues que l’affrontement, l’accueil de leurs réfugiés  est une imbécillité, ils doivent rester chez eux  et si ils partagent notre vision du monde, ils doivent lutter, de l’intérieur  pour nous renforcer dans notre combat à mort; en se réfugiant chez nous, ils nous affaiblissent.

Rien n’est joué, il faut cesser les politiques jusqu’auboutistes: En face ce sont des millions et des millions d’hommes qui ne pensent pas comme nous. La référence aux croisades ou aux temps noirs de l’Inquisition ne nous paraît pas stupide. Les musulmans l’utilisent, et elle est moins stupide que la division que nous cherchons à imposer entre islam modéré et islam radical.

Ce qui est en cause, ce ne sont pas une ou des pratiques, ce sont des conceptions de l’homme, du sujet humain, des rapports entre le ciel et la terre. Les musulmans n’ont pas fait ce mouvement par lequel l’homme croit avoir récupéré sa liberté et son destin, ce mouvement par lequel il a tout redescendu sur terre, sans rien au-dessus. Même pour les croyants, chez nous, la réalité de la vie est dominée par l’ici-bas. Nos sociétés n’ont qu’un dieu, le marché et ses déclinaisons et avatars: la consommation des signes, l’exacerbation du désir, la jouissance sans limite,  l’aiguillon du manque et de la concurrence, le moteur de la peur de manquer, l’angoisse dont savent si bien profiter les puissants pour nous dominer etc.

Hélas ce ne sont pas les propos « fascistoides » de certaines élites de haut niveau, comme Juppé qui vont nous amener vers ce débat salutaire. Juppé vient une fois de plus de laisser tomber la chape de plomb définitive de la nécessaire union sacrée, nationale, pour justement empêcher toute discussion, laquelle est ainsi radicalement rejetée hors du champ de la politique dominante.

Les Maîtres, sujets supposés sachant tout sur tout, ont parlé, ils détiennent la vérité, l’efficacité, et on doit faire l’unité derrière eux, Enanistes tout puissants créateurs du chaos ici et là-bas, par exemple en Libye. Créateurs des extrêmes comme le Front. Ces gens traitent le peuple comme un gouvernement, pas comme dans une république ou une démocratie : quand l ‘élite a décidé, il faut, derrière, que la solidarité règne ! Silence dans les rangs. « Un ministre cela ferme sa gueule sinon cela part », voilà leur règle antidémocratique, anti pluraliste, anti dialogue, et ils veulent qu’elle s’applique aux citoyens. Hélas, la plupart des citoyens n’ont pas les moyens de partir.

De temps à autre une parole de vérité trouve son chemin vers le public, mais alors, elle manque de poids d’une part et d’effet multiplicateur d’autre part. On ne peut pas dire qu’il y a censure tous azimuts, serait faux, sinon exagéré. Nous pensons plutôt que ce qui fait défaut, c’est la résonnance, ces paroles de raison ne résonnent pas, elles n’amplifient pas, à ce titre, elles restent donc inaudibles. Cela tient certainement à la technique, aux aspects « hiérarchisation » des médias.

Le télévisuel domine, il est bien plus puissant que l’écrit ; même si ses messages sont simplets, simplistes et peu informatifs quant au fond des choses. Le télévisuel dispose du nombre, de l’impact, des images, de la gestion de l’émotionnel et face à ces caractéristiques, les qualités de l’écrit sont très différentes, elles tournent autour de la profondeur, de la conviction, du sens. Le télévisuel gère la surface, le superficiel, il impose un monde en deux dimensions, plan et plat, l’écrit passe le scalpel, met à jour les articulations cachées, les causes, les effets. L ‘écrit préserve l’épaisseur des choses de la vie, de la mémoire, de l’histoire. Le monde télévisuel manipule des signes qui peu à peu se donnent pour le monde réel. Ce n’est pas une question de mensonge ou de fausseté, c’est une question radicale, il y a substitution d’un monde à un autre avec une autre logique, un autre code et bien sur d’autres tenant et aboutissants. Car on a du mal à tirer les ficelles de l ‘écrit et de l’intelligence. C’est plus facile avec la répétition des images chocs. Qui a remarqué par exemple que le format, le canevas qui structure les messages audiovisuels était structuré de la même façon que celui de la publicité ? Juxtapositions, associations, découpages, hiérarchisation, recherches métaphoriques ou métonymiques, les parties pour le tout etc….

Faire plus de tout ce qui a provoqué la crise

La cause de la crise sécuritaire actuelle est l’entrée en guerre de la France au Moyen-Orient en tant que supplétif des Américains, des Saoudiens et du Qatar. Les Américains   ne tenaient pas à être trop impliqués, en raison des nouveaux choix plus isolationnistes d’Obama. La France a pris une position en pointe, en particulier dans les bombardements d’ISIS en Irak. Elle a été relativement absente des bombardements dans la partie syrienne. Le gouvernement a décidé à titre de riposte » d’intensifier » les interventions françaises tous azimuts. Le Charles de Gaulle est en mer afin de faciliter la logistique des opérations.

Ceci amène plusieurs remarques purement logiques :

  • – La cause de la terreur en France est constituée par l’intervention française dans les conflits du Moyen-Orient et singulièrement en Irak et Syrie.
  • – Ces interventions ont été considérées comme ne ressortant pas du domaine de la guerre, ce qui signifie qu’elles n’ont pas besoin d’être approuvées par le peuple et les Assemblées.
  • – La doctrine du gouvernement a changé, il ne cesse de répéter depuis le vendredi 13 que « nous sommes en guerre ». Il le fait pour obtenir les pleins pouvoirs et faire passer les législations qu’il considère comme devant être prises pour faire face à la situation. Il le fait aussi pour obtenir le soutien de ses partenaires européens et  internationaux.

Au vu de l’évolution de la situation et de son interprétation, on peut conclure les points suivants :

  • – La riposte gouvernementale consiste à intensifier, c’est-à-dire à faire plus de tout ce qui a provoqué la crise.
  • – La reconnaissance de l’état de guerre implique normalement débats populaires et votes qui légitiment les actions.
  • – La reconnaissance de l’état de guerre ipso facto implique reconnaissance de ISIS comme un Etat puisqu’on ne peut déclarer la guerre qu’à un Etat.
  • – Ceci est à l’opposé de la doctrine antérieure. Ceci est à l’opposé de la doctrine américaine encore rappelée par Obama ce week-end.

En revanche nulle question de faire le nécessaire pour empêcher le Qatar et l’Arabie Saoudite de continuer de jouer le jeu trouble qui a favorisé le développement de la crise et notre malheur Ce sont vos mouvements bancaires, vos courriels, votre vie privée qui vont être scrutés pas ceux des émirs et salafistes qui financent les attaques contre vous.

BRUNO BERTEZ Le 21/11/2015

illustrations et mise en page by THE WOLF

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