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Les dessous de la grande crise bancaire silencieuse Par Bruno Bertez

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Les dessous de la grande crise bancaire silencieuse

Nous écrivons un feuilleton. Ce feuilleton, c’est celui de la crise financière qu’il est convenu de dater de 2008, mais qui est en préparation depuis fort longtemps : depuis la crise de la Livre et les dérives du central banking de la Fed pour financer le beurre et les canons de Kennedy et de Johnson dans  les années 60.

Ne souriez pas, en haussant les épaules, ce n’est pas du radotage; si vous aviez une conscience claire de la gravité de la crise et des montants colossaux qui sont en cause, vous comprendriez qu’il faut , pour en arriver là, que le mal vienne de loin.

Le mal, nous n’allons pas en refaire l’historique, mais pour aller à l’essentiel nous dirions qu’il date  de la création du marché de l’eurodollar, du recyclage des pétrodollars et du recyclage des déficits américains. La fonction de recyclage a créé les organes, c’est à dire les gigantesques banques TBTF que nous connaissons. Elles ont été attirées par les profits faciles que pouvait générer ce recyclage, elles l’ont utilisé pour créer du crédit et de la monnaie. Elles se sont imbriquées dans le système pour en profiter, elles se sont mises d’elles-mêmes sous la dépendance américaine à la fois en termes de lois, d’obligations, de théories, de contrôles, de dépendance du « funding » en dollars. Le meilleur exemple est fourni par la Deutsche bank qui tient la triste vedette en ce moment.

Nous avons toujours soutenu que pas plus que la Suisse, l’Allemagne n’est un état souverain ! Pourquoi ? Parce que lorsque l’on a des banques géantes qui sont totalement dépendantes de l’accés au « funding » en dollars et du refinancement de dernier ressort en dollars, alors on est totalement dépendant, prisonnier, on est sous la coupe. Et ce n’est pas un hasard si les Suisses sont passés sous la table et ont renoncé à leur identité et ce n’est pas non plus un hasard si Merkel elle aussi est passée sous la table et est obligée d’être plus Atlantiste que les USA eux-mêmes, et ce contrairement aux intérêts du capital industriel allemand. L’Allemagne a son colosse aux pieds d’argile, la Deutsche Bank , un colosse totalement serf, esclave qui porte, tenez-vous bien, 60 trillions de dérivés, la plus grosse masse mondiale, globale.  La Deutsche Bank c’est la pyramide mastodonte qui tient sur la pointe.

La crise que nous traversons n’a rien à voir avec tout ce que l’on dit. On vous mystifie comme d’habitude en vous faisant passer les effets pour les causes. La crise, ce n’est ni la faute du pétrole, ni la faute de la Chine. Ces deux éléments sont des effets, des conséquences, des symptômes.

La crise a commencé au printemps 2013 quand il y a eu la première rumeur sur la fin des largesses monétaires. Elle a été vite oubliée. On a fait plus attention à l’alerte de 2014. Alerte qui s’est étalée de l’été à la fin de l’année. C’est à ce moment que l’on a envisagé assez sérieusement une fin des taux zéro et une hausse des taux de la Fed.

La normalisation, car c’est ainsi qu’il faut appeler la fin du cycle qui s’annonçait, la normalisation signifiait deux choses, d’abord la fin de la surabondance de dollars et ensuite son renchérissement.  En clair et les deux phénomènes étaient liés : asséchement du pool de liquidités en dollars et renchérissement de sa valeur. Ce qui impliquait, effondrement du prix de toutes les matières premières et bien sur celui du pétrole. Tout le reste n’est que conséquence directe ou indirecte avec  dessus des éléments circonstanciels qui font croire à telle ou telle causalité supplémentaire. Il faut apprendre à considérer que dans le monde tout est surdéterminé, mais qu’il y a des causes qui sont plus fondamentales que d’autres et ne pas se laisser piéger.  La vraie cause de tout, celle qui, si elle n’avait pas existé aurait évité la catastrophe, c’est la perspective de la fin du cycle sur le dollar, l’anticipation du resserrement qui allait s’ensuivre sur la liquidité en dollars et sur le dollar « funding ». C’est le complexe « causes et effets » du resserrement constitué par la moindre surabondance de dollars, le renchérissement du dollar, la chute des commodities et l’effondrement du pétrole qui a provoqué une sorte de Quantitative Easing inversé, c’est à dire un Quantitaive Tightening. Nous avons toujours dit que ce qui était valable à l’aller, serait valable au retour de l’Expérience Monétaire et nous sommes dans le retour ! Tout le reste, toute la suite n’est que causes et effets enchevêtrés et contagion.

Tout ce qui a suivi était prévisible, inéluctable comme les difficultés des émergents, celles de la Chine, la mise en risk-off du monde global, la chute des Bourses, le ralentissement prévu de la croissance et bien sur le bouquet final, l’apothéose qui est la dislocation fissuration de l’édifice bancaire et les craintes sur la stabilité de la pyramide inversée qui caractérise le monde. La Fed a commis l’erreur du siècle, ce qui, pour nous indique qu’elle n’avait même pas compris comment fonctionnait le système mondial, comment avait fonctionné son QE et comment allait fonctionner son inverse, le QT. Les forces de déflation qui ont été lachées sont considérables, et ce n’est rien avec ce qui nous attend si la dislocation Chinoise n’est pas stoppée, si le Yuan doit dévaluer et si tous les invariants doivent se mettre à varier.

Le problème ce n’est pas liquidité en soi, c’est la liquidité en dollars, c’est à dire la liquidité du pool de dollars qui forme le « funding » mondial. Et c’est pour cela que les initiatives de Kuroda qui lui non plus n’a rien compris et celles de Draghi qui lui n’a jamais cherché à comprendre et se contente d’imiter, c’est pour cela que ce qu’ils font ou vont faire ne sert à rien. Ce qu’il nous faut c’est du dollar, des dollars tant que nous en voulons et tant que nous en avons besoin pour reflater le système. Ce que personne n’ose dire et bien sûr, c’est parce que personne ne comprend, c’est que nous assistons à un « run » silencieux, gigantesque sur les fournisseurs de dollars, et singulièrement sur la Banque Centrale Mondiale.

Le monde global a besoin de son « fix », il est accroc et ce « fix » ce ne peut être que du dollar. La Fed doit annoncer solennellement que la hausse des taux, c’est fini. Elle doit multiplier ses efforts avec le Trésor pour faire baisser le dollar, plutôt nettement. Elle doit bien dire que tout cela va durer et qu’il ne faut surtout pas craindre d’en manquer, il y en aura pour tout le monde. Le Japon, la Chine et l’Europe doivent accompagner cette réouverture des robinets monétaires et surveiller leurs banques comme le lait sur le feu.

Quant aux particuliers, qu’ils prennent leurs précautions nous n’en disons pas plus.

Banques euros la situation est très grave, on fait donner la garde !

La situation est très grave, la preuve on fait donner la garde.

Hier le FT a balancé quelques rumeurs faisant croire que la Deutsche Bank avait encore des ressources et s’apprêtait à soutenir le cours de ses dettes très dépréciées par les marchés. Manœuvre indirecte, habile.

Ce matin, une rumeur a circulé faisant état de la possibilité pour la BCE de racheter les actions du secteur bancaire, comme cela se fait au Japon, bref on créerait de la monnaie, on diluerait votre patrimoine, ce qui est un impôt caché, pour venir en aide aux kleptocrates qui ne font pas le nécessaire en augmentant les fonds propres de leurs banques.

Parallèlement on a vu des ordres en provenance de nulle part qui ont ramassé le titre DB avant Bourse et ensuite « squeezé » les vendeurs à découvert à l’ouverture officielle. On nous dit même qu’un syndicat qui rappelle celui de JP Morgan dans les années 30 a été formé.

Tant mieux, plus cela retarde les ponctions directes sur vos avoirs en dépôts, meilleur cela est. Ne vous plaignez pas, vous bénéficiez de ces scélératesses.

Pourquoi 6 trillions de dettes souveraines offrent un intérêt négatif

Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que les gens qui achètent ces dettes, qui prêtent cet argent considèrent que retrouver cet argent dans, mettons dix ans, est préférable à détenir du cash maintenant. Ils se séparent de leur cash qui ne rapporte rien et qui peut coûter ou être taxé ou confisqué et préfèrent la promesse faite par un gouvernement de les rembourser. Le coût du cash, ce n’est pas l’inflation, cela c’est une imbécillité de banquier, non le cout du cash c’est : le stockage, le risque de vol, le risque de démonétisation, le risque de taxation si il est en dépôt bancaire, c’est le risque de bail-in, c’est le coût que représente le racket de l’utilisation des cartes de crédit etc etc

Pourquoi acheter des fonds d’état si on est un particulier ? Parce que la signature de l’état est meilleure que celle de la banque. Parce que l’on veut à tout prix épargner même si cela n’est pas rémunéré. Parce que l’on est pessimiste sur ses ressources futures et on se dit qu’il vaut mieux conserver quelque chose, conserver un pécule pour plus tard, parce que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait et surtout parce que l’on craint que les choses aillent encore plus mal. Accepter de ne pas être payé pour son épargne c’est un pari sur un avenir sombre ! La prévoyance a un coût, elle a un prix et vous devez maintenant payer pour essayer de conserver ressources pour plus tard. La logique qui prévalait dans les temps anciens, celle de la rémunération de l’épargne est renversée parce que l’avenir est sombre. Les taux négatifs sont un signe, un signal.  Les idiots qui gouvernent voudraient que vous soyez optimistes mais ils agitent le drapeau rouge de la catastrophe à venir !

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