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Humeur de Loup : point de vue d’un « déplorable » Par Bruno Bertez

Humeur de Loup : point de vue d’un « déplorable »

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Par Bruno Bertez Brunobertez.com 29 Sep2016

Nos sociétés se disloquent. Les consensus s’effondrent. Nos arrangements politiques vacillent. Les gouvernants ou prétendant au pouvoir n’ont d’autre recours que de monter les citoyens et les peuples les uns contre les autres.

On monte les gens contre « les déplorables », contre les « racistes », contre les extrémistes, contre les « fascistes », contre les Russes, contre les Chinois, que sais-je encore.

Pour gouverner, pour maintenir un désordre qui leur est profitable, « ils » divisent, ils sèment, soufflent la haine entre les gens et ensuite ils en tirent argument pour rejeter une partie des populations, entre un tiers et la moitié, hors du jeu démocratique, ce qui permet de conserver le pouvoir en étant minoritaire. On fabrique les pseudo-majorités en éliminant les « minoritaires ».

Ayant échoué sur presque tout, en particulier sur l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité et la dignité, ils s’en prennent aux libertés et espèrent conserver le pouvoir par défaut. Ils n’ont plus d’autre programme que de montrer du doigt ceux qui refusent d’être largués, laissés pour compte d’un monde de plus en plus inégalitaire et injuste. Ils créent des parias et leur programme politique se résume à ceci : faire en sorte que les parias ne soient pas entendus, qu’ils soient ghettoïsés, non visibles, muselés. Le programme c’est de produire une société à deux ou trois vitesses et de faire en sorte que l’une de ces composantes, l’une de ces sociétés, celle du milieu, cesse de compter dans le jeu démocratique.

Réfléchissez et vous verrez que l’interprétation est bonne, elle colle à ce que l’on voit un peu partout, aux USA, en France, en Allemagne, en Italie, en Autriche…Ils produisent de la marginalité, ils rejettent et ensuite s’autorisent de cette marginalité pour lui retirer le droit de s’exprimer et être représentée et influer sur la marche des choses. Y a-t-il stratégie concertée ? Peut-être oui ; peut-être non.  Mais cela n’a aucune importance car ce qui compte ce ne sont pas les conspirations, non ce qui compte, c’est la convergence d’intérêts objectifs, convergence mise en forme par les intellectuels traîtres, harkis du système, des traîtres aux peuples.

Ce qui s’est passé il y a quelques jours lors du débat entre Trump et Clinton est édifiant, et cela rappelle ce qui s’est manifesté lors des débats sur le Brexit : le modérateur, celui qui était censé être neutre et faire accoucher les candidats de leur Vérité , celui-là a été partisan, menteur, truqueur afin de présenter le candidat du peuple d’en bas comme un moins que rien.

Et c’est la même chose ailleurs, en France bien sûr que vous connaissez, en Allemagne avec le nouveau parti AfD , en Italie avec le Mouvement Cinq Etoiles. Il s’agit de faire taire afin de concentrer le jeu politique uniquement entre les complices et alliés de l’ordre / désordre ancien. Il s’agit d’empêcher de sanctionner une gestion et des choix calamiteux en présentant les critiques et les analyses des victimes de cette mauvaise gestion comme l’axe du mal, comme des créatures du diable.

Ils brouillent les frontières des classes, des groupes sociaux, ils divisent d’électorat dans le seul but  de constituer une majorité de circonstance , une union sacrée  des scélerats, des profiteurs et des fossoyeurs.

L’union sacrée est complexe, et c’est pour cela qu’elle est mystifiante. Elle est conçue pour brouiller les pistes de l’entendement, pour paralyser non seulement l’intelligence, mais le jugement et les perceptions : on ne sait plus qui est de droite ou de gauche, on saucissonne, on bat les cartes et on sort de sa manche l’atout qui tue.

L’alliance des scélérats est ainsi conçue que l’on trouve dans le même camp des milliardaires de type Soros, des migrants et émigrés misérables, des fauteurs de guerre, des hauts fonctionnaires qui échappent à toute imposition, des politiciens de gauche, des politiciens de droite, des organisations du haut patronat, des banquiers privés, des fonctionnaires apatrides, des syndicats jaunes etc . C’est la recette de la mystification : chacun abandonne sa détermination de classe, de groupe, son identité pour servir un objectif commun : lutter contre le peuple.

Mais il y a pire dans la mystification, il y a pire car le monde moderne a intégré la contestation et il s’en sert pour la neutraliser ; ainsi la Propagande met en avant des faux rebelles, une « rebellocratie » dont la fonction est de leurrer, de canaliser, d’embrigader   pour diriger vers une impasse, une de plus. Tant et si bien qu’aussi bien la médaille que son faux revers monopolisent la représentation.

4 réponses »

  1. Vous décrivez la corruption avec un grand C y compris celle des esprits. Alors qui corrompt sinon la finance apatride ? car il n’est question que d’argent derrière tout ça. le pouvoir de l’argent a réussit à faire en sorte que les incorruptibles n’existent plus… Quand on tombe sur un Trump qu’on ne peut acheter alors on le détruit par d’autres moyens et des coups sous la ceinture.

    On ne peut pas mettre les migrants et Soros sur un pied d’égalité. Ils ne sont pas complices, l’un manipule manifestement les autres. La question est où veut-on en venir ? La fameuse réponse consistant à dire qu’il s’agit de faire venir une main d’oeuvre bon marché ne suffit plus même si elle va dans le sens d’intérêts convergents que vous décrivez…il y a une volonté de destruction. Certains cherchent le chaos tel des spéculateurs cherchant la volatilité. Je m’interroge sur la finalité mais j’ai de plus en plus le sentiment que le système est à bout et faute de pouvoir faire des guerres classiques nous prépare des guerres civiles pour faire un reset et retrouver un second souffle…

  2. Tout le monde connait l’histoire de Pandore ? Allez en cette fin crépusculaire de notre civilisation.
    …/…
    Lorsque Zeus créa le monde, seuls les hommes peuplaient la Terre. Ils étaient protégés par Prométhée, un Titan farouchement opposé au pouvoir suprême du père des dieux. Dans la guerre qui opposait Zeus aux Titans, le rusé Prométhée parvint à dérober le feu aux divinités de l’Olympe et le donna aussitôt aux hommes. C’est ainsi qu’il subit le terrible châtiment qui l’enchaînait au Caucase.
    Mais Zeus ne pouvait en rester là et voulut se venger des êtres humains en leur offrant le plus bel objet de leur désir, afin de leur inspirer passions et tourments. Il créa la première femme, aussi fascinante que capricieuse.

    Pandore, c’était son nom, fut façonnée à partir de l’argile. Zeus dut demander à Héphaïstos de l’aider, et ils mirent au jour la créature la plus parfaite au monde. Ainsi, après des jours et des jours de labeur, les dieux, impatients, se pressèrent pour admirer enfin la ravissante jeune femme. Zeus avait intimé l’ordre à Athéna de lui insuffler la vie, et Pandore s’anima, gracieuse et sublime.
    Mais elle ne pouvait se présenter ainsi aux hommes, et la déesse dut dissimuler sa nudité sous un voile vermeil et étincelant, alors qu’Aphrodite la parait de somptueux atours et donnait à ses traits le privilège de la beauté, auquel nul être ne saurait résister.
    Tous les dieux ajoutèrent à la nouvelle égérie un de leurs agréments pour atteindre à la perfection. Ainsi douée de tous les talents, elle excellait aussi dans l’art du mensonge, telle que l’avait voulu Hermès.
    Zeus n’était que trop fier de son admirable créature dont la tendresse n’avait pas d’égal, et il décida de la présenter à l’homme. Or, Prométhée avait un frère, Épiméthée, connu pour être quelque peu déraisonnable. Zeus décida de lui offrir la main de la douce Pandore. À sa vue, Épiméthée fut aussitôt envoûté par le charme de cette créature. Un sentiment jusque-là inconnu l’étreignit. L’éclat du regard de la jeune femme suffisait à inspirer la passion et l’émerveillement. Elle était si somptueuse qu’il en oublia la promesse faite à son frère : il avait fait le serment à Prométhée de ne jamais accepter de présents provenant de Zeus. Mais il avait été foudroyé par l’amour et aurait donné sa vie pour passer le restant de ses jours auprès de la belle Pandore, qu’il gardait alors jalousement près de lui, loin des regards envieux des autres hommes, s’évertuant à satisfaire le moindre de ses désirs.
    Avant d’envoyer Pandore sur Terre, les dieux lui avaient remis une boîte, sans lui dire ce qu’elle contenait, et ils lui ordonnèrent de ne jamais l’ouvrir. Aux côtés de son époux, Pandore jouissait de la vie et savourait son bonheur. Elle avait dissimulé la cassette des dieux, mais ses regards intrigués se portaient souvent sur elle, et comme celle-ci n’avait pas de serrure, il lui était difficile de réprimer son désir de connaître son contenu.
    Elle passait et repassait devant le coffret sans oser y porter la main, attirée par l’envie de lui ôter son couvercle, mais aussitôt arrêtée par le souvenir de l’interdiction formelle des dieux. Un jour, n’y tenant plus, elle s’approcha irrésistiblement de la boîte, et piquée par une trop vive curiosité, Pandore sentit grincer le délicat objet sous sa main.
    À peine eut-elle entrouvert la mystérieuse boîte que tous les maux de l’humanité qu’elle renfermait s’échappèrent.
    Ainsi, la guerre, la maladie, le vice, la vieillesse, la perfidie, la misère et tant d’autres fléaux encore se répandirent. Figée par l’effroi, consciente de son impardonnable faute, Pandore se décida à refermer le funeste coffret, mais en vain, car tout s’était envolé…
    Tout, à l’exception de l’espérance qui s’éveillait lentement au fond de la boîte, fragile et solitaire.

    Ainsi l’espérance peut être perçue comme un terrible mal, le plus atroce tourment que l’homme garde au fond de lui-même. Pour certains, au contraire, elle suggère que l’homme, lorsqu’il se voit frappé par le malheur, ne doit jamais perdre espoir…

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