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Les femmes indésirables à Paris ou le déni de notre culture

Une série de médias français ont attiré l’attention sur ce qui se passe dans le quartier parisien Chapelle-Pajol, à l’est de Paris, où les femmes sont devenues indésirables dans les cafés, bars et restaurants, ainsi que dans la station de métro et les espaces verts. Des groupes d’hommes, des dealers, des migrants font la loi dans les rues et s’en prennent à toutes les femmes qui s’y aventurent, relatait le journal Le Parisien.

Mais c’est surtout la façon dont cette situation est rapportée, qui est alarmante, juge Mathieu Bock-Côté, un chercheur canadien, professeur à l’Université de Montréal, dans un article d’opinion dans le journal Le Figaro. Selon lui, on y retrouvait la marque de l’auto-censure de la presse traditionnelle :

«Le commun des journalistes aurait pourtant l’impression de commettre un péché contre la diversité en reconnaissant comme possible un lien entre l’immigration et l’insécurité éprouvée par des femmes du quartier La Chapelle-Pajol »

Il rappelle que de nombreux groupes de lutte contre le racisme critiquent systématiquement le pays d’accueil, lui reprochant les difficultés rencontrées par certains immigrants pour s’intégrer, et n’hésitent pas à les accompagner pour engager des poursuites contre lui. Parfois, le pouvoir admet du bout des lèvres qu’il y a un problème, mais « une certaine gauche » considère qu’il ne s’agit que d’une  tentative de  manipulation de médias malveillants à l’égard des immigrés.

L’auteur rappelle ainsi la réaction du candidat PS à la présidence française, Benoît Hamon, lorsqu’on lui avait demandé de commenter une émission de télévision montrant que les femmes étaient devenues indésirables dans certains cafés d’une banlieue parisienne hébergeant de vastes communautés d’immigrés. Il avait alors estimé qu’il fallait analyser ce fait sous le prisme de la culture ouvrière, et avait mentionné qu’ « historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femme ». Le candidat voulait-il insinuer que « le réel ne serait qu’un complot xénophobe ? ».

Celui qui nie les cultures, nie la réalité

Pour Mathieu Bock-Côté, celui qui nie les cultures, nie la réalité, une réaction que l’on avait déjà observée lors des agressions sexuelles de masse qui avaient eu lieu au cours du Nouvel An 2015 à Cologne.  « Les cultures qui se rencontrent peuvent se féconder: elles peuvent aussi entrer en conflit », écrit-il, estimant que c’est ce que l’on constate dans le quartier de la Chapelle-Pajol.

Et de conclure :

« Ne l’oublions pas : la nation n’est pas qu’un artifice juridique proclamant des valeurs universelles. Elle s’ancre dans des mœurs, une histoire, une civilisation. Et la décomposition de ces mœurs fait souffrir le corps social ».

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