Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

A la recherche de la France perdue…

Publicités

A la recherche de la France perdue…

Je me souviens d’un appel téléphonique émouvant, il y a quelques semaines, une petite dame juive, me remerciant pour mes textes, elle vit à Paris, elle m’explique avoir voté Fillon car elle veut revoir la France qu’elle ne retrouve plus dans le cloaque parisien de plus en plus tiers mondisé où l’insécurité concoure avec la crasse et les actes d’incivisme.
Elle témoignait de la peur de citoyens au meeting du candidat des républicains, qui rangeaient leurs drapeaux bleu blanc rouge, une fois le rassemblement du Trocadéro terminé, en regardant nerveusement autour d’eux.
La Marseillaise tant décriée est encore tolérée, le patriotisme est suspecté de pétainisme, la France n’a pas le droit d’avoir de culture, de valeurs, c’est trop stigmatisant pour les minorités qui font la loi autour du boboland ghettoïsé.

Je me souviens de ma journée à Paris pour la première assemblée générale de La France de Marianne, mon arrivée à l’entrée de la « plus belle ville » du monde dans une ville d’une saleté repoussante.
Moi le provincial, le gueux, jamais je n’avais vu autant d’ordures et d’immondices dans les rues, une mendicité agressive, des centaines de personnes sur le bas côté de la rue, en transit, écouteurs sur les oreilles, assis sur des matelas de fortune pendant que des syriennes auto proclamées aux voiles zélés se jettent sur les portières des véhicules en enfilade dans les habituels bouchons.
Quelques retraités hagards, regards perdus, démarches de zombies, la fierté abandonnée, font les poubelles des restaurants, ouvrent ça et là des cartons sur la place d’un marché qui n’est plus.Ils ressemblent à des faiseurs de poches sur un champ de bataille où les corps de suppliciés encore chaud ne demandent qu’à refroidir.
Les habituels voiles fantômes noirs traversent les rues pour signifier qu’ici on est en deuil de la vie, de Paris.
Il ne manque plus que des immeubles éventrés pour parfaire le tableau de fin du monde, quelques carcasses de voitures brûlées de la nuit précédentes semblent en faire le vœu, et ces immondes tags qui défigurent les bâtiments, autant de bombes picturales de mauvais goût dont les auteurs s’approprient les lieux tels des chiens marquants leurs territoires.
Ce tableau me rappelle certaines mégalopoles de pays arabes, aux bruits des Klaxons il ne manque que l’appel du muezzin pour que le dépaysement soit complet.

Je m’arrête en Seine Saint Denis dans un hypermarché, une course à faire, une banalité pour un plouc comme moi.
Il faut bien s’ouvrir à la France promise par nos donneurs de leçons, cette France ouverte et multiculturelle, cette nouvelle Babylone qu’on nous impose parce que c’est mieux, c’est hype, c’est notre chance.
Un véritable laboratoire de la France de demain, je touche le Saint Graal vanté par les objecteurs de consciences médiatiques du camp du bien qui appellent à recevoir encore plus car c’est l’honneur de la France.
Ici les « gahouris », les sales français , les « cistera », les « babtous « , les « faces de craie », kouffars et autres « gaulois de merde » sont espèces en voie de disparition depuis longtemps, les rares spécimens encore présents baissent la tête et rasent les rayons sans bruit.
Caissières, vigiles, manutentionnaires, chefs de rayons, s’interpellant en arabe ou dans différents dialectes africains.
La langue française est repoussée, déstructurée, on ne la respecte pas, il faut décoloniser le sujet et le verbe.
Clientes africaines qui refusent de passer à une caisse tenue par une caissière d’une ethnie rivale, femmes voilées qui bloquent les rayons avec leurs inséparables poussettes assorties à leurs linceuls pendant que le reste de la marmaille, crânes rasés et maillots de l’équipe d’Algérie ou de Tunisie sur le dos, braille et court entre les rayons, barbus en djellabas discutant doctement dans les allées et ponctuant toute phrase d’un sonore « Inch Allah », caillera insolentes qui se perdent en salamaleks obséquieuses devant 3 ténébreux en tenue de Rois mages version afghane, vigiles quittant leur poste de travail pour sortir discuter avec leurs mères où leurs tantes venues vendre, à la porte-même du magasin, des maïs grillés ou des pâtisseries orientales confectionnés à domicile, confortablement installées sur des chaises pliantes au vu et au su de la Direction qui ne peut pas faire intervenir la Police Municipale pour les chasser, sauf à déclencher une émeute, gamines mineures envoyées par leurs mères éventrer des sacs de riz ou de semoule afin d’en récolter discrètement le contenu dans une boite, vigiles tournant opportunément la tête au moment le plus propice.
Je ne sais pas s’il y a un grand remplacement, mais je vois bien que certains lieux fréquentés autrefois ont changé par la physionomie et les tenues vestimentaires qui donnent une autre identité à Paris.
Je deviens étranger dans mon propre pays, je comprend alors ce que me racontait cette petite dame juive terrifiée par son quotidien.
Je n’ai qu’une envie, quitter cette ville et me réfugier dans mon patelin ringard où il ne se passe presque rien, en espérant que la cité voisine près de chez moi où brûlent régulièrement quelques bagnoles ne débordera pas jusqu’à détruire nos modes de vie.
On attend notre camp de migrants car les jeux olympiques arriveront et il faudra faire place à un spectacle en mondovision qui doit faire illusion, la décentralisation de la misère et de l’insécurité ça se partage.

Nous avons un patrimoine culturel à sauvegarder, un savoir vivre à préserver et à transmettre, une langue magnifique à promouvoir, nous avons besoin d’éclats de rire féminins en terrasses de café, de voir leurs cheveux caresser l’air du temps, leurs jambes rendre hommage à Mary Quant, nous sommes en manque d’impertinence, les Coluche, Desproges, Le Luron ont été remplacés par des Hanouna, Djamel, Norman, Cyprien…
La provocation et l’insolence ont laissé place au ricanement gras et potache, on ne réfléchit plus, on sort un rire réflexe, un rire de studio pour être dans le mouvement.
La pensée est superficielle, concentration de zappeurs impulsifs, besoin impérieux de discuter avec des slogans normés comme fonds de pensées, on n’argumente pas, on assène de façon péremptoire, on assiste au suicide d’une civilisation, à la défaite de la pensée et à l’incapacité de se projeter heureux dans ces monstres urbains qui sont un mixte entre aéroports internationaux et souks anarchiques.

Paul Valéry affirmait: »la patrie c’est l’endroit où vivent les gens qui vous ressemblent « , les gens qui me ressemblent se cachent, se taisent, sont éloignés des lumières des médias car des petits commissaires politiques incultes qui se disent journalistes bâillonnent les insolents, et posent les mauvaises questions, tout est cloisonné, sécurisé, on va se détruire avec la foi du charbonnier.
La patrie n’existe plus, elle est détestée, le pacte national républicain est fissuré, il ne faut pas aimer la France, car c’est le nazisme au tournant, et surtout ne pas décrire le réel car c’est de l’essentialisme qui vous vaudra un Nuremberg moral.

Noam Gabriel Le 23/8/2017

EN BANDE SON : 

Quitter la version mobile