Un consommateur US aux multiples visages…
Du politiquement incorrect et de l’économiquement juste…ou comment le fait de tirer une moyenne vers le bas n’est pas toujours synonyme de plancher mais tout au contraire la possibilité d’atteinte d’un nouveau sommet…
En 2006 selon CITIGROUP 20% des consommateurs US sont responsables de 60% de la consommation totale…Leurs revenus sont très liés aux marchés des actions…Pour les 80% qui restent les revenus sont davantage liés au marché immobilier….De facto la baisse des marchés étant passé par là on obtient aujourd’hui sur 10 ans un recul des actions US de 4.5%…Avec donc in fine et en toute logique un recul global de la consommation US…De ce qui précède et contrairement à l’idée reçue le sort de la consommation US n’est pas lié au marché immobilier mais à celui de la prise de risque sur le marché action…Pour rappel en 2006 la frange des consommateurs actionnaires s’endettaient , à hauteur de 200 milliards de dollars par trimestre (le déficit de la balance courante de l’époque), pour acheter des actions bon marché(durant la période d’ailleurs hormis en Chine aucune bulle ne fut observé sur ce segment d’actifs) et laisser leur portefeuille ainsi croître plus vite que le coût de leurs dettes….
Il n’est donc pas étonnant qu’ en dépit de la récession sévère communément établie aujourd’hui, le pourcentage de cadres d’entreprises qui croient en une reprise de l’économie a presque doublé au mois de mars selon les résultats du dernier questionnaire Exécutive Quiz publié le 10 avril par le Korn/Ferry Institute, optimisme portée non pas par une amélioration sur le front de l’économie réelle mais sur celui des marchés financiers ….Seul bémol à ce bel optimiste : un environnement politique (populiste) pouvant s’avérer de plus en plus hostile à l’ égard des « riches » et ou la règle de l’homme remplacerait peu à peu la règle de la loi et ou Il est deviendrait alors de plus en plus difficile de connaître les règles du jeu car celles ci changeraient constamment…Et comme chacun devrait le savoir sans règle du jeu clairement établie et respectée collectivement tout devient extrêmement périlleux en termes de performances économiques….Cette dernière situation au vue des faits semble heureusement et hélas davantage concernée la vieille Europe socialiste que les USA ou intelligence économique et économie de la connaissance ne sont pas des mots vides de sens et alimentent avec succès maintes victoires sur le front de la guerre économique, monétaire et psychologique menée actuellement par les autorités américaines…
Autre facette de ce consommateur américain à prendre en considération en se plaçant cette fois ci du coté de la fiscalité : toujours en 2006 (pour garder le parallèle avec ce qui précède) 1 pour cent des contribuables les plus riches étaient responsables de 38.5% de l’ensemble des recettes fiscales des Etats-Unis….C’est pourquoi lorsque l’on parle aux US de sphère privé / sphère public, d’argent des contribuables, (et en se plaçant dans le cadre d’une circulation monétaire optimisée) il devient très vite important de relativiser ces notions et de faire fi de notre regard européen par nature égalitariste et antisocial : chez l’Oncle Sam s’il y a inégalité apparente mais justifiée des revenus proportionnelle à la contribution avérée à la richesse collective il y a en parallèle une égalité justifiée devant l’impôt généré par une vraie progressivité devant celui ci…On a exactement le phénomène inverse en Europe…
A partir des quelques éléments nouveaux apportés précédemment sur le dit consommateur US l’on peut élargir le champ de réflexion et se demander alors que les Néokeynésiens célèbrent à grand renfort de déclarations d’autosatisfaction le retour de l’Etat c’est-à-dire de l’impôt destiné à les enrichir en tant que Nomenklatura, s’ils ne feraient pas bien de réfléchir à ce que pourrait signifier pour eux et la collectivité dans son ensemble une volonté quasi Nietzschéenne et névrotique de tuer le « Riche »…Plus qu’un parallèle absurde avec la crise de 29, un devoir de mémoire sur 1933 me semblerait en la circonstance des plus appropriés…
Sur le blog de jP Chevallier en Octobre, j’avais indiqué que la consommation avait commencé à ralentir APRES la chute des indices boursiers. Il faut vivre aux USA pour comprendre à quel point les placements financiers sont importants pour une grande partie de la population (retraités en tête). Mais pour les autres aussi. ceux qui épargnent sur leurs comptes 401K et qui espèrent vieillir avec suffisamment de revenus.
La chute des cours a tétanisé les ménages, qui par reflexe, se sont mis à épargner plus (toujours par peur de l’avenir). Le comportement moutonnier des Hedge Funds, des banques et probablement l’effet d'”evènements déclenchant extérieurs” ont provoqué cette recession. Pour JPC, il s’agit de la décision d’attaquer l’Iran. Pour moi, il s’agit d’un torpillage de Wall Street contre Mac Cain. Les dem avaient besoin d’un sauvetaga généralisé; Buffet en tête et bien d’autres. Depuis, ils ont viré leur cutie quand ils ont vu le plan Obama et la volonté de briser les oligarques financiers. Cette crise est multi-formes, car l’avalanche devait effectivement se produire tôt ou tard. Je crois simplement que certains tacticiens ont parfaitement analysé la situation et déclenché volontairement l’avalanche afin d’affaiblir le camp républicain au moment des élections, mais aussi l’europe et le chine qui ont été des victimes collatérales (sans oublier l’opep). humm tout cela fait roman de fiction politique non ? Je n’ai pas le temps de développer, mais bcp d’indices (ou faisceaux d’indices vont en ce sens). En tout cas, nous venons de passer l’acte I de cette crise. Nous ne devrions pas tarder à voir l’acte II (la crise des subprimes est-européens) et pourquoi pas, l’effondrement financier des banques européennes (donc bien avant le tsunami prédis par notre ami Jean-Pierre en 2020-2040).
Nous verrons.
Très franchement Yann je ne partage pas votre interprétation des faits…Bernanke avait 2 soucis sur le dos : une bulle immo due à une erreur d’appréciation de Greenspan et une bulle sur les dérivés de crédit (cds en tète) due à l’absence de marché organisé et donc de surveillance…Comme le souligne bien Jean-Pierre Chevallier l’Iran na été que l’okaz en or pour Bernie pour prendre les marchés à revers et tous ceux qui utilisaient les CDS pour faire des paris fous…les Banques comme des Entreprises telles GM ou GE…