Etats-Unis

Principaux points de la réforme US des Marchés de dérivés et autres CDS

Je persiste et je signe mais voici sans doute la réforme la plus importante pour les marchés financiers et l’économie planétaire…Cela mérite donc vraiment que l’on s’y attarde quelque peu…

Voici donc les principaux points de la réforme des marchés de dérivés  échangés de gré à gré, proposée la semaine dernière au congrès par les autorités  américaines:

POUR LA CONNAITRE :

1. Empêcher l’activité des marchés de gré à gré de faire courir des risques au système financier:

_ création de structures de compensation centralisées qui devront être utilisées pour tous les produits dérivés standardisés

_ imposition de contrôles pour s’assurer que le recours à des produits spéciaux lui échappant ne devienne pas un moyen de contourner ces structures

• instauration de normes «solides» pour les principaux acteurs de ces marchés (exigences sévères en matière de fonds propres, édition d’un code de conduite, obligation de transparence, recours à des appels de marge)

2. Promouvoir l’efficacité et la transparence au sein des marchés de gré à gré:

_ obligation d’archivage et de transparence des transactions

_ obligation pour les chambres de compensation de constituer des bases de données accessibles au public sur les positions et les volumes. Elles devront tenir à la disposition du régulateur leurs informations sur les contreparties.

_ instauration de systèmes normalisés et transparents d’échanges et de passages d’ordre électroniques

_ développement d’un système de publication des échanges et des prix

_ incitations pour les institutions régulées de faire usage des marchés centralisés

3. Empêcher la manipulation de marché, la fraude et autres entorses au marché:

_ attribution à la SEC et la CFTC d’un pouvoir de répression sur ces marchés

_ possibilité d’imposer des limites dans les positions

_ obligation pour les structures deompensation de fournir aux régulateurs un tableau complet du marché, et de ses participants

4. S’assurer que les dérivés de gré à gré ne soient pas vendus à des parties non compétentes:

_ des conditions plus sévères seront mises à la participation à ces marchés de contreparties moins expérimentés, comme des collectivités locales._

 

QUELQUES POINTS DE COMPLEMENT :

Les autorités américaines veulent réguler davantage les dérivés OTC

Alexandre BOKSENBAUM – 14/05/2009

 Appuyée par la SEC et la CFTC, l’administration Obama souhaite développer un système plus standardisé et transparent afin de réduire les risques

 

 

Après être intervenu massivement auprès des banques, Washington s’attaque à un autre pan décrié du système financier, le marché des dérives OTC (over-the-counter). Les autorités américaines souhaitent en effet renforcer la régulation de ce marché dont la valeur n’a cessé de croître au cours des dernières années pour atteindre entre 450.000 et 684.000 milliards de dollars selon les estimations. Appuyé par la SEC (Securities and Exchange Commission) et la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), l’administration Obama souhaite en finir avec «l’opacité» du système actuel, contrôlé à 90% par seulement quatre établissements outre-Atlantique (JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs).

 

 

De fait, le secrétaire d’Etat au Trésor, Timothy Geithner a proposé de développer un régime de supervision prudentielle et de régulation imposant la tenue d’une comptabilité avec la publication de rapports, et permettant aux régulateurs de fixer des limites quant aux positions prises par les acteurs de ce marché. Appelant à plus de transparence, les autorités fédérales souhaitent ainsi standardiser les dérivés OTC et que ceux-ci soient compensés de manière centralisée. 

Timothy Geithner a expliqué que son projet, qui a été envoyé au Congrès pour être adopter, vise à se protéger contre un risque systémique en créant un marché moins fragile, améliorer l’efficacité et la transparence, prévenir la manipulation et la fraude, et enfin réduire les risques pour les investisseurs. Ce marché est, il est vrai, fortement décrié, certains lui attribuant la chute d’AIG, et la plupart des transactions se déroulant aujourd’hui seulement par téléphone entre les banques et leurs clients. En la matière, Warren Buffett était même allé jusqu’à comparer les dérivés OTC à «des armes de destructions massives» pour la Finance.

 

 

Si certains élus se sont déjà réjouis de cette proposition, qui va selon un sénateur dans la «bonne direction» et qui marque une avancée «substantielle» dans la réforme de la régulation du système financier, il n’est pas certain que tout le monde adhère au projet. Un analyste soulignait ainsi cette nuit que cela allait donner lieu à «plus de transparence pour le buy-side [mais serait] moins profitable pour le sell-side», ce qui d’après lui «n’est pas bon pour le business en général».

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Les « over the counter » sur des marchés réglementés?  Au Canada aussi…

14.05.2009 – Léonie Laflamme Savoie F and I

Le Secrétaire d’état au Trésor, Timothy Geithner, et le président et chef de la direction de la Bourse de Toronto, Thomas Kloet, ont une chose en commun ces jours-ci : ils aimeraient que les produits dérivés « over the counter » (OTC) soient échangés sur des marchés réglementés afin de favoriser la transparence dans les échanges.

en entrevue à Bloomberg, Thomas Kloet suggère que ces produits, qui sont actuellement transigés de façon privée et sans passer par une bourse ou un intermédiaire, soient échangés sur un marché public et réglementé afin d’éviter tout effondrement. « Une place de marché avec un système de compensation multilatéral est une partie de la solution » et les organismes de réglementation « doivent se pencher sur cette question ».

Hier, Timothy Geitner tenait la même réflexion cette semaine en soulignant l’importance de transférer les échanges de dérivés OTC aux marchés traditionnels d’échanges. Les transactions en questions, d’une valeur de près de 684 billions de dollars sont menées actuellement via téléphone entre les clients et les banques. Des échanges sur des marchés publics permettraient de pouvoir savoir plus facilement qui détient quoi et qui achète de qui.

La Bourse de Toronto serait actuellement en discussion avec la Banque du Canada afin de permettre l’échange de nouveaux types de contrats de dérivés d’être échangés sur ses plateformes. « Ce serait la suite naturelle à notre marché de dérivés à revenu fixe », a-t-il affirmé…

ET TOUJOURS D’ACTUALITE :

 http://leblogalupus.com/2009/05/14/laveu-du-tresor-us-les-cds-sont-au-coeur-de-la-crise/

5 réponses »

  1. Oui, c’est très bien de suivre ainsi le cheminement de ces problèmes
    Et une fois de +, on voit très bien, à partir de ces produits dérivés, que si on laisse faire les marchés, ils se plantent et ils risquent de planter tout le monde !
    D’où la nécessité d’organiser les marchés sous la surveillance des banques centrales qui jouent un role essentiel
    Les libertariens et les antilibéraux sont KO mais ils ne reconnaitront jamais leur défaite

    • Entièrement d’accord avec vous cher Jean –Pierre, Se faisant les libertaires se sont montrés durant la période récente les alliés objectifs et contrenature des antilibéraux : leurs critiques incessantes, non constructives et leurs anti américanisme primaire a atteint je trouve ces derniers temps des sommets…de mauvaise foi et de nullité théorique flagrante dès qu’est abordé le phénomène monétaire…Sur un autre plan et concernant le sujet des dérivés ils tendent à vouloir minimiser le problème car là encore il se trouve pris en flagrant délire et déni idéologique… Quant aux antilibéraux toujours la même ignorance crasse qui les habite…

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