Behaviorisme et Finance Comportementale

Ma Chronique du Gold du Mois

Nous sommes dans la saison la plus faible pour l’or mais devrions rentrer dans une période plus favorable vers la fin de l’été….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

  Les positions ouvertes des traders sur le COMEX sont toutefois toujours élevées, même si les traders ont encore diminué leurs positions longues sur le COMEX rendant le très court terme sur l’or volatil. Il y a en effet peu d’acheteurs supplémentaires avant le rebond saisonnier dans la bijouterie vers la fin de l’été  les achats d’ETFs sont quant à eux  toujours au point mort ; ces deux éléments sont handicapants pour le cours de l’or à court terme. Les nouvelles fondamentales concernant le marché de l’or restent rares. A la seule exception, peut-être, de l’encours de métal adossé au principal ETF aurifère mondial, le SPDR Gold Shares. Il était hier de 1120,19 tonnes, comme la veille. Depuis son record de 1134,03 tonnes des 1er et 2 juin, il suit une pente descendante légère, mais continue.

Dans son commentaire du 29 juin publié tous les dix jours environ, Wolfgang Wrzesniok-Rossbach, chef économiste du fondeur-affineur allemand de métaux fins Heraeus, indiquait que dernièrement, la corrélation entre les prix de l’or et du pétrole s’est renforcée.’ Cependant, l’or noir est actuellement à quelques dollars de son record annuel, alors que le métal jaune est en séparé d’une bonne cinquantaine (989 dollars le 20 février, et 987 dollars le 1er juin, suivant les cours de Londres). Soit, en pourcentage, un écart par rapport aux plus hauts de 1% dans le cas du pétrole et de près de 6% dans celui de l’or. Heraeus indique que la vente par le FMI de 403,3 de ses tonnes d’or, autorisée par le Congrès américain la semaine dernière, pourrait exercer ‘une éventuelle influence négative’, bien qu’elle soit évoquée depuis des années. Mais l’or ne chute pas pour autant devant cet afflux potentiel de métal. Wolfgang Wrzesniok-Rossbach cite aussi les propos tenus la semaine dernière par Li Lianzhong, ‘chef d’un service d’analyse économique du Parti communiste chinois’, qui a appelé à la diversification des réserves de changes chinoises. L’intention n’est pas nouvelle, mais Li appelait notamment à acheter des terres aux Etats-Unis, des actions du secteur de l’énergie et de l’or, rapporte Heraeus. La Chine a déjà accru significativement cette année la part de l’or dans ses réserves de changes. Du côté des investisseurs, Heraeus indique que la demande de lingots d’or, son coeur de métier, est restée ‘relativement sombre’ en Europe centrale, orientale et aussi au Moyen-Orient. Heraeus indique aussi que si le support des 925,50 dollars était brisé, un retour de l’once vers 900 dollars ‘ne pouvait être exclu.’….

FOCUS SUR LE FOND UR GOLD DE LA MAISON DE GESTION URAM

Par Dominique Casaï  Cogérant du fonds UR Gold Fund. 6/7/09

Actif dans la gestion de fonds dédiés aux matières premières depuis 1985, Dominique Casaï a cofondé en 2007 la société suisse Uram, qui conseille notamment le fonds UR Gold. Sceptique face aux lourdes dépenses des gouvernements en réponse à la crise, il est de ceux qui pensent que l’or ne peut que se raffermir

Le Temps: L’or est attendu au-dessus des 1000 dollars l’once depuis plusieurs mois. Pourtant, le cours est encore en dessous. Comment l’expliquez-vous?

Dominique Casaï: Il s’agit, avant tout, d’une résistance technique, mais elle est importante. Les férus d’analyse technique diraient que le prix dessine une figure tête-épaule inversée, et, qu’une fois que cette résistance sera vaincue, le cours devrait rapidement atteindre 1250 dollars l’once .En ce qui me concerne, je répète simplement que la tendance haussière de l’or va se poursuivre, au-delà de 1000 dollars l’once, car le nombre d’acheteurs, investisseurs ou banques centrales, continuera d’augmenter.

– Qu’est-ce qui vous rend aussi sûr?

– La vigueur de la demande d’investissement en or. Depuis l’automne, le cours du métal jaune entre dans une seconde phase de hausse, conséquence d’une défiance vis-à-vis des monnaies. Celle-ci résulte d’une véritable incertitude quant aux conséquences économiques de la dette accumulée par les Etats, des politiques monétaires expansionnistes, et des stimuli fiscaux de nombreux gouvernements.Ceci nous mènera, dans une troisième phase, soit à un retour marqué de l’inflation, soit à une nouvelle fièvre déflationniste. Dans les deux cas, l’or permet de protéger son portefeuille.

– Vous dites que des banques centrales ont acheté de l’or. N’est-ce pas une critique indirecte aux ventes de la Banque nationale suisse?

– C’est une question piège. Dans le cas des banques centrales de pays émergents, tels que la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud, l’Argentine et les Emirats arabes unis, la part d’or dans leurs réserves était si faible qu’elles ne pouvaient que l’augmenter. Cela dit, je pense que la Banque nationale suisse, comme la Banque d’Angleterre, ont mal évalué la situation en vendant leurs lingots au plus bas. Des banques centrales disposant de grandes réserves, telles que la Fed ou la Bundesbank, n’ont rien vendu.

– Selon le Conseil mondial de l’or, l’offre et la demande sont plutôt équilibrées aux alentours de 3600 tonnes par an, alors que les stocks se situent à 160000 tonnes. Cela ne plaide-t-il pas pour une baisse?

– Non. D’abord, l’or se conserve, contrairement au pétrole qui se brûle. Les stocks de 160 000 tonnes représentent grossièrement l’accumulation durant toute l’histoire de l’humanité. Ensuite, la production minière mondiale se situe à 2400 tonnes par an. Ce qui signifie qu’une partie des 1200 tonnes manquant pour satisfaire la demande provient des ventes des banques centrales, mais aussi d’individus.

– En ce qui concerne votre fonds, sa performance était analogue à celle de l’or jusqu’en août 2008, mais inférieure par la suite. Comment l’expliquez-vous?

– A ma connaissance, ce fonds est le seul qui applique une stratégie d’allocation active entre or physique et titres de sociétés aurifères. En 2008, il était investi quasi exclusivement en métal, jusqu’au mois d’août. A ce moment, nous avons estimé que le mouvement de baisse, sans précédent, des titres aurifères était une opportunité unique d’achat. Le poids de ceux-ci a graduellement été augmenté jusqu’à environ 60% du portefeuille. Cela explique cette sous-performance relative. Cela dit, ce choix semble porter finalement ses fruits, puisque la performance du fonds lors des six derniers mois est supérieure à 40%.

– Votre stratégie inclut-elle une analyse des sociétés aurifères?

– Absolument. Au début, nous suivions exclusivement une approche ascendante basée sur la sélection de titres. Puis, nous avons rapidement compris que complémenter notre stratégie, en allouant de manière active les fonds entre or et mines d’or, apporterait de la valeur ajoutée.

– Quelles sont les actions que vous préférez?

– Les producteurs de petite taille car leur valorisation est généralement beaucoup plus attractive par rapport aux grandes capitalisations du secteur. D’une part, l’industrie minière est dans un processus de consolidation qui s’explique, entre autres, par le fait que les gros producteurs ont de la peine à remplacer leurs gisements. Ainsi, ils sont incités à racheter des compagnies de plus petite taille. D’autre part, ces dernières sont souvent plus dynamiques et innovantes. Elles ont su, par exemple, s’intéresser au développement de gisements à faible teneur (entre 1 et 2 grammes la tonne) que les grandes compagnies avaient complètement délaissés. Enfin, certaines grandes sociétés, à l’instar de Newmont Mining, souffrent d’une faible croissance de la production et d’une stratégie peu claire. Dans ce type de cas, il est préférable d’acheter directement de l’or.

Les violentes corrections observées sur le marché de  l’or et l’ensemble des matières premières ne démontre-t-elle pas des excès spéculatifs maintes fois soulignés?

– Cette spéculation est un amplificateur de la tendance du marché, non la source de sa hausse. Et ce phénomène amplificateur joue aussi à la baisse. Rappelez vous Début août 2008, les ETFs (ndlr: fonds indiciels côtés en bourse) dits short pétrole, c’est-à-dire permettant de s’exposer à la baisse des cours, ont vu leurs encours exploser. Sur le marché new-yorkais, la diminution des positions spéculatives «longues» sur le pétrole reflète celle connue au deuxième semestre 2006, lorsque les cours avaient plongé de 78 à 50 dollars.

– Spéculation et hausse plus rationnelle ne sont donc pas antinomiques?

– Non, car trois types de facteurs influencent les cours. A court terme, les facteurs techniques, dont la spéculation, amplifiant les mouvements. A moyen terme, les cycles économiques et leur influence sur la demande ou les cycles des récoltes dans l’agriculture: même si une récession voit le jour, elle durera six, peut-être neuf mois. Mais les facteurs structurels, qui ont commencé à exercer une influence au début de la décennie, restent intacts. Qu’il s’agisse de la tendance lourde de l’amélioration du niveau de vie dans les pays en développement, ou de l’approche d’un plateau dans l’exploitation de certaines ressources finies.

– Quid du rôle des fonds d’investissement qui abordent des produits de base comme une simple «classe d’actifs»?

– Là réside la nouveauté de ces derniers mois: une demande pour ces produits liée non pas à leur consommation, pas plus qu’à de la spéculation, mais à un souci de thésaurisation par des caisses de pension soucieuses de construire du rendement sur de longues périodes. Jusque-là, ce type d’investissement concernait uniquement les métaux précieux. Si cette demande a fortement augmenté, elle reste, avec 100 ou 150 milliards de dollars, une goutte d’eau au regard des investissements affluant sur les marchés boursiers ou obligataires. Et ce phénomène n’offre qu’une clef de la hausse. N’oubliez pas que des produits comme le minerai de fer ou le charbon coke – dont les marchés sont totalement fermés aux fonds – ont, eux aussi, connu un renchérissement sans précédent ces dernières années…

EN COMPLEMENT : LE COMMENTAIRE D’INVESTISSEMENT D’URAM

Dans son dernier commentaire mensuel, le fonds d’investissement Uram juge que la demande d’investissement, ainsi que la demande spéculative seront les moteurs de l’évolution du prix de l’or pour le reste de l’année 2009, et que ces demandes seront principalement menées par les mouvements sur les devises. «Cependant, la performance du mois de juin montre que quand le marché des devises manque de direction, la demande d’investissement et spéculative tend à s’affaiblir et que le prix de l’or baisse», nuance l’établissement genevois. Uram estime dès lors que le prix du métal jaune pourrait baisser jusqu’aux niveaux de support du marché de la bijouterie qui se situent, d’après leurs calculs, aux alentours de 800 à 900 dollars l’once.

CHRONIQUE PRECEDENTE : Ma Chronique du Gold Semaine 24 (cliquez sur le lien)

PLUS QUE JAMAIS INDISPENSABLE : les trades journaliers de l’Ami TRADOSAURE : http://tradosaure.blogspot.com/ (cliquez sur le lien)

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