Les résultats du 2ème trimestre ont dépassé toute espérance par rapport aux attentes : ce n’est pas une baisse de 28% comme le prédisait par exemple le consensus FactSet de l’époque, mais de seulement 18%, soit 10 points de mieux qu’attendu !
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Dans un scénario à la casse sur l’évolution des bénéfices des sociétés, Le prix d’équilibre pour le S&P500 s’établit entre 1132 et 1353 points pour des taux compris entre 3.5% et 4.25%
Même des prévisions pessimistes laissent un potentiel d’appréciation entre 10 et 30%
L’histoire retiendra de cette crise que les nouvelles des sociétés et leur profitabilité sont un indicateur avancé des retournements de situation.
Un tournant dans les résultats du 2ème trimestre
Les parutions de résultats du 2ème trimestre ont amplement justifié le bond en avant du marché courant Juillet et Août., les profits du deuxième trimestre ont été 14% meilleurs que l’attente avant la parution, chiffre qui va bien au-delà du jeu habituel des earning surprises. Le « mieux qu’attendu » s’est propagé à quasiment tous les secteurs : les financières ont fait 55% de mieux qu’attendu, les biens cycliques plus de 100%, les produits de base 55% de mieux et surtout la technologie a fait 17% de mieux qu’attendu fin Avril. Le secteur pétrolier a été légèrement en dessous des attentes, les prix du baril étant restés déprimés une bonne partie du trimestre avec 44$ de moyenne. Mais le troisième trimestre est d’ores et déjà à une moyenne de 69$.
Des prévisions confortées pour le 3ème trimestre et l’année
Mais le marché a été encore plus soutenu par les perspectives de résultats au 3ème trimestre jugées encourageantes. Globalement, elles ont été maintenues stables hors financières, ces dernières subissant quelques ajustements de précaution. En outre, il faudra saluer durant ce trimestre le retour à la croissance des profits pour la première fois après 8 trimestres consécutifs de baisse. Ceci grâce aux financières avec une base exécrable au 3ème trimestre 2008 où toutes les quasi faillites de banques avaient eu lieu avec des pertes abyssales : 60Mds de $ dans le consensus pour des sociétés en partie disparues de la cote, Merrill Lynch, AIG, Freddie Mac, Fannie Mae et Wachovia.
Le deuxième trimestre a marqué le point d’inflexion dans les profits
Le 3ème trimestre marque le retour à la croissance des profits
En excluant les financières, les profits sont en baisse de 28% car les sociétés non financières ont subi la crise bien plus tard que les banques. On peut s’attendre le retour à la croissance des profits pour le 4ème trimestre après seulement 4 trimestres de recul. On ne peut pas exclure de bonnes surprises au 3ème trimestre car les secteurs les plus déprimés de l’énergie et des produits de base voient les prix grimper à toute allure depuis quelques mois. L’informatique américaine, omniprésente de par le monde, n’arrête pas d’être revue à la hausse grâce aux bonnes perspectives affichées par les grands groupes . Le secteur financier notamment semble avantageux, et de nombreux investisseurs sont sous-pondérés dans les valeurs bancaires. Il faut profiter des baisses pour renforcer les positions. La sélection des titres est toujours largement basée sur la qualité des bilans.
Les révisions à la hausse l’emportent sur les baisses
Alors que les révisions à la hausse l’emportent largement sur les révisions à la baisse aux Etats-Unis, l’Europe vient tout juste de retrouver un ratio de 1 contre 1.5 aux USA. Le Japon est à 1.3. Au final l’année 2009, qui devait être dans le rouge aux Etats-Unis à -5%, tourne actuellement autour de 0 et sera probablement dans le vert grâce aux révisions positives. L’Europe verra les profits baisser de 16% sur l’année, ce qui n’est qu’un rattrapage par rapport aux Etats-Unis d’où la crise a commencé. Le Japon, qui avait vu ses profits plonger de plus de 80% en 2008, verra un léger mieux en 2009 (+31%) et surtout en 2010. Les bénéfices attendus pour 2010 ont été confortés par les résultats du 2ème trimestre et affichent un ratio Hausse/Baisse de 1.4. Compte tenu de la base faible en 2009, le rebond attendu est de 25% environ avec les secteurs cycliques qui viennent largement en tête. Le même type de rebond est attendu en Europe et le MSCI World devrait progresser de 27% en profits. Ces chiffres ont des probabilités sérieuses d’être atteints ou dépassés car la tendance de révisions à la hausse les conforte.
Un feu d’artifice de révisions à la hausse surtout aux Etats Unis
De très bons indicateurs macro économiques ont suivi
Les bonnes nouvelles sur le plan macro économique n’ont pas tardé à émerger après les belles annonces de résultats. Les PIB publiés ont été bien meilleurs qu’attendus, légèrement négatif aux US, légèrement positifs en France et en Allemagne avec l’Angleterre un peu en retard.
On constate que l’appétit du risque revient à très grande vitesse. Le taux zéro a mis en émoi les rentiers qui vont chercher de plus en plus loin un rendement amélioré. Les obligations corporate ont été très recherchées et le rating B ou plus ne fait plus peur. Le 21 Avril un portefeuille obligataire entre A et BBB+ donnait un rendement de 5.30% pour une duration de 5 ans. Aujourd’hui, le même portefeuille donne un rendement de 3.80%. Les spread ont retrouvé des niveaux « normaux » ce qui signifie que les entreprises de bonne qualité n’ont aucune difficulté à trouver du financement. Le retour de l’appétit au risque est encore illustré par la chute vertigineuse de l’indice Vix de la frayeur qui affiche une moyenne de 24% de volatilité implicite pour le S&P alors qu’on était encore à 50% au mois de Mars.
Le PIB mondial est revu à la hausse
Non seulement les bénéfices sont revus à la hausse, mais les économistes revoient le PIB de plusieurspays vers le haut, à commencer par la Chine et l’Inde. La croissance mondiale en 2009 sera négative de 1.7% pour la première fois depuis que nous avons des statistiques en 1980. Les premières prévisions de 2010 font état d’une croissance de 3% qui s’améliore légèrement sur les derniers mois. Il est indéniable que la Chine a joué un rôle prépondérant dans la stabilisation de l’économie mondiale et les pays émergents continueront de jouer le rôle de locomotive de la croissance. Il faut noter que l’Eurozone est prévue fortement dans le rouge en 2009 avec -4% alors que les Etats-Unis seront aux alentours de -2.5%. Malgré ces médiocres performances, les profits se sont plutôt stabilisés car les sociétés ont réduit très fortement leur point mort et leur stocks. La faible croissance de 2010 sera largement suffisante pour assurer une très belle profitabilité, car les embauches risquent d’être reculées encore d’un an au moins.
Les marchés restent largement sous évalués
En pratique, un gérant de portefeuille doit raisonner avec des probabilités intuitives pour divers scénarios. Beaucoup de gérants ont dit qu’ils reviendraient sur le marché une fois qu’il aurait retrouvé des tendances positives. Certains sont en train d’attendre une éventuelle correction pour rentrer. Le couple rendement/risque étant largement favorable aux actions. Malgré le beau parcours des indices boursiers , les modèles de valorisation n’indiquent aucun excès, bien au contraire.
Il faut simplement mentionner que l’environnement des taux, même les taux longs, est très bas et qu’aujourd’hui le dividende dépasse souvent les taux d’intérêt.
Un scénario «à la casse donne un cours objectif de 1194 points pour le S&P500 en supposant une hausse des taux longs à 4%. Aux taux actuels, le marché vaudrait 1350 points. Si les taux se tendaient, c’est que l’économie serait bien convalescente et les profits seront encore meilleurs. C’est pour cela que la fourchette entre 1200 et 1350 points est un objectif réaliste pour le S&P500.
Un scénario similaire sur le marché européen montre que le DJ Stoxx peut s’apprécier de 25% mêmedans un scénario à la casse avec des taux à 4%. Le marché européen, rappelons-le, reste très sensible à la croissance mondiale par les sociétés de biens d’équipement en Allemagne, Suisse, Suède…
En conclusion provisoire
Malgré tout ce qu’il vient d’ètre exposé : les placements dans les fonds monétaires restent très élevés, malgré la rémunération très désavantageuse. De nombreux investisseurs attendent une bonne occasion d’entrer dans des catégories de placement offrant un meilleur rendement.
Plus généralement, les investisseurs sont beaucoup trop pessimistes. La sévérité de la crise laisse augurer une très nette accélération du PIB. A mesure que l’économie retrouvera des couleurs, les liquidités disponibles (estimées entre 4000 et 8000 milliards de dollars), placées à un taux quasi nul aujourd’hui, pourraient par la suite faire rebondir le marché
Le S&P 500 pourrait ainsi atteindre 1 250 à 1 350 points d’ici la fin de 2010, soit 20 à 30% de plus qu’aujourd’hui. Toutes les conditions d’un marché haussier sont réunies: l’économie et les bénéfices ont fini de baisser, la FED a mis en place des stimuli de croissance et les valorisations sont basses
Deux mois de rally puissant sur les plus bas de mars; deux mois de consolidation latérale; une belle sortie par le haut qui donne un incontestable signal de tendance primaire redevenue haussière, nous en sommes là sur les marchés d’actions. On pourrait dire que tout se déroule normalement, classiquement comme dans les manuels. Forte baisse, vive reprise, consolidation avec de petites phases de doute, puis avance modérée, mais confiante….L’on est parfois dans une de ces petites phases d’hésitation. La pression acheteur reste forte, mais la situation technique étant plutôt tendue dans le sens du sur achat, le papier tourne, change de mains, sans grands écarts significatifs.
D’un point de vue technique et comportementaliste
D’un point de vue technique l’événement le plus important du mois d’août, au plan strictement boursier s’entend, paraît être le retournement haussier des modèles techniques. A la mi-août, un signal d’achat fort et fiable a été, selon les techniciens, fourni. Pour la petite histoire, disons que la moyenne mobile des 50 jours est passée au-dessus de celle des 200; une formation en tête et épaules inversée a été complétée par le passage au-dessus de la ligne du cou; les oscillateurs de momentum et d’extension ont inscrits de nouveaux records.
A partir de là, on a pu proclamer que les marchés étaient redevenus haussiers, que la grande baisse était terminée. Cela a permis le retour à une certaine confiance. La sérénité se propage à nouveau sur les marchés. Dès lors que le «bullmarket» est proclamé, on se sent un peu plus rassuré. Les comportements changent. On est moins nerveux. On accumule les jours de faiblesse. On reste calme sur les nouvelles. Les optimistes inconditionnels s’enhardissent, les Cassandre battent en retraite. Le comportement des opérateurs dans les bullmarkets est très différent de leur comportement dans les marchés baissiers. En particulier, la réticence à prendre des bénéfices est beaucoup plus grande, tandis que l’envie d’acheter dans les creux empêche les véritables corrections. Les phases dans lesquelles les marchés sont surachetés ne sont plus des opportunités de vendre. Bien souvent, ce sont des pièges. Il suffit de dire que nous sommes dans un tel marché haussier et que de nouvelles règles de comportement s’appliquent. La réserve d’acheteurs est grande car beaucoup de grandes maisons qui avaient très bien travaillé en 2008 grâce à leur prudence se trouvent maintenant sous-investies et elles sont obligées, avec la proclamation du marché haussier, de rentrer dans les marchés. D’ores et déjà, les spécialistes trouvent des similitudes avec le grand retournement haussier de 2002/2003. Cela leur permet d’affirmer que la probabilité pour que nous ne soyons qu’au début de mouvement est plus grande que celle que nous soyons à la fin. Nous avons du temps devant nous et un bon potentiel!
Goldman Sachs a donné le coup d’envoi du bullmarket en déclarant «tous les ingrédients d’une hausse soutenue et soutenable sont là. Les perspectives de résultats, les valorisations, les flux de capitaux »
EN COMPLEMENT : Concensus Bloomberg
Les prévisions des profits du consensus des analystes financiers de Bloomberg, sur 12 mois à la fin mai 2009 ramenaient l’indice S&P500 à 1,250 au 31 mai 2010. À ce niveau, le marché américain (S&P500) se transigera à 16.3 fois ses profits ; soit la norme historique de 128 ans d’évaluation.
En résumé, une progression d’environ 3% par mois de l’indice pourrait être la juste progression fondamentale de l’indice, entre le 31 mai 2009 et le 31 mai 2010.
1000 points au 31 août 2009 serait en ligne avec une progression linéaire.
COMMENTAIRE PRECEDENT : Commentaire de Marché : En Septembre ne te découvre pas d’un fil tu pourrais prendre froid !!!! (cliquez sur le lien)
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