B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux)

Les analyses et les propositions de la B.R.I

Je ne vous inviterais jamais assez à suivre les travaux et les réalisations de cette honorable institution : Super Banque Centrale, le véritable G20 c’est eux !!!! Loin de la démagogie et du populisme de politiciens en recherche d’électeurs et de boucs émissaires…. La Banque des règlements internationaux (BRI) participe au débat actuel sur la crise financière avec deux études publiées dans le cadre de son rapport trimestriel. Elle attire l’attention en particulier sur une des origines de la crise (que j’ai souvent évoquée ici) : l’explosion exponentielle des marchés de dérivés dans le cadre de marchés non réglementées et non encadrés, ce qui constituait à moyen terme un risque véritablement systémique pour l’ensemble des marchés financiers…. L’intervention de Paulson (ex Secrétaire au Trésor US) et la faillite de Lehman Brothers  ne peuvent se comprendre qu’à la lumière de cette menace….La fin de Bear Steam sonne le glas de l’aléa moral (too big too fall) et la fin de Lehman Brothers celui des Marchés de dérivés de gré à gré utilisés non pas à des fins de protections mais pour des spéculations unidirectionnelles….

La BRI entrevoit un retour à la normalisation sur les marchés financiers

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Rappel de définition : http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_r%C3%A8glements_internationaux

L’institution salue la diminution des primes de risque, qui ont pratiquement retrouvé, pour les banques, leurs niveaux d’avant la faillite de Lehman

Les marchés continuent de montrer des « signes de normalisation », selon le dernier rapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux (BRI). Soulignant l’optimisme « mesuré » des investisseurs face à une reprise graduelle mais toujours vulnérable, l’institution financière note une meilleure tolérance au risque (baisse des primes de risque) et une amélioration sur les marchés de capitaux (actions, dette, négoce des dérivés sur les marchés organisés) entre fin mai et septembre.

Même si des publications décevantes ont modéré certaines ardeurs et que les investisseurs obligataires se montrent plus incertains, des nouvelles macroéconomiques « favorables » et l’annonce de bons résultats ont favorisé cette situation.

Sur les marchés interbancaires, les primes de référence sont revenues à des niveaux « qui n’avaient plus été observés depuis début 2008, voire, dans certains cas, avant ». De même, les primes de risque des banques ont « nettement » diminué, retrouvant « pratiquement leurs niveaux antérieurs à la faillite de Lehman ». Le secteur financier a d’ailleurs étonné la BRI par ses résultats au second trimestre et la hausse de 15 à 20 % du cours des actions des établissements entre mai et septembre.

Dans une étude, l’institution met également en avant des mesures « susceptibles de redynamiser » les marchés de la titrisation en procédant à des changements plus « substantiels » que les mesures prises jusqu’ici comme celles visant à éliminer l’excédent d’actifs dépréciés. Et de suggérer de permettre aux investisseurs de disposer des informations indispensables quant aux expositions conservées « tant au moment de l’émission que durant tout le processus de titrisation ».

Par ailleurs, des analystes de la BRI défendent l’idée qu’un recours plus systématique aux contreparties centrales pour le négoce des dérivés de gré à gré permettrait une meilleure résilience des marchés. Cela améliorerait notamment l’efficacité opérationnelle et la transparence, tandis qu’il limiterait le risque de contrepartie et les effets procycliques des dérivés sur le système financier.

Cependant, la BRI relève en ce qui concerne la politique monétaire que la prudence reste de mise et que les espoirs de normalisation en la matière ont été tempérés par la volatilité des rendements des obligations d’Etat, la vulnérabilité de la reprise et des anticipations d’inflation basse.

LES PROPOSITIONS DE LA BRI

L’ajustement délicat des structures financières

La BRI analyse deux catégories de titres ayant joué un rôle capital dans la crise. Pour proposer des améliorations.

Les dysfonctionnements des CDO et des CDS ont joué un rôle de moteur dans la propagation de la crise financière.

Les deux font donc aujourd’hui l’objet d’efforts des régulateurs pour améliorer la transparence et limiter le danger que des estimations trop optimistes conduisent à des effondrements brutaux.

Ceux-ci ont identifié des faiblesses structurelles dans l’organisation des marchés pour ces titres. Tant les dérivés titrisés que les assurances contre le non-remboursement de crédit (CDS) ont souffert d’un phénomène de contamination des titres de qualité par les parties tombées en difficulté. Les pertes n’ont pas épargné les établissements expérimentés. Bien au contraire, ceux-ci ont probablement fait preuve d’une confiance excessive dans les ratings( ndlr : falsifiés par les Agences de Notation) des dérivés titrisés. «Certains d’entre eux ont enregistré les dépréciations les plus sévères en détenant des tranches notées AAA», notent les auteurs de l’étude.

Ils ont identifié trois «faiblesses structurelles clés» de l’organisation du marché révélées par la crise récente:

«une complexité trop élevée, une transparence insuffisante et trop de valeur accordée aux notations».

La subdivision d’un ensemble d’actifs réunis dans un véhicule d’investissement ad hoc (SIV) en tranches constitue la principale source de complexité. L’objectif en est de permettre le financement de la majeure partie d’une titrisation donnée par les investisseurs achetant du  AAA. Les liens parfois fortement enchevêtrés entre le débiteur d’origine et l’instance qui prend finalement en charge les risques liés à ce prêt «augmentent la difficulté d’obtenir un profil rendement-risque clair des parts de cette dernière ».

 Et des adaptations mineures des paramètres du modèle sous-jacents peuvent générer des changements importants au niveau de l’évaluation des risques. Le marché des hypothèques résidentielles américaines a également mis en évidence qu’une chaîne de titrisation, augmentant la distance entre débiteur et créancier, n’est pas neutre au niveau des incitations pour effectuer une vérification correcte de la solvabilité. Les informations sur la manière d’évaluer les transactions gagnent ainsi en importance.

Finalement, la confiance excessive dans les notations est la conséquence directe de la complexité et du manque de transparence.

Beaucoup d’investisseurs ont fait une erreur capitale. Car les notations de titres structurés ne se comportent pas de la même manière que celles d’une obligation d’entreprise. La relation entre la qualité de crédit des actifs sous-jacents et celle des produits subdivisés en tranches est «non-linéaire, ce qui tend à amplifier les modifications de la valorisation des tranches titrisées par rapport à celles observées pour les actifs sous-jacents réunis ». Les pertes dramatiques subies prouvent que «les risques liés à des produits complexes ont été nettement sous-estimés».

Pour inciter les acteurs à améliorer la qualité des actifs apportés dans un SPV, le parlement européen et le Trésor américain ont suggéré de les obliger à s’impliquer directement en laissant la tranche actions (celle qui subit les pertes en premier) dans leurs comptes (rétention).

Plutôt que de fixer un montant ou la position dans la structure du capital, l’étude de la BRI suggère de demander des «déclarations détaillées concernant toutes les informations déterminantes au niveau de la rétention». Ce qui permettrait aux marchés de fixer le genre et la taille de la rétention de manière flexible. Une condition nécessaire pour la reprise des titrisations, «qui fait appel à l’entrée de nouveaux investisseurs sur le marché, qui n’arriveront qu’une fois la confiance rétablie.»

Dans le cas des CDS, le remède pour relancer l’activité du marché par le biais d’une confiance retrouvée s’appelle CCP. Les émetteurs de ces titres d’assurance n’ayant pas eu suffisamment de ressources pour couvrir les montants énormes de dettes tombées en défaut, une contrepartie centralisée (CCP) devrait désormais permettre d’éviter les concentrations du risque de crédit qui ont abouti à la quasi-faillite d’AIG. Les dérivés échangés de gré à gré (OTC) se trouvent au centre du débat. La transaction OTC bilatérale initiale entre l’acheteur et le vendeur est remplacée par deux nouveaux contrats, la CCP s’interposant entre les cocontractants pour prendre le rôle d’unique contrepartie. Ainsi, il devient possible, pour la CCP, de contrebalancer les transactions de dérivés de manière multilatérale, ce qui diminue l’exposition nominale brute d’environ 90%. Pour couvrir le risque de défaut d’un membre de la CCP, celle-ci demande une marge, versée sous forme de liquidités ou de titres de qualité. Prendre des positions très importantes ou acheter le CDS pour miser sur un défaut de crédit, des opérations que les régulateurs visent à limiter, coûte ainsi plus cher.

Malgré ces avantages, l’étude de la BRI se montre critique. Plusieurs CCP ont déjà fait leur apparition à travers le monde. Ceci augmente les coûts pour les participants importants, obligés de déposer des marges dans chaque CCP. Les auteurs appellent également à une coordination internationale pour prévenir aux arbitrages réglementaires et permettre un contrebalancement multilatéral réduisant vraiment les risques systémiques. De plus, l’infrastructure de négoce devra être améliorée. Tous les échanges devraient être enregistrés dans des bases de données centrales, et les exigences concernant la gestion des risques et les déclarations des participants renforcées.

Mais ce processus a des limites: l’introduction de CCP pour des dérivés OTC non standardisés pourrait être contreproductif! Car «les marchés OTC ont été un moteur pour l’innovation financière et offrent toujours des produits efficients et sur mesure visant à diminuer les risques.»

Source agefi  sep09

RAPPEL SUR LA REUNION DE LA BRI DE SEPTEMBRE 2009 :

Les banques centrales en faveur d’une régulation du secteur bancaire

Par ATS sep09

Les gouverneurs de 27 grandes banques centrales ont annoncé dimanche soir un accord sur un ensemble de mesures pour renforcer la régulation et la supervision du secteur bancaire.

Ces mesures «devraient réduire de manière substantielle la possibilité et l’ampleur des tensions économiques et financières», selon un communiqué (cliquez sur le lien) rendu public par la Banque des Règlements internationaux (BRI) (cliquez sur le lien) basée à Bâle.

Cet accord va mettre sur les rails les mesures «Bâle II» (cliquez sur le lien) révisées, finalisées en juillet, qui imposent aux banques un renforcement de leur capital et remédie aux défauts mis en évidence par l’effondrement des marchés financiers l’an dernier.

«»Les accords conclus aujourd’hui entre 27 grands pays sont essentiels, car ils établissent de nouvelles règles de régulation bancaire et de surveillance, à l’échelle globale», a déclaré le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, qui présidait la réunion.

La réunion n’a toutefois pas fixé de date précise pour la mise en oeuvre de cet ensemble de mesures qui doivent être étoffées dans les prochains mois.

Perspectives à long terme

Les organismes nationaux de supervision devront s’assurer que les rémunérations ou les bonus des banquiers «sont en ligne avec les performances à long terme et avec un comportement prudent en matière de prise de risques», a souligné Nout Wellink, président du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et gouverneur de la banque centrale néerlandaise.

L’accord prévoit de renforcer sensiblement les exigences en matière de capitaux «tier one» (noyau dur des fonds propres d’une banque) afin d’augmenter «leur qualité, leur cohérence et leur transparence», indique le communiqué.

«Les banques se verront demander d’agir promptement pour relever le niveau et la qualité de leur capital à hauteur des nouvelles règles, mais de manière à promouvoir la stabilité des systèmes bancaires nationaux et de l’ensemble de l’économie», poursuit le communiqué.

Réserves en cas de crise

Les banques centrales se sont notamment entendues sur le principe d’obliger les banques à se doter en permanence d’un capital tampon «contre-cyclique», susceptible d’être utilisé en période de crise financière.

«Ces mesures déboucheront à terme sur des exigences accrues en matière de liquidités et de capital et sur un moindre effet levier (sur l’endettement) dans le système bancaire, moins d’effets pro-cycliques, et une meilleure résistance du secteur bancaire aux tensions», a ajouté M. Wellink.

Les mesures seront précisées d’ici à la fin de l’année, et testées puis affinées jusqu’à la fin 2010. Elles seront appliquées de sorte «à ne pas compromettre la reprise de l’économie réelle».

Prévenir une nouvelle crise financière

Un accroissement des fonds propres devrait prévenir un effondrement des banques comme l’an dernier, lorsque la crise financière avait contraint les Etats à se porter massivement à leur secours dans les grands pays.

L’accord de Bâle II actuellement en vigueur, conclu en 2004 a déjà renforcé et développé les précédentes règles prudentielles des banques en termes de capital. Mais il a dû être négocié pendant des années, se heurtant aux réticences du secteur bancaire

EN RESUME :Le Comité de Bâle a  évoqué trois points pour durcir les règles. Les banquiers centraux se sont d’abord mis d’accord sur la nécessité d’augmenter la qualité et la transparence des fonds propres. Ils ont également approuvé l’idée d’un nouveau ratio obligatoire au plan mondial «d’effet de levier». Cela permettrait de rapporter le niveau en capital au total du bilan des banques en incluant leurs engagements hors-bilan. Troisième point, le Comité a approuvé le principe d’un «capital-tampon». En période de haute conjoncture, les établissements devront faire des réserves. Une obligation qui diminuera en période de crise afin d’éviter les effets procycliques.

BILLET PRECEDENT : Impact des nouvelles règles de calcul sur les actifs(des Banques) pondérés du risque publiées par le comité de Bâle (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Le Point sur les Marchés de Dérivés et autres CDS, CDO…. (cliquez sur le lien)

Formation Financière : Au coeur de la crise : CDS LA SUITE  (cliquez sur le lien)

Formation Financière : Au coeur de la crise : les CDS (cliquez sur le lien)

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