Au final il y a autant de contresens sur l’or qu’il en a sur le dollar….c’est plutôt rassurant et cela prouve au moins que les 2 conservent toutes leurs fonctions « vitales »:
le premier : le dollar en tant que valeur étalon, moyen d’échange et réserve de valeur ,
le second : l’or en tant que poste d’observation behaviouriste et variable d’ajustement du premier…. Petit tour d’horizon des prises de positions et des prises de bec de gold l’aigle parfois un peu trop magnifique pour ètre totalement honnète
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Selon le gourou de Bay Street, Eric Sprott, le prix de l’or n’a pas fini sa poussée. À moyen terme, il pourrait même atteindre 2 000 $ l’once.
La faiblesse des devises et un retour éventuel de l’inflation stimuleront la valeur de l’or, estime Charles Oliver, gestionnaire de portefeuille principal chez Sprott Asset Management (SAM). “Lorsque vous détenez de l’or, vous protégez votre patrimoine. Une once d’or était suffisante pour qu’un citoyen de l’Empire romain s’achète une toge et des sandales. Elle l’est encore pour qu’un américain se procure un nouveau complet et des chaussures.”
La stabilité n’est malheureusement pas l’apanage des devises, dans lesquelles sont monnayés les autres produits d’investissement, ajoute-t-il, faisant référence à la devise de l’Argentine qui s’est ef-fondrée il y a quelques années. “Les gens avaient beaucoup d’avoirs en pesos, et ceux-ci ont perdu leur valeur. Si une partie de ces avoirs avait été en or, leur patrimoine aurait été préservé.” La récente dévaluation de la couronne islandaise est un autre exemple de ce risque.
“Nous croyons que le prix de l’or augmentera beaucoup, et je suis encore plus à l’aise avec cela aujourd’hui, car les gouvernements impriment de l’argent, ajoute Eric Sprott, président et directeur général de SAM. Et lorsqu’il y a une vague de monétisation, les actifs physiques prennent de la valeur, que ce soit l’or, le pétrole, le cuivre, etc.”
En achetant de l’or, on évite le risque de contrepartie. Gold is nobody else’s liability, cite Charles Oliver. En investissant dans un titre boursier ou dans une obligation gouvernementale, il y a des risques de devise, de contrepartie, etc.
“Détenir à la fois des lingots et des titres aurifères est logique, croit-il. Si vous voulez préserver votre patrimoine, détenez des lingots. Si vous voulez faire croître votre actif, vous pourriez en investir une certaine portion en titres aurifères.”
Depuis six mois, Eric Sprott a d’ailleurs vendu des lingots pour augmenter sa position en titres aurifères dans son Fonds d’actions canadiennes Sprott. “Le raisonnement est simple : s’il y avait une hausse du prix de l’or de 20 %, il serait prudent de dire que les bénéfices des sociétés productrices soient en hausse de 40 %. En tant que gestionnaire, je dois décider si je veux avoir plus de potentiel à la hausse et prendre un peu plus de risques.”
Le PDG de Gestion de fonds Mavrix, Mal Spooner, se concentre davantage sur la tendance à court terme des prix. “Nous étions surpondérés, et nous avons réduit ce poids à mesure que le prix de l’or augmentait”, dit-il.
“La corrélation négative entre le dollar américain et l’or est un facteur qui explique la poussée de l’or, mais il n’est pas le seul, ajoute-t-il. La saisonnalité l’explique aussi car, historiquement, le mois de septembre a toujours été fort pour l’or, alors qu’octobre et novembre sont plus faibles. Enfin, les taux d’intérêt bas rendent l’or plus attrayant.”
Selon lui, tant que les taux d’intérêt restent dans cette fourchette, le prix de l’or pourra évoluer entre 700 $ et 1 200 $. “La prochaine étape dans le cycle est une hausse des taux d’intérêt, ce qui est mauvais pour toutes les catégories d’actifs”, estime Mal Spooner.
Par contre, comme les taux d’intérêt seront haussés pour répondre à une menace de l’inflation, cette dernière aura un effet positif sur le prix de l’or. “Dans cette fenêtre, nous verrons typiquement deux étapes : d’abord, le prix de l’or baissera parce que les investisseurs se tourneront vers les obligations. Puis, s’ils perçoivent l’inflation comme une menace, ils voudront revenir vers l’or. Ce qui lui fera reprendre son mouvement à la hausse.”
Anticipant des nuages sombres à l’horizon, les économistes de la Banque Nationale(Banque Canadienne) conseillaient depuis 2005 d’investir dans l’or. Ils viennent de changer leur fusil d’épaule.
Au passage, ils remettent en question le rôle de gardien de valeur attribué au métal jaune. Car un investisseur qui aurait acheté un lingot vers la fin des années 1970 aurait mis 30 ans à retrouver ses avoirs en termes réels). “Il aura fallu la pire crise financière mondiale depuis les années 1930, une forte dépréciation du dollar américain et des craintes inflationnistes liées à l’injection massive de liquidités dans les économies du monde pour que le rendement de l’or soit à peine supérieur à l’inflation américaine”, écrit l’économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion.
L’or a toutefois bien joué son rôle de valeur refuge lors des deux dernières baisses de marché. Il ne faut cependant pas trop s’y attarder, car “historiquement, on observe une différence marquée de rendement entre le marché boursier et le prix de l’or pendant les deux ans qui suivent un creux boursier.”
Les taux réels aux États-Unis sont l’élément principal à observer, estime le gestionnaire de portefeuille de Fidelity, Hugo Lavallée. “Quand les taux réels sont négatifs aux États-Unis, l’or a tendance à monter”, dit-il. Le taux réel est le taux de la Réserve fédérale américaine moins l’inflation totale. Il indique combien votre pouvoir d’achat augmente ou diminue chaque année.
Quand l’inflation est de 3 % et que la Fed maintient ses taux d’intérêt près de zéro, c’est très positif pour l’or. À l’opposé, si le taux réel était de 3 ou 4 %, les investisseurs seraient en mesure d’obtenir un rendement avec un investissement à revenu fixe. L’or perd alors un peu de son attrait.
“À court terme, la corrélation n’est pas si bonne, mais si on regarde sur trois ou quatre ans, les taux réels influencent vraiment les prix de l’or. La question en ce moment est de savoir si nous nous dirigeons vers l’inflation ou vers la déflation. Ceux qui pensent que nous allons vers une inflation de 4 % seront haussiers sur l’or.”
À l’inverse, ils seront baissiers sur l’or si la déflation survient. En effet, les taux de la Fed ne peuvent pas baisser en-dessous de zéro, donc si nous nous dirigeons vers une déflation, le pouvoir d’achat augmentera aux États-Unis, conclut Hugo Lavallée. “Par conséquent, vous voudrez avoir investi dans le dollar américain plutôt que dans l’or, où votre pouvoir d’achat reste stable dans le temps”, conclut-il.
Quoiqu’il en soit et comme le montre un intéressant graphique interactif du Financial Times, (cliquez sur le lien) le prix de l’once de l’or est encore bien loin de son sommet historique en terme réel (ajusté à l’inflation). Car au début des années 1980, il a approché les 1600 $ en dollars de 2009… vicissitudes et momentum du gold !!!!
EN COMPLEMENT : Un vieux dicton affirme que l’or conserve sa valeur dans le temps (cliquez sur le lien) ….il n’aura pas échappé a nos fidèles lecteurs que ce qui précède infirme largement quelque vieux dicton 🙂
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