Paradoxe de l’or : «Ou est situé l’or conservé par les fonds d’investissements? Si c’est aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne je n’en veux pas… vu que l’on me dit de ne plus faire confiance à ces gouvernements».
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
La hausse du métal jaune est très forte si elle est exprimée en dollars.
En hausse de 57 % depuis le début de l’année, au 2 décembre, le cours de l’or continue sa progression et vient de franchir la ligne des 1.200 dollars l’once (31,1034 g).En un mois, l’once s’est appréciée de 15,3%. Depuis le 1er septembre, la hausse atteint 27,5%. Le 3 décembre 2009, le lingot de 1 kg était évalué à 25.850 euros par le courtier CPoR Devises.
Certains gérants de hedge funds tablent sur une nouvelle poussée qui pourrait propulser le métal jaune vers une importante résistance située vers 1.300 à 1.350 dollars.
La vigueur de la hausse fait naître des craintes de formation d’une bulle, mais tel n’est pas l’avis de Benjamin Louvet, directeur général délégué de Prim’Finance et gérant du FCIMT Prim’Commodor, qui gagne 33,75 % depuis le début de l’année (produit sans risque de change). « Si de nouveaux risques survenaient, la première réaction des investisseurs serait certes de nature défensive et donc de privilégier les emprunts d’Etat en dollars. Cet arbitrage aurait pour effet de faire remonter la devise américaine vers 1,45, voire 1,40 contre l’euro. Le mouvement serait d’autant plus rapide que les initiateurs de carry trade en dollars seraient alors obligés de solder leurs positions pour limiter la perte de change. Dans ces conditions, la correction pourrait être de 10 %, ce qui ferait revenir l’once d’or vers 1.075, voire 1.050 dollars. Mais guère en deçà. »
En effet, les banques centrales ont changé de stratégie et sont devenues cette année acheteuses nettes du métal précieux alors que la production minière s’inscrit dans une tendance baissière.
« La Banque centrale d’Inde, qui a acheté 200 tonnes d’or mises en vente par le FMI en novembre, serait prête à acheter un nouveau lot de 200 tonnes », précise Benjamin Louvet. L’Inde n’est pas le seul pays à s’intéresser à l’or du FMI. Le Sri Lanka en a déjà acheté, ainsi que l’Etat mauricien.
La Chine souhaite également en acquérir une partie bien que le pays soit devenu le premier producteur d’or au monde cette année. Consciente du risque de création de bulle après cette vague d’achats, la Banque centrale de Chine vient de préciser qu’elle surveille attentivement l’évolution des cours. Elle ne souhaite pas voir le prix de l’or flamber alors qu’elle s’est donné pour objectif de diversifier ses réserves de change (2.210 milliards de dollars à fin août 2009) en portant son stock d’or de 1.054 tonnes à 6.000 tonnes dans les trois à cinq ans à venir, puis à 10.000 tonnes à un horizon de dix ans. Une hausse excessive lui coûterait donc cher. Plus gros détenteur de réserve de change, la Banque centrale de Chine pourrait devenir le plus important détenteur d’or au monde. « Ce programme d’achats est à rapporter à une production mondiale de 2.000 tonnes en 2008 », rappelle Benjamin Louvet.
Dans son commentaire bihebdomadaire daté du 2 décembre, le fondeur-affineur allemand Heraeus prenait note de la hausse des cours de l’or.
En tout état de cause, Heraeus table sur une correction significative à un moment ou à un autre, et à tout le moins ‘à un retour sur la voie de droite’ de la tendance aurifère. Mais il se demande quel évènement pourrait bien le provoquer. De puissants supports sont identifiés à 1.080, 1.050 et 1.025 dollars.Il analyse en attendant les diffeérents paramètres de la hausse :
Elle ne vient pas de la demande industrielle, qui se montre attentiste.
De plus, ‘la demande de lingots n’affiche pas de hausse significative non plus.
Et bien que celle des ETF ait été soutenue la semaine dernière, elle semble ralentir de nouveau’, indique son analyste en chef Wolfgang Wrzesniok-Rossbach. L’évolution récente de l’encours du premier ETF aurifère mondial, l’américain SPDR Gold Shares, parait lui donner raison : cet encours a bien progressé de mercredi à jeudi, mais de 280 kilos seulement, contre 610 kg chacune des deux journées précédentes et + 2,13 tonnes le 30 novembre.
Selon Heraeus, les responsables de la hausse sont :
(1) les spéculateurs dont les positions nettes ‘longues’ viennent encore de marquer des records
(2) un peu de demande physique en Asie et en Europe, soutenue notamment par la faiblesse du dollar et
(3) peut-être l’industrie minière, suggère-t-il. W. Wrzesniok-Rossbach fait référence aux rachats par les mineurs de leurs programmes de ventes à terme, comme Barrick Gold qui vient d’accélérer les siens.
Mais ce fabricant de produits d’investissement de détail en métaux précieux – lingots & lingotins essentiellement – ajoutait deux remarques :
‘la demande physique reste déprimée et l’afflux de métal recyclé grimpe en flèche’. ‘Tant en Europe qu’à Hong Kong, de plus en plus d’or à recycler nous arrive’. Le recyclage est, après les mines,
la seconde composante de l’offre de métal jaune avec 34% de l’offre totale environ en 2008 comme durant les 2è et 3è trimestres 2009, selon le World Gold Council
Responsable de la recherche sur les investissements au sein du World Gold Council – la «voix» des groupes aurifères –, Rozanna Wozniak remet les pendules à l’heure, en faisant le point sur les quantités échangées au niveau mondial.
Selon elle, la hausse des cours est aujourd’hui moins soutenue par la demande de métal: entre juin et septembre 2009 celle-ci était inférieure d’un tiers par rapport à celle de l’été 2008. En réalité, c’est la diminution de l’offre qui entretiendrait l’appréciation actuelle. C’est en particulier le cas des quantités cédées par les épargnants indiens, qui contrôlent 18 000 tonnes de métal et peuvent faire bouger le marché mondial. «Ils ont vendu ce qu’ils voulaient en début d’année; maintenant, en dépit des niveaux de prix, ils hésitent, se demandent s’il ne faut pas attendre une prochaine baisse pour racheter», décrit Rozanna Wozniak…
Du côté technique, les analystes de ScotiaMocatta écrivaient hier que ‘l’or a depuis deux mois suivi deux canaux haussiers : le canal à un mois semble se reposer sur les 1.183 et tendre vers les 1.230, quand le canal de plus long terme qui lui est associé pointe les 1.204 et 1.267 dollars l’once, avec un autre support à 1.141’. ScotiaMocatta reste haussier tant que de nouveaux records sont atteints, mais reste inquiet d’un éventuel ‘retournement rapide’. Il suggère aux traders de court terme de placer un ‘stop loss’ à 1.183 dollars Ils estiment cependant qu’une fois que les achats qui actuellement soutiennent l’or seront épuisés, ‘nous nous attendons à une correction tout aussi violente’ que l’a été la hausse.
A dire vrai, tout le monde achète de l’or ou ses dérivés financiers désormais. Les fonds, les Etats, les Banques Centrales et même les investisseurs particuliers. Les cours des groupes qui disposent de mines aurifères ne cessent de grimper. L’un d’entre eux et non des moindres, le premier producteur mondial Barrick Gold, n’est d’ailleurs pas étranger à cette spéculation effrénée. Il a en annoncé hier avoir terminé l’élimination de ses derniers instruments de couverture sur le métal précieux. Les entreprises du secteur se protègent en effet du risque de baisse des cours en souscrivant des contrats de vente future à prix fixes de leur production, qui leur permettent de lisser leurs gains. Mais quand le cours réel est trop déconnecté des prix des contrats de couverture, ce qui se produit notamment en cas de flambée rapide, le manque à gagner peut être conséquent. Barrick Gold avait annoncé dès septembre le début des opérations de débouclage de ses contrats de couverture. Cela montre que le groupe minier est plutôt confiant dans les perspectives du métal précieux. Un signal qui n’a pas échappé aux investisseurs et qui contribue à soutenir la spéculation ambiante
Voila qui promet quelques belles gueules de bois en perspective…..et de quoi rire….jaune
BILLET PRECEDENT : Gold : l’OR à tout prix….Infographie (cliquez sur le lien)
Catégories :Changes et Devises, Gold et Métaux Précieux
1 réponse »