-Il peut paraître décalé et iconoclaste de comparer les régulateurs financiers à des trafiquants de drogue. L’analogie ne manque pourtant pas de sel; elle vaut donc la peine d’être tentée….
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D’abord, ils ont rendu l’Occident accroc à l’opium du crédit pour tous. Et quand, inévitablement, les overdoses se sont multipliées parmi les plus pauvres, ils ont précipitamment retiré leurs produits du marché. Mais loin de prendre leur retraite, nos dealers ont substitué à une orgie de crédit des palliatifs capiteux. La relance budgétaire et l’afflux de liquidités des banques centrales sont au crédit ce qu’est la méthadone à l’héroïne.
Qu’arrivera-t-il quand nos revendeurs renonceront à leurs vices? Quand ils retrouveront le droit chemin et abandonneront jusqu’à la méthadone?
C’est sans doute la question que les marchés doivent se poser avant 2010. Parce que si le rétablissement de l’économie se poursuit, il faudra bien entamer le sevrage à un moment ou à un autre l’année prochaine.
Dans le meilleur des mondes possibles, on verrait apparaître des signes clairs que le consommateur a décroché, que le monde financier peut se passer des béquilles fournies par les banques centrales ou les ministres des finances.
Mais une étude néerlandaise, celle de la banque ING, trahit les craintes des investisseurs liées à un resserrement monétaire aux Etats-Unis, quand les accro du taux zéro seront une fois de plus contraints de se sevrer.
ING a demandé à des parieurs sur les marchés émergents quel trimestre de l’année 2010 présente, selon eux, le plus grand risque d’une chute de 20% des marchés d’actions. Pas moins de 80% d’entre eux estiment qu’une chute de cette ampleur est probable l’année prochaine, et plus de 40% ont répondu qu’elle devrait avoir lieu au deuxième trimestre.
Une idée cohérente avec celle d’une première hausse, même limitée, des taux directeurs de la Réserve fédérale au troisième trimestre. En général, les marchés d’actions des pays émergents repartent en effet en baisse un mois ou deux avant le premier tour de vis de la Fed.
Nous en sommes donc là. Toutes choses égales par ailleurs, les marchés redoutent avant tout un tour de vis monétaire qui, même modeste, feraient dérailler les marchés.
Certes, la politique monétaire est encore très accomodante. Les banquiers centraux insistent d’ailleurs lourdement sur le fait que les taux resteront bas pendant une période prolongée.
Quoi qu’il en soit, il faut espérer que lorsqu’ils commenceront à retirer leurs dopants du marché, ils le feront en douceur, très, très progressivement et avec maestria , maestro Bernanke devant se montrer plus artiste que roi de la bricole….
Par ici la sortie….special stress test investisseur
La Fed montre donc la voie et prépare le terrain c’est ainsi qu’elle a annoncé lundi dernier qu’elle allait mener une série d’opérations de retraits de liquidités du système bancaire à «petite échelle» dans «les semaines à venir».
Ces opérations sont la prolongation en grandeur nature des tests que la Fed avait annoncés en octobre, indique la branche new yorkaise de la banque centrale, qui sera chargée de les réaliser.
Le but de ces tests et des transactions à venir est de faire en sorte que la banque centrale soit prête à mener de véritables opérations «de prise en pension inversée tripartites », ainsi qu’on les appelle, si son Comité de politique monétaire (FOMC) décide qu’il faut en passer par là, indique la Fed de New York.
Lors d’une «prise en pension inversée tripartite» la Fed reprend, en échange d’actifs (obligations, titres de crédit divers, etc.), des dollars qu’une institution financière a en réserve, par l’intermédiaire d’un tiers, en l’occurrence les institutions financières privées officiellement «spécialistes en valeur du Trésor».
On remarquera cependant les moult précautions locutoires qui prévalent à la mise en place de l’opération :
Plusieurs dirigeants de la Fed, dont son président, Ben Bernanke en personne , ont indiqué que ce genre d’opérations pourrait être un des outils utilisés par la banque centrale pour piloter, le moment venu, la politique monétaire de sortie de crise, dont le but est de faire cesser sans à-coup le soutien énorme apporté par la Réserve fédérale au système financier américain afin de permettre à l’économie du pays de passer le cap de la crise. Les opérations en grandeur nature annoncées lundi ont pour seul but de préparer au mieux l’avenir et ne représentent «aucun changement dans la conduite de la politique monétaire», et ne devraient donner lieu à aucune interprétation concernant la date d’un éventuel changement, écrit la Fed.
Lors de sa dernière réunion, début novembre, le Comité de politique monétaire a mis en garde contre tout excès d’optimisme et a laissé entendre qu’il n’était pas près de relever le taux directeur quasi-nul de la Fed en vigueur depuis près d’un an.
Quid du système bancaire US ???
À l’observation s’il est sorti d’affaire le système bancaire US n’est pas près de voler de ses propres ailes et ceci pour 2 raisons :
-Bernanke et ses amis n’y tiennent pas trop…. n’étant pas arrivés encore au bout de la « correction » qu’ils infligent à Wall Street …
– Il est dans l’incapacité fonctionnel de le faire trop dépendant et de l’aide et des subsides de la FED… .Une sorte de syndrome de stockolm appliqué au système bancaire.
Un bon indicateur de cet état de fait c’est le niveau des réserves du système bancaire américain
En temps normal, les banques ne détiennent que le minimum de réserves nécessaires pour faire face à leurs engagements, mais actuellement les réserves dépassent de 1.000 milliards le minimum requis par la Réserve fédérale américaine. Cet excès de réserve témoignent des inquiétudes des Banques et des précautions ,plus ou moins imposées par les circonstances et par la FED ,qu’elles prennent.
La situation peut bien sur s’expliquer par les mesures exceptionnelles de la Fed visant à soutenir l’économie. La banque centrale s’est substitué a un système bancaire défaillant et une grande partie des liquidités injectés a abouti dans le système bancaire : assainissement tout azimut, augmentation des fonds propres, réserves gonflées en rapport avec la prise de risques…Bref tout sauf des liquidités injectées dans l’économie dite réelle sous forme de crédit pour éviter de générer la moindre pression inflationiste…. En effet, les réserves pourraient servir au financement de larges volumes de crédit, qui alimenteraient la consommation et l’inflation.
Mais dans les faits, l’offre de crédit est en baisse, les banques demeurant très prudentes vu les efforts de soutien dont elles ont bénéficié. “Si elles n’accordent pas de prêts, elles ne peuvent pas accumuler de créances douteuses”, résume John Mason, professeur à Penn State.
De bonnes ames qui n’ont toujours rien compris au film se déroulant se plaignent ques les banques ne prètent pas davantage et certains observateurs avisés mais peu nombreux leur répondent avec justesse qu’on ne peut pas s’attendre à une augmentation du crédit bancaire si peu de temps après une récession. Ils ne lient pas la baisse du crédit et l’augmentation des réserves à une incertitude des banques, mais jugent que les mesures de la Fed ne pouvaient qu’aboutir à la situation actuelle, quelle que soit la volonté ou pas des banques d’accorder des crédits.
Dans tous les cas, l’augmentation des réserves a donné un sentiment de sécurité aux banques, comme cela a déjà été le cas dans le passé. A la fin des années 1930, les efforts de la Fed pour réduire les réserves bancaires ont clairement contribué aux difficultés économiques qui ont suivi. “La Fed n’était pas consciente du fait que les banques voulaient conserver ses réserves”, explique Paul Kasriel, économiste chez Northern Trust. “Le résultat est que les banques ont davantage réduit leur offre de crédit.”
La Fed dispose maintenant d’outils pour éviter de telles erreurs. Elle peut ainsi rémunérer les réserves par des intérêts plus élevés afin d’éviter qu’elles ne soient utilisées en attendant que ces plantureuses réserves ne servent à amortir dans les bilans les créances douteuses accumulés dans l’immobilier, l’immobilier commercial et autres cartes de crédit…
Vous l’aurez compris Pour la Fed tout est devenu une question de timing ou le réglage des taux courts , taux long doivent être a même de soutenir un immobilier convalescent et un redemarrage de l’économie le plus harmonieux possible…
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : l’excellent billet du non moins excellent site Quiperdgagne sur le REVERSE REPO (cliquez sur le lien)
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