Définir le déficit
• Un Etat subit un déficit budgétaire lorsque, sur une année, ses dépenses sont plus élevées que ses revenus. Les revenus d’un Etat proviennent des impôts directs et indirects et des dividendes de participations dans des entreprises. Côté dépenses, on trouve les activités de l’Etat (défense, justice, administration etc.), mais aussi les intérêts dus sur la dette publique !
. Dans la zone euro, en 2008, le déficit moyen des Etats s’élevait à seulement 2,3% du PIB. Mais pour 2009, on table déjà sur une moyenne de 6,9%, et sur 7,5% pour 2010. En 2010, la Grèce devrait être le plus mauvais élève de la classe, avec un déficit de 13%.
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• Pour combler les déficits budgétaires, les autorités contractent de nouvelles dettes, principalement en émettant des obligations. Cette année, les Etats occidentaux auront récolté des fonds au moyen d’obligations pour un total de 8 000 milliards d’euros, soit un tiers de plus qu’il y a deux ans ! L’an prochain, ce montant va encore augmenter. Dans la zone euro, selon la Commission européenne, la dette publique atteindra 84% du PIB, contre 66% avant l’éclatement de la crise. Et selon le Fonds monétaire international, dans les pays du G20, ce chiffre pourrait grimper de 40% d’ici 2014, pour atteindre 118% du PIB.
Vivre selon ses moyens
De tels déficits ne peuvent perdurer et surtout pas déraper davantage. Car rappelons-nous les chiffres que les autorités serinaient, il n’y a pas si longtemps : pour faire partie de la zone euro, il fallait un déficit qui ne dépassait pas 3% du PIB et une dette publique de maximum 60% du PIB !
Les chiffres actuels sont donc à considérer avec sérieux et les Etats contraints d’adapter leur train de vie à leurs moyens. Soit en réduisant les dépenses, soit en augmentant les revenus. Pas une mince affaire dans les deux cas, en temps de crise. Car pour augmenter les revenus, il faut relever les impôts, ce qui n’est pas sans danger pour la reprise économique.
Concernant les dépenses sensées stimulerla croissance selon le modèle obsolète de type keynésienj’en profite pour glisser un petit rappel sur l’excellent travail de recherche de Alberto Alesina et Silvia Ardagna, de Harvard 3.
Leur analyse, parue en octobre, se penche sur 21 pays membres de l’OCDE et analyse l’impact de 91 programmes de relance effectués depuis 1970. Ils montrent qu’une baisse d’impôt accroît fortement la probabilité de réussite d’un plan de relance et une augmentation des dépenses budgétaires augmente plutôt le risque d’échec. Ils ajoutent que pour rééquilibrer les comptes publics, mieux vaut baisser les dépenses budgétaires qu’accroître les impôts.
Ces résultats confirment les travaux de l’actuelle présidente des conseillers économiques de Barack Obama, Christina Romer, et de son mari, David Romer. Tous deux ont montré en 2008 que chaque dollar de baisse d’impôt augmentait le PIB de 3 dollars. Arthur Laffler et sa courbe magique en avait fait fait déjà la brillante démonstration en des temps plus glorieux…
Le cas des Grecs
Le remous connu la semaine dernière autour de la Grèce concerne précisément l’énorme déficit budgétaire du pays et sa dette en incessante croissance. Et comme l’Etat grec veut éviter toute politique de limitation des dépenses et de hausse des revenus ( la politique dite du nini et qui confère en la présente au neuneu…), le marché se demande à juste raison si le pays restera en mesure de financer ce déficit et de rembourser sa dette.
Pour compenser le risque de cette situation, les investisseurs exigent dès lors de percevoir sur les obligations de l’Etat grec un intérêt de 2,3% supérieur à celui des emprunts de l’Etat allemand (bien que les deux pays fassent partie de la zone euro). Et ce cas particulier donne a réfléchir sur le danger qui menace tous les pays industrialisés souffrant de lourds déficits et d’une dette accablante.
Il se pourrait bien, face à ce risque, que les investisseurs réclament aussi un intérêt plus élevé sur les emprunts d’Etat. Or, des taux élevés, c’est précisément ce que veulent éviter à tout prix les autorités publiques endettées, mais aussi le secteur immobilier (les prêts hypothécaires suivent ces taux ), ainsi que les investisseurs détenant déjà des obligations d’Etat.
Petite remarque au passage sous ses aspects progressistes, le Traité de Lisbonne ouvre aussi une sacrée brèche dans la coque du navire Euro. La possibilité de revenir à une monnaie nationale, donc abandonner la monnaie unique, tout en restant membre de l’Union….affaire à suivre donc !!!!
En conséquence de quoi , il n’est vraiment pas conseillé pour l’instant de placer ses avoirs pour une période trop longue, aux taux offerts actuellement, qui ne tiennent pas compte du risque de hausse des taux.
EN COMPLEMENT :
Allemagne: déficit budgétaire 2010 s’élèverait à EUR86 mds
Le gouvernement allemand prévoit pour 2010 un déficit budgétaire de près de 86 milliards d’euros, a déclaré mercredi le ministre allemand des Finances.
Wolfgang Schäuble s’exprimait lors d’une conférence de presse sur le projet de budget du gouvernement pour 2010, qui prévoit une hausse des dépenses de près de 10,5%.
Selon les prévisions du gouvernement d’Angela Merkel pour l’exercice 2010, plus d’un tiers du budget de 325,4 milliards d’euros sera financé par de nouvelles dettes, soit 85,8 milliards d’euros, contre un objectif de 37,5 milliards fixé pour 2009.
Interrogé sur d’éventuels risques liés à la perspective d’une hausse des taux d’intérêt et du coût du service de la dette, W.Schäuble a indiqué que ceux-ci étaient limités pour l’exercice 2010.
Il a précisé en avoir discuté avec le président de la Bundesbank, Axel Weber, qui assistait à la réunion du gouvernement ce mercredi.
Le déficit public de l’Allemagne se creusera l’an prochain, et sera plus proche de 6% du produit intérieur brut que de 5%, a ajouté Wolfgang Schäuble. La limite fixée par l’Union européenne est de 3%.
De nombreux risques pèsent sur la crédibilité de l’euro, a par ailleurs souligné le ministre, sans toutefois les spécifier.
source newswire dec09
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