Formation a la gestion de portefeuille

Matières Premières : Initiation aux FCIMT (fonds communs d’intervention sur les marchés à terme)

Introduits en France par la loi du 23 décembre 1988, les fonds communs d’intervention sur les marchés à terme (FCIMT) n’ont pas connu un grand succès commercial. Jugés risqués, ces fonds ne peuvent faire l’objet de démarchage, leur prospectus comporte une page de garde qui alerte le souscripteur éventuel sur « des risques de pertes importantes et rapides ». En outre, toute première souscription ne peut être inférieure à 10.000 euros. Enfin, les FCIMT ne sont pas éligibles aux contrats d’assurance-vie en unités de compte.

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Moins de dix gestionnaires restent actifs sur ce marché.

 Thaddée Tyl, président de Rivoli Fund Management, se déclare cependant confiant dans l’avenir du produit, notamment en raison de sa capacité à diversifier le risque d’un portefeuille tout en offrant une grande liquidité. D’ailleurs, le FCIMT Rivoli International Fund a réalisé d’excellentes performances en 2007 et en 2008, alors que les fonds classiques éprouvaient d’importantes difficultés. Cette année, il va cependant extérioriser une légère perte.

 L’équipe de gestion peut intervenir à la hausse comme à la baisse des cours et mixer de nombreuses matières premières, mais sans utiliser l’effet de levier de l’emprunt. Avec de telles marges de manoeuvre, le fonds extériorise un profil performance-risque avantageux par rapport à de nombreux fonds thématiques ou même par rapport aux produits à gestion passive tels que les trackers. « L’or s’avère très spéculatif, souligne Thaddée Tyl, c’est l’une des rares matières premières à ne pas dépendre du rapport offre-rendement entre producteurs et utilisateurs. »

Intervenir sur les marchés à terme de matières premières est une affaire de spécialiste.

A la différence des marchés à terme financiers, il faut prendre en compte le coût du stockage et l’avantage que peut procurer la détention physique de la matières première. « Le coût de stockage du pétrole s’élève à 24 dollars par an, soit près de 30 % du prix du baril, souligne Benjamin Louvet, directeur général délégué de Prim’Finance. Un investisseur qui table sur une hausse du pétrole pourrait obtenir une performance quasi nulle même si son anticipation était bonne. »

« Contango » et « backwardation »

En outre, les cours à terme sont fortement influencés par ce que les Anglo-Saxons appellent le convenience yield.

Il s’agit de l’intérêt lié à la détention de la matière première. Ainsi, à la saison des cyclones, le prix du pétrole au comptant monte, tandis que ceux du terme restent stables, l’approvisionnement du marché devant retrouver son niveau habituel. Dans ce cas, le détenteur d’un contrat proche de l’échéance peut reporter sa position avec profit en la vendant et en achetant simultanément une échéance plus lointaine. C’est ce que l’on appelle déport, ou back-wardation.

En revanche, en cas de surproduction momentanée, les cours du comptant et la première échéance sont pénalisés par cet engorgement. Le marché est alors en report, ou contango. Et, en cas d’équilibre entre offre et demande au comptant, le coût de stockage conduit à une situation de report. Voir le billet :  Matières Premières : Backwardation, Contango Kesako?? (cliquez sur le lien)

Joël Antoine | JDF HEBDO | 19.12.2009

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