Après un début d’année solide, les places asiatiques ont connu une semaine plutôt calme. Les marchés taïwanais, coréen et indonésien ont progressé tandis que les marchés chinois, de Singapour, indien et de Hong Kong sont restés stables.
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
La PBOC, banque centrale chinoise, a procédé, pour la première fois depuis juin 2008, au resserrement des taux de réserves obligatoires. Les grandes banques doivent désormais placer l’équivalent de 16 % des montants de leurs crédits avec la PBOC contre 15,5 % auparavant. Cette mesure administrative a déjà été utilisée par la Chine en 2004 pour réduire les flux de liquidité. Elle est un signal envoyé aux banques afin qu’elles soient plus prudentes. Néanmoins, cette décision ne s’apparente pas réellement à une action de lutte contre l’inflation. A noter d’ailleurs une anticipation de l’ augmentation de l’inflation en Chine au cours du 1e trimestre. Celle-ci devrait ensuite se stabiliser à partir d’avril à un niveau inférieur à 3 % de hausse annuelle, ce qui reste acceptable.
Une première hausse des taux directeurs, actuellement très bas, pourrait accompagner cette mesure dans les prochains mois mais sans changer radicalement les conditions monétaires favorables. Ces décisions illustrent la confiance de la Chine vis-à-vis de l’accélération de la reprise, des exportations notamment. Positive et responsable au demeurant, cette mesure pourrait être imitée dans d’autres pays de la région, Inde et Corée notamment. Ce serait alors la première fois que des pays asiatiques augmentent leurs taux sans attendre que les Etats-Unis le fassent, signe que la reprise économique ne s’enclenche pas à la même vitesse de part et d’autre de l’Océan Pacifique. Les banques centrales indonésienne et thaïlandaise ont, quant à elles, maintenu leurs taux 3 mois inchangés cette semaine mais l’exemple chinois pourrait leur donner des idées. En définitive, ce mouvement devrait permettre à la région, dans un contexte d’inflation limitée, de bien préparer la sortie de crise globale, de connaître une appréciation régulière des devises domestiques et donc d’attirer des flux nouveaux d’investissement et d’alléger la facture des importations, de matières premières notamment.
CHINE
Les marchés chinois ont connu une semaine variable. Le fait marquant réside dans le relèvement plus rapide que prévu des taux de réserves obligatoires. Cette mesure vise à contenir tout risque de surchauffe et de bulle, ce qui est positif pour le cycle économique sur le long terme.
La tendance générale de la croissance reste intacte mais elle sera bien contenue. De plus, le fait que ce relèvement intervienne plus tôt que prévu fait penser que l’économie sous-jacente pourrait être plus solide que prévu, ce qui signifie de meilleures croissances des bénéfices. Les commentaires de Wen sur l’accélération du processus d’intégration télécoms / TV / Internet ont porté les télécoms, secteur longtemps à la traîne. Les sociétés liées aux exportations ont affiché de bonnes performances grâce aux chiffres positifs d’exportations pour le mois de décembre.
Cette semaine, l’indice HSI a baissé de 2,9 % tandis que le CSI 300 a progressé de 0,1 %.
Les marchés devraient être volatils (en particulier les banques et le secteur immobilier).
INDE
La saison des publications de résultats a agréablement commencé cette semaine. Infosys (2e position du fonds) a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes avec une croissance trimestrielle du chiffre d’affaires bien meilleure qu’anticipée (à +6,7 %). Grâce à une augmentation des tarifs et un meilleur taux d’utilisation, la marge d’EBITDA s’est améliorée de 90 pb par rapport au trimestre précédent.
Axis Bank et HDFC Bank ont également publié des résultats supérieurs aux attentes avec des croissances bénéficiaires annualisées respectives de 31 % et 23 %. Il est intéressant de noter que la qualité des bilans de ces deux banques s’améliore grâce à la forte reprise économique à laquelle nous avons pu assister lors des 12 derniers mois.
En décembre, l’inflation est en ligne avec les attentes, à 7,3 %. Cette inflation combinée à la vigueur de l’économie indienne vont très probablement amener la Reserve Bank of India à entamer un resserrement monétaire lors de sa réunion trimestrielle le 29 janvier prochain. Tous les investisseurs attendent d’avoir davantage d’éclaircissements quant à la politique monétaire. C’est la raison pour laquelle le marché indien n’a pratiquement pas évolué depuis le mois de novembre. En dépit d’un resserrement inéluctable, les perspectives du marché indien restent bonnes sur un horizon d’investissement d’un an et que chaque correction devrait être considérée comme une opportunité d’investissement.
SEMAINE PRECEDENTE : Commentaire : Marchés Asiatiques émergents / SEMAINE 1 (cliquez sur le lien)
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :
Le spectre de l’inflation resurgit en Asie
Les prix chinois pourraient augmenter jusqu’à 8% au deuxième trimestre 2010. Pékin multiplie les mesures pour éviter tout dérapage. New Delhi tente aussi d’enrayer la flambée
De la Chine jusqu’en Inde, en passant par le Pakistan, le Sri Lanka et la Thaïlande, l’attention de tous les économistes est braquée sur le spectre de l’inflation, qui pourrait compromettre la croissance en Asie. Une forte masse monétaire liée aux milliards dépensés dans le cadre de politiques de relance, les taux d’intérêt relativement bas ainsi que la hausse des prix alimentaires à la suite de mauvaises récoltes et des matières premières minières ont déjà déclenché un mouvement haussier des prix.
En Chine, l’indice des prix à la consommation pour décembre sera publié ce jeudi. Le consensus l’estime à 1,4%, contre 0,6% le mois précédent. Selon le State Council Development Research Centre à Pékin, il atteindra entre 3 et 3,5% en rythme annuel en 2010. Beaucoup plus alarmiste, BNP Paribas prévoit une inflation jusqu’à 8% dans une étude publiée lundi à Hongkong.
Plusieurs faits n’ont en effet pas échappé aux prévisionnistes. A commencer par la décision anti-inflationniste inattendue de la Banque centrale de la Chine d’augmenter les fonds propres des banques pour réduire le flot de crédit. Les autorités chinoises, tout en maintenant leur politique de logements à bas prix, craignent un surinvestissement et une bulle dans l’immobilier. L’an dernier, les prix des logements ont augmenté de près de 6% dans les 70 plus grandes villes. Pour éviter la spéculation, l’Etat vient de légiférer pour que les personnes individuelles qui achètent un logement ne puissent le revendre avant cinq ans.
Crise politique en Inde
La crainte de l’inflation resurgit en Chine aussi à la lumière de la forte croissance économique au 4e trimestre 2009. Les chiffres officiels seront publiés jeudi, mais les économistes prévoient un taux de 10,6%, contre 8,9% au 3e trimestre. A ce rythme, la Chine remplacera le Japon comme la deuxième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis.
La situation est considérée comme plus dramatique en Inde. Selon les chiffres publiés lundi, les prix du commerce en gros ont grimpé de 7,31% en décembre, contre 4,78% le mois précédent. «La Reserve Bank of India (la banque centrale) ne laissera pas l’inflation hors de contrôle, a affirmé son directeur adjoint. Nous devons penser à une stratégie de sortir de nos plans de relance et sortir la masse monétaire excédentaire du marché.»
L’évolution des prix, notamment de denrées alimentaires, est un sujet très sensible en Inde, où 800 millions de personnes sur 1,2 milliard vivent avec moins de deux dollars par jour. Les prix des céréales, des légumes du riz et du sucre ne cessent de monter depuis la dernière mousson marquée par des pluies peu abondantes. Quelques mesures comme l’abolition de droits de douane à l’importation de certains vivres n’ont pas vraiment soulagé la population. Le gouvernement subit déjà des attaques pour son incapacité à juguler la flambée des prix. L’opposition parlementaire appelle à des manifestations ces prochains jours. Le premier ministre, Manmohan Singh, vient de convoquer une réunion à la fin du mois avec les responsables des 29 Etats que constitue le pays.
Mise en garde de la BAD
Dans une étude publiée la semaine dernière, la Banque asiatique de développement (BAD) met en garde contre le spectre de l’inflation. Les deux pays visés sont la Chine et l’Inde, mais d’autres pays ne sont pas totalement épargnés. En Thaïlande, les prix ont augmenté de 3,5% en décembre dernier, mais le Pakistan et le Sri Lanka ont battu le record de la région avec 10,5% pour le même mois.
La BAD craint aussi l’inflation importée par le biais des matières premières dont ces pays ont besoin pour la production industrielle alors que celle-ci est en hausse dans l’ensemble de l’Asie. Pour 2010, elle prévoit une croissance de 6,6% pour l’Asie (hors Japon), contre 4,5% l’an dernier.
Par Ram Etwareea le temps jan10
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- L’inflation repart (cliquez sur le lien)
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Taiwan autorise les continentaux à investir en Bourse 500 M USD
Taiwan va autoriser les investisseurs de Chine continentale à investir jusqu’à 500 millions de dollars dans la Bourse de l’île, ce qui renforcera davanatge les liens économiques entre les deux Chines, a annoncé samedi le gouvernement taïwanais.
Dès lundi, les investisseurs institutionnels chinois pourront acquérir jusqu’à 10% de parts dans les compagnies financières et gazières ou toute autre compagnie contrôlée par le ministère de l’Economie, a indiqué la Commission du contrôle financier de Taïwan.
Toutefois, il existe un plafond de 8% s’agissant des compagnies martimes. En outre, les investisseurs continentaux ne sont pas autorisés à acheter des parts dans les compagnies aériennes, les compagnies de fret aérien, les marchés à terme, les sociétés de construction, l’immobilier et les média.
Cette annonce interveint au moment où trois accords financiers signés par Pékin et Taïwan signés en novembre ont pris effet samedi. Ces textes renforcent la coopération en matière de banques, d’assurance et de titres financiers.
L’un de ces textes autorise pour la première fois les investisseurs de Chine continentale à placer des fonds dans la Bourse de Taïwan
source afp jan10
MARCHÉS INDIENS.
Attentes sur les infrastructures
Les prévisions restent élevées cette année.
Mais l’analyse technique montre qu’ils sont proches de leurs niveaux de résistance.
Les marchés boursiers indiens ont connu une performance annuelle extraordinaire en 2009 avec l’indice Nifty en hausse de 78% et le SENSEX de 83%. Durant la même période, la roupie indienne s’est renforcée de quelque 4% par rapport au dollar américain. Les investisseurs, qui ont prévu des prises de bénéfices au début de l’année, ont été «déçus» par la bonne santé du marché durant les premiers jours de 2010. Comme mentionné précédemment, les marchés émergents ont généralement bénéficié d’un afflux massif de fonds. Les investissements directs étrangers sur le marché chinois et indien ont atteint les niveaux record de l’an dernier et une poursuite de cette tendance est attendue.
Se terminant le 31 mars 2010, l’année fiscale indienne pourrait conclure sur une croissance économique de 7,75%. En combinant, les perspectives de croissance du PIB de 7% formulées par le Premier ministre Singh et une augmentation des taux de croissance de 9 à 10%, il est évident que les marchés indiens gardent pleinement leur potentiel de croissance.
Bien que l’augmentation des prix des matières premières ait eu un impact sur l’inflation, reflétée autravers des prix des denrées alimentaires et de l’augmentation attendue des prix des produits manufacturés, les taux d’intérêt restent stables. Ceci est une indication claire que le gouvernement est disposé à accepter une inflation modérée afin de stimuler la croissance.
Quels sont les secteurs bénéficiant de ces perspectives positives? Que doivent surveiller les investisseurs?
Nous pouvons dire que le secteur automobile connaît encore un intérêt soutenu. Certains des principaux constructeurs automobiles lancent des nouveaux modèles dans ce qui est le deuxième marché mondial présentant la plus forte croissance, derrière la Chine. Les constructeurs automobiles et fournisseurs nationaux profiteront de l’augmentation de la demande des consommateurs. Tel que Hero Honda qui, pour faire face à la demande croissante, vient d’annoncer un plan de lancement d’une chaîne de scooters automatique de prochaine génération.
En ce que concerne le secteur bancaire, des initiatives afin améliorer le processus de standardisation de mise aux enchères des actifs en difficulté, ainsi que la réanimation du marché secondaire y afférent, devrait aider la restructuration des bilans des établissements bancaires. Bien que les concurrents de State Bank of India aient déjà fait de nombreuses tentatives de consolidation, les autres banques pourraient également poursuivre dans cette direction. Ainsi, les cessions probables et autres consolidations pourraient conduire, au cours de la prochaine année fiscale, à ce que les banques du secteur public surperforment celles du secteur privé.
Les perspectives économiques positives et une amélioration de la confiance devrait avoir un impact sur le secteur des biens de consommation. On peut s’attendre à voir une nouvelle augmentation de la demande de produits de luxe, principalement dans les grandes villes.
Mais par-dessus tout, l’infrastructure reste le secteur à suivre de près. Une nouvelle amélioration de la croissance économique ne peut être atteinte qu’avec une infrastructure efficace. Comparé aux autres marchés émergents, l’Inde manque certainement d’installations efficaces qui devront voir le jour sous peu. Le législateur étant arrivé à la conclusion que ces investissements doivent être coordonnés au travers d’un partenariat des secteurs publics et privés et ce, afin d’éliminer les difficultés sousjacentes au développement dédites infrastructures; les entreprises liées aux secteurs de l’ingénierie et de l’énergie pourraient bien être les principales bénéficiaires de ce développement.
Globalement, les attentes concernant les marchés boursiers indiens restent élevées cette année mais les investisseurs ne devraient pas s’emballer pour autant. En effet, l’analyse technique montre que les deux principaux marchés indiens sont actuellement proches de leurs niveaux de résistance. A moins qu’il ait une rupture nette des lignes de résistance, les ventes à court terme pourraient conduire les indices à des niveaux de support d’environ 15% en dessous des niveaux actuels. Toutefois, de telles ventes fourniraient des occasions d’achat, car les perspectives long terme des actions indiennes restent positives. –
SOURCE (Hinduja Bank (Switzerland) Ltd,Département de recherche).JAN10
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