Europe

Marché Obligataire : Extrême tension sur les obligations grecques

Les rendements des obligations de la Grèce et des autres pays de la zone euro aux déficits colossaux –Espagne et Portugal – se sont très fortement tendus, sur fond de craintes sur la solidité de la zone euro et après la révélation d’un déficit portugais plus fort que prévu.

PLUS DE DETTES EN SUIVANT :

Hier soir, le rendement de l’obligation grecque bondissait à 6,706% contre 6,225% mardi à la même heure.

Le différentiel avec l’emprunt de référence, le Bund allemand à 10 ans, a atteint mercredi un nouveau record depuis l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001, en s’établissant à 370 points, selon l’agence Newswires. L’écart était d’environ 300 points mardi. Mercredi, le Financial Times a affirmé qu’Athènes souhaitait que la Chine achète des obligations de l’Etat grec pour une somme pouvant aller jusqu’à 25 milliards d’euros. Une information plutôt bonne, a estimé René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis, estimant que cela signifierait qu’on aurait «au moins un client pour le papier grec», mais que les autorités grecques ont ensuite démenti, provoquant un mouvement d’aversion pour le risque.

Le marché des emprunts d’Etat –qui fonctionne à l’inverse des taux– a chuté mercredi, car la Chine n’a pas pris une quantité de la dette grecque, a affirmé pour sa part Laurent Géronimi, stratégiste chez SwissLife.

Autre motif de crispation des marchés: le chiffre du déficit portugais est ressorti plus important que prévu, relançant des inquiétudes sur une contagion aux pays périphériques, comme l’Espagne ou l’Italie.

Le déficit public en 2009 a atteint le niveau record de 9,3%, nettement supérieur aux dernières prévisions de la Commission européenne et du Fonds monétairemondial (FMI) qui l’estimaient à 8%. Le rendement de l’obligation portugaise à 10 ans s’est ainsi tendu à 4,216% contre 4,103% mardi.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans a reculé à 3,197% contre 3,203% mardi tandis que celui de l’OAT française s’est tendu à 3,444% contre 3,430%.

Le Gilt britannique à 10 ans est monté à 3,883% contre 3,869% mardi soir.

Aux Etats-Unis, le rendement du bon du Trésor à 10 ans se détendait à 3,596% contre 3,630% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,533% contre 4,566% la veille, dans l’attente de la fin de la réunion de la banque centrale américaine.

EN COMPLEMENT :

Confusion sur la vente de titres grecs à la Chine

Athènes et Pékin nient tout arrangement, ce qui a mis le marché en émoi. Le rendement de la dette grecque a grimpé à 6,7%

Le rendement des obligations grecques a fortement grimpé mercredi à cause des inquiétudes sur la capacité de l’Etat à lever de l’argent frais et honorer ses créances. La semaine avait pourtant bien commencé. Lundi, la première émission obligataire sur cinq ans avait attiré cinq fois plus de demandes que le montant proposé. Au final, l’opération avait permis de lever 8 milliards d’euros, certes à un rendement élevé de 6,2%. 

Le rendement a explosé mercredi à 6,7% à la suite des rumeurs selon lesquelles la Grèce allait effectuer une deuxième vente exclusive de 25 milliards d’euros à la Chine dont la réserve en devises se monte à 2400 milliards de dollars. Selon le Financial Times, le président de Goldman Sachs, la banque américaine chargée des émissions grecques, a rencontré le premier ministre Georges Papandréou à deux reprises, en lien avec l’arrangement avec la Chine. Et depuis la semaine dernière, Athènes ne cache pas son intention de solliciter des capitaux hors d’Europe. 

La confusion est venue lorsque les autorités grecques ont démenti tout contact privilégié avec les Chinois. Ces derniers, de leur côté, ont affirmé qu’ils s’intéressaient aux titres grecs, mais seulement à hauteur de 10 milliards d’euros et dans le cadre d’une émission publique. Le marché n’a pas aimé les hésitations qui mettent en doute la capacité de la Grèce à lever des fonds. 

Athènes a refusé une aide du FMI la semaine dernière et espère lever 54 milliards d’euros pour honorer ses engagements en 2010. La prochaine émission est prévue pour février.

Source Par Ram Etwareea  Le temps jan09

EN COMPLEMENTS : Trappe à dettes : Retour sur les problèmes économiques de la Grèce et son intégration dans la zone Euro (cliquez sur le lien)

La Grèce dément avoir sollicité la Chine pour ses emprunts d’état

Les autorités grecques ont démenti mercredi avoir sollicité la Chine pour vendre des obligations d’Etat pour faire face à ses graves difficultés financières, comme l’avait affirmé le Financial Times (FT).

“Nous opposons un démenti catégorique aux affirmations du Financial Times, nous n’avons contracté aucun accord et n’avons donné aucun ordre pour contacter la Chine”, a affirmé à l’AFP une source officielle du ministère grec des Finances.

Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, se rendra effectivement en Chine en février, comme l’indique le FT, mais “dans le cadre d’une tournée en Asie comme il l’a fait récemment en Europe, ce n’est pas pour négocier avec le gouvernement chinois et placer des obligations”, a ajouté la même source.

Le Financial Times a affirmé mercredi qu’Athènes souhaite que la Chine achète des obligations de l’Etat grec pour une somme pouvant aller jusqu’à 25 milliards d’euros.

La banque américaine Goldman Sachs s’est chargée de promouvoir les titres de la dette grecque auprès du gouvernement chinois et notamment de l’Administration en charge des réserves de change (SAFE), selon le quotidien financier britannique.

Lundi, la Grèce a réussi sa première émission obligataire sur cinq ans, attirant cinq fois plus de demande que le montant proposé. L’opération a permis de lever 8 milliards d’euros, avec un rendement de 6,1%, selon l’agence grecque de gestion de la dette du ministère des Finances.

Le responsable de l’agence Spyros Papanicolaou a indiqué que la Grèce lancera dans le courant février une deuxième émission obligataire sur dix ans.

Selon M. Papaconstantinou le succès de la première émission “atteste de la capacité du pays à mener à bien son programme d’emprunt pour 2010”, chiffré à quelque 54 milliards d’euros.

La Grèce a été désavouée en décembre par les marchés, et placée sous surveillance européenne, pour avoir laissé filer son déficit et sa dette. Le budget 2010 prévoit un déficit public de 8,7% du PIB contre 12,7% en 2009. Le gouvernement s’est engagé auprès de la Commission européenne à le réduire à 2,8% en 2012.

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