Les mesures de réforme du système financier américain proposées par Zorrobama sont de nature à modifier la vie des banques locales. Leurs effets, encore flous pour l’heure, se feront sentir également sur les banques européennes (voir l’étude de Morgan Stanley ci dessous). Mais beaucoup plus modérément en l’absence de réelle volonté politique européenne de transformer véritablement son système bancaire devenu trop gras et multisource d’instabilité,t faisant courir par conséquence un vrai risque systémique à la planète toute entière….
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
Reprise en main
• L’Europe comme les États-Unis n’ont pas les moyens de sauver une seconde fois les(leurs) banques, alors qu’elles sont soupçonnées de ne pas avoir suffisamment changé leurs pratiques délictueuses. Les Etats, de plus à cours de money, cherchent donc à récupérer une partie des liquidités injectées dans les plans de sauvetage, ainsi qu’à réduire le risque que présente encore le système bancaire : taille du bilan trop grande, investissements trop risqués…modèle de gestion des risques obsolètes, effet de levier trop important, actifs toxiques toujours présents et générateur de multiples dépréciations…autant d’éléments qui sauf à créer une inflation galopante empêchent pour les Banques un retour sur leurs métier de base : l’octroi et une allocation optimisée de crédits aux principaux agents économiques
En l’absence de consensus politique et économique , les Européens se montrent actuellement peu en pointe dans tous ces domaines. Les Américains, par contre, prennent le taureau de la régulation par les cornes. Même si les dernières mesures en date restent très imprécises, elles témoignent du renforcement de la régulation, laquelle bridera bien évidement la croissance mais sera bien entendu aussi génératrice de coûts supplémentaires pour l’ensemble des agents économiques donc d’inflation….
N’en perdons pas pour autant l ‘objectif final qui reste rappelons le non pas de transformer les banques en un gigantesque service public à la gloire électorale des politiques mais de casser au contraire l’alea moral qui a permis à certaines grosses structures bancaires de se sentir au dessus des lois (et constituer ainsi une politique de rentes au bénéfice unique de quelques uns) sous prétexte qu’elles étaient trop grosses pour faire faillite…Leur but ultime étant de s’approprier la monnaie, bien public par excellence et ne valant elle que la garantie des Etats, et jusqu’à là l’apanage des Banques Centrales…D’où la lutte sans merci quà livrer la FED à Wall Street
Sans doute avec le recul il eut été plus judicieux pour la FED en matière de sanction de saucissonner façon AIG les cas Lehman Bear steam ou Merill Lynch et de procéder ainsi à une véritable vente à la découpe financière plutôt que de se retrouver aujourd’hui avec un imbroglio économico financier qui mettra des années à se solder dans le cas de Lehman ou à constituer des conglomérats encore plus gros sans véritable synergie d’association dans les cas Merrill Lynch et Bear Steam…
Retour sur quelques mesures mises en place
1 Hausse de la taxation
• Le 14 janvier dernier, Zorrobama a annoncé la création d’une taxe sur les grandes banques. Cette taxe de 0,15% sur les bilans des banques actives aux Etats-Unis doit permettre de sanctionner financièrement celles qui, de près ou de loin, ont déclenché la crise financière (avec il ne faut pas l’oublier la plus grande mansuétude et bénédiction des Etats concernés ) .
Dans cette sélection et à titre d’exemple, Bank of America verra son profit amputé de 0,15 USD par action, soit environ 15% des profits 2011. Pour les banques européennes actives aux Etats-Unis, les plus touchées semblent être pour l’heure Crédit Suisse 8%, HSBC 8%) et BNPParibas (, 7%). Des coûts maximum avant impôts, sur base de prévisions très prudentes pour 2011 et qui seront en grande partie supportés par les clients.
• Soucieux de ne pas mettre à mal la compétitivité des banques et pour mieux profiter de l’avantage concurrentiel ainsi créé, les Etats européens étaient réticents à l’idée d’introduire ce type de taxe. Après l’initiative américaine, certains envisagent de faire de même sur les banques locales pour récupérer le coût de la crise, comme chacun le sait l’occasion d’une nouvelle taxe étant trop bonne. Mi-avril, une proposition suédoise allant dans ce sens sera discutée par les ministres des Finances des 27.
2 Réforme du système financier américain
• Le second paquet de mesures annoncées par la Maison-Blanche vise aussi à réduire la taille et le risque pris par les banques commerciales présentes aux Etats-Unis. Quelles sont-elles ?
– empêcher ces banques de réaliser des opérations pour compte propre ;
– revoir les règles régissant les parts de marché des banques de dépôts ;
– leurs interdire les investissements dans les fonds spéculatifs.
Le contour de ces mesures reste pour l’heure très vague (que recouvrent précisément les opérations pour compte propre ?).
Néanmoins, elles ne devraient pas priver les banques européennes actives outre-Atlantique de plus de 6 à 8% des revenus nets des activités de banques d’investissement, soit moins de 5% du bénéfice total 2011 selon les premiers calculs.
La crise, la pression des actionnaires et la perspective du relèvement du niveau des fonds propres (coussin protecteur) ont déjà amené les banques à réduire substantiellement ces activités très risquées.
-Activités pour compte propre
Le trading pour compte propre est l’ensemble des investissements (en actions, devises, matières premières,…) réalisés par une banque avec ses propres capitaux. Il s’oppose aux investissements sur ces mêmes produits faits à la demande d’entreprises clientes, par exemple pour se protéger des fluctuations monétaires ou garantir un prix stable pour l’achat de matières premières.
La définition du trading pour compte propre se complexifie quand les investissements avec les fonds de la banque se mélangent à ceux faits à la demande des clients.
• Pour l’instant, les banques européennes les plus touchées par ces mesures semblent être Barclays , UBS, Deutsche Bank et BNP Paribas
• En ce qui concerne les Banques américaines, même si certaines semblent présenter des valorisations attractives. Ces règles sont de nature à modifier le profil de certains groupes qui, comme Bank of America, sont présents sur la plupart des métiers de la banque et qui seront vraisemblablement amenés à infléchir leur stratégie (cessions d’actifs ?).
• Pour le moment, le renforcement du poids du politique dans la vie des banques reste un facteur d’inquiétude pour les investisseurs Inspirées des propositions de Paul Volcker (que l’on peut difficilement taxer de populisme), les règles présentées la semaine passée remettent en question l’existence des banques universelles telles qu’on les connaît aujourd’hui.
A TITRE DE CONCLUSION PROVISOIRE :
La concrétisation d’un tel projet, nullement acquise, pourrait contribuer à assainir le système financier et l’environnement économique en général. L’impact immédiat se révèle toutefois assez indigeste pour les grands acteurs de l’industrie bancaire qui voient ainsi s’éloigner une forme de subvention gouvernementale.
En effet, la promesse implicite d’un soutien accordé aux institutions d’importance systémique , soit «too big to fail», permet d’accéder à des coûts de financement amoindris. De fait, la simple évocation du projet a provoqué une correction marquée des actions des grandes banques et un redressement des primes de risque liées à leurs emprunts
EN COMPLEMENT : L’impact d’une régulation sur les banques européennes
Les nouvelles mesures proposées par le comité de Bâle pour réformer la régulation financière pourraient contraindre les banques européennes à lever 83 milliards d’euros d’ici 2012, selon une étude publiée cette semaine par la banque américaine Morgan Stanley.
«Nous pensons que le marché a sous-estimé l’impact des propositions du comité de Bâle», qui est chargé de formaliser le cadre réglementaire international, estiment les auteurs de l’étude.
Les propositions du comité, qui font actuellement l’objet d’une étude d’impact et ne devraient déboucher sur un canevas réglementaire que d’ici la fin de l’année, sont susceptibles d’augmenter sensiblement les besoins de fonds propres des banques.
Les participations dans d’autres établissements financiers, les crédits d’impôt ou la partie non consolidée des activités d’assurance pourraient ainsi être déduites du calcul des fonds propres alors qu’elles y entrent aujourd’hui.
Au total, selon les prévisions de l’établissement américain, les banques européennes pourraient devoir lever 83 milliards d’euros ou réduire leurs engagements de 11% pour être en conformité avec ces nouveaux standards d’ici 2012.
Pour Morgan Stanley, «la réponse la plus évidente pour les banques serait de répercuter ces coûts supplémentaires sur leurs clients».
EN COMPLEMTS INDISPENSABLES : Banques : moins d’aléa moral pour les structures de petite taille (cliquez sur le lien)
La taxe Obama entamerait la solvabilité des banques américaines (cliquez sur le lien)
Too big to fail : La taille des Banques Européennes/ actifs rapportés au PIB du pays (cliquez sur le lien)
Commentaire : Roulé Boulet pour la « Volcker rule » (cliquez sur le lien)
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