L’amélioration de l’environnement économique ne sera pas sans créer des difficultés sur les marchés et pour les responsables politiques et monétaires. Ces difficultés pourraient se trouver amplifiées au fil de l’année, entraînant une plus grande volatilité des taux de changes….
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Voici, dans le désordre, les huit principaux thèmes qui pourraient dominer le marché des changes en février.
Le premier est la Chine. Tous les yeux sont tournés vers l’Empire du Milieu, qui tente actuellement d’absorber les liquidités excessives, de durcir de manière sélective les conditions de crédit et d’augmenter le niveau des réserves obligatoires des banques. L’équilibre à trouver est subtil. La Chine ne veut pas ralentir son économie, mais elle veut mieux gérer sa croissance. Pour les marchés, la Chine est potentiellement un pari à risque.
Le deuxième sont les banques centrale d’une façon générale. Certaines banques centrales asiatiques font comme la banque centrale chinoise et adoptent à pas comptés une politique plus restrictive. D’autres, comme la banque d’Australie, ont d’ores et déjà entamé un tour de vis monétaire. L’Europe et les Etats-Unis ne sont pas encore à ce stade. La reprise économique en Asie a été plus rapide, ce qui complique les choses. Quand remonter les taux et quelle sera l’ampleur du resserrement? Ces initiatives et leur calendrier auront d’importantes répercussions sur les rendements des devises.
Le troisième thème découle du deuxième: il s’agit de l’inflation. Les bulles d’actifs contraignent les responsables asiatiques à agir avant le reste du monde; la difficulté est de l’inflation, qui rogne les gains des investisseurs en termes de rendement. Les préoccupations concernant les prix de l’alimentation, de l’énergie, du logement et des matières premières sont réelles, et elles sont renforcées par l’existence de goulets d’étrangement du côté de l’offre.
Le quatrième thème concerne le G7, qui se réunit à la fin de cette semaine aux confins Nord du Canada, à Iqaluit, et où il devrait être question, au moins en coulisses, du manque de flexibilité persistant du yuan chinois et de la résistance du yen – même si cette devise n’a pas progressé autant que certains pouvaient le craindre. Dans ces conditions, les changes devraient être l’un des sujets dominants des discussions.
Autre sujet à surveiller, celui des corrélations. Certaines des corrélations classiques à l’oeuvre l’an dernier – l’or monte quand l’euro est en hausse – ne fonctionnent plus, ce qui empêche les investisseurs en devises de prédire les évolutions du marché des changes en s’appuyant sur les tendances d’autres marchés. L’or ne remplit plus aujourd’hui sa fonction de protection contre l’inflation.
Le sixième thème est celui des actions. Les marchés d’actions ont connu un léger retrait ces dernières semaines, mais les flux de capitaux en direction de l’Asie restent nourris et exercent des pressions à la hausse sur les devises locales. A moins d’un changement de cap radical dans les mouvements de capitaux, les banques centrales asiatiques pourraient avoir à intervenir fréquemment sur les marchés pour freiner l’appréciation de leurs monnaies.
L’approche du Nouvel An chinois, une période traditionnellement calme de l’année, pose un autre problème. La troisième semaine de février devrait être caractérisée par des volumes de transactions nettement plus faibles en Asie, avec le risque non négligeable que ce soit le moment choisi par la Chine pour apporter des modifications à sa politique de changes. Cela pourrait déclencher une période de volatilité plus importante, susceptibles de bénéficier aux devises traditionnellement favorisées pendant les périodes d’aversion au risque.
Reste enfin le risque politique. Des élections se profilent dans plusieurs pays d’Asie, et peut-être en Australie, ce qui pourrait entraîner des variations sur les devises locales, tandis qu’aux Etats-Unis la pression monte sur les démocrates, pressés de montrer leur détermination à réduire les déficits.
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