Les salariés français descendants d’immigrés sont moins payés que ceux dont les parents sont nés avec la nationalité française, l’écart étant plus fort s’ils descendent d’immigrés africains que d’immigrés européens du sud, selon une étude du ministère du Travail parue mardi.
Toutefois, si on prend en compte certaines différences socioprofessionnelles (diplôme, emploi occupé…), ces écarts de salaire ne sont plus “significatifs”, précise la direction des études et statistiques (Dares).
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Sur 96% de salariés de nationalité française dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel et des hôpitaux publics, 6% étaient en 2006 des descendants d’immigrés espagnols, italiens ou portugais et 2% d’immigrés africains, selon cette étude.
Celle-ci pointe des salaires mensuels bruts plus faibles pour les Français descendants d’immigrés que pour ceux issus de deux parents nés français en France, inférieurs de 14% pour les descendants d’immigrés africains et de 7% pour les descendants d’immigrés espagnols, italiens ou portugais.
Quant au salaire brut horaire, il est inférieur de 9% pour les descendants d’immigrés africains et de 4% pour les descendants d’immigrés d’Europe du sud, pour les salariés dont la durée du travail est décomptée en heures.
Mais, une fois prises en compte les différences de caractéristiques socioprofessionnelles, “les écarts de salaire horaire brut (…) ne sont plus statistiquement significatifs”, nuance l’étude.
Ce résultat “conforte plutôt l’idée qu’il n’y aurait pas de mécanisme de discrimination salariale entre les descendants d’immigrés africains et les salariés de parents français parmi les individus en emploi, une fois prises en compte les principales caractéristiques des salariés et des postes occupés”.
Mais “certaines différences de caractéristiques socioprofessionnelles entre les populations de salariés et entre les postes occupés peuvent elles-mêmes résulter de phénomènes sociaux et culturels porteurs d’inégalités, et dont certains peuvent relever des pratiques discriminatoires, en amont ou en dehors du marché du travail (logement, orientation scolaire..)”, souligne la Dares.
Chez les moins de 35 ans, les descendants d’immigrés africains sont beaucoup plus nombreux à n’avoir aucun diplôme ou le seul BEPC que les salariés issus de parents nés français en France (22% contre 9%), mais ils sont proportionnellement aussi nombreux à être diplômés du supérieur (48%).
Dans cette classe d’âge, les descendants d’immigrés d’Europe du sud sont plus nombreux à avoir une formation technique de type CAP ou BEP (23% contre 18% pour les parents français nés en France ou descendants d’immigrés africains) et moins nombreux à être diplômés du supérieur (11%).
Il y a un peu moins de cadres parmi les Français descendants d’immigrés africains et d’Europe du sud que parmi les autres salariés français (13% contre 17%).
Mais, chez les moins de 35 ans, “les descendants d’immigrés africains sont proportionnellement aussi souvent cadres que les salariés de parents français (13%), plus fréquemment employés (39% contre 30%) et moins souvent ouvriers (23% contre 30%)”, selon la Dares.
source afp fev10
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