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André Gosselin : La rentabilité de la vente à découvert

 Avant de vendre à découvert, disait Peter Lynch, il vous faut plus qu’une conviction que la compagnie est au bord du désastre. Il vous faut la patience, le courage et l’argent nécessaire pour tenir bon si jamais le titre ne chute pas, ou pire, s’il monte. PLUS DE DETAILS EN SUIVANT : 

 

«Les actions dont le cours est supposé baisser mais ne baisse pas, écrit-il avec l’humour qu’on lui connaît, me rappellent ces personnages de dessins animés qui ne tombent pas des falaises mais continuent à marcher dans les airs. Tant qu’ils ne prennent pas conscience de leur situation difficile, ils restent indéfiniment là-haut».    il y a donc beaucoup d’investisseurs qui perdent des sommes importantes à essayer de faire de la vente à découvert.    

 Peut-on porter un jugement sur la profitabilité de la vente à découvert avec des statistiques qui ne remontent que 7 ou 8 mois en arrière? Bien sûr que non. Tout ce que nous disent ces chiffres c’est que la vente à découvert est un pari très risqué quand les marchés montent. Et cela aussi bien pour les compagnies de très grande qualité (même quand leurs titres sont chers), que pour celles de piètre qualité.  On compte à peine une dizaine d’études sur les rendements de la vente à découvert. La grande majorité démontre que cette stratégie d’investissement, telle qu’elle est pratiquée sur les marchés américains, est une activité rentable. Ceux qui s’adonnent à la vente à découvert, observent les chercheurs, sont des investisseurs plus compétents et informés que la moyenne, et les rendements de leurs portefeuilles en font foi.  Les deux recherches les plus intéressantes et exhaustives, à ma connaissance, ont porté sur les marchés de l’AMEX et du NYSE pour la période 1976-1993 (Dechow et al.), et le marché du Nasdaq pour la période 1988-1994 (Desai et al.). Dans les deux cas, les chercheurs ont montré que les titres les plus vendus à découvert (quand on compare la proportion de leurs actions vendues à découvert avec leurs volumes d’actions en circulation) génèrent effectivement des rendements négatifs et donc, en apparence, des profits pour les vendeurs à découvert. Et n’oublions pas qu’ils ont réussi cet exploit dans un marché fortement haussier.    

Références : 

Dechow, P.M., Hutton, A.P., Meulbroek, L., et R.G. Sloan, “Short sellers, fundamental analysis and stock returns”, Journal of Financial Economics, 61, 2001, p. 77-106.  Desai, H., Ramesh, K., Thiagarajan, S.R., et B.V. Balachandran, « An investigation of the informational role of short interest in the Nasdaq market”, 2001, à paraître dans le Journal of Finance.    

André Gosselin Analyste et chercheur canadien fev10         

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