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Energie/Nucléaire : Trois pays européens dont la France vont enterrer leurs déchets radioactifs

Trois pays européens dont la France vont d’ici quinze ans enterrer leurs déchets nucléaires dans des couches géologiques profondes, jugées comme l’option la plus sûre sur le très long terme, ont indiqué vendredi des responsables.

La Suède et la Finlande ont déjà retenu des sites et Paris en sélectionnera un d’ici 2013.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

D’autres pays européens comme la Suisse et la Grande Bretagne sont également en passe de leur emboîter le pas.

Près d’un tiers de l’électricité consommer en Europe est d’origine nucléaire avec 145 réacteurs au total en activité dans quinze pays et huit en construction, selon les derniers chiffres.

La commission européenne avait déjà déclaré en 2008 que “les questions scientifiques et techniques importantes pour le stockage de déchets nucléaires dans des sites géologiques à grandes profondeur étaient maîtrisées et qu’il fallait désormais l’encourager et le faciliter”.

Mais de telles décisions relèvent des autorités nationales.

La Finlande sera la première à utiliser ce mode de stockage des déchets radioactifs à partir de 2020, ont précisé les experts européens lors d’une présentation à la conférence annuelle de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) réunies du 18 au 22 février à San Diego.

La Suède en fera de même trois ans après et la “France prévoit de débuter en 2025 des opérations de stockage de déchets nucléaires vitrifiés, provenant du retraitement, dans des grandes profondeurs géologiques”, a précisé Roland Schenkel, directeur général adjoint du centre de recherche conjoint de la Commission européenne.

La France, la Grande-Bretagne, le Japon et la Russie retraitent actuellement leurs déchets nucléaires hautement radioactifs et les stockent dans des installations provisoires avant “de les enfouir dans les futurs sites géologiques profonds”, où ils resteront à jamais, a ajouté ce responsable européen.

Selon Allison Macfarlane, un expert de George Mason University en Virginie et Klaus Luetzenkirchen du Joint Research Center à Karlsruhe en Allemagne, le retraitement, qui est coûteux, n’est pas nécessaire.

Ces déchets nucléaires pourront être stockés directement sans être retraités dans ces aires de stockage des grandes profondeur car assurent-ils, c’est la manière la plus sûre de disposer de ces matériaux.

Les experts s’accordent à dire généralement que “le stockage géologique est la meilleure solution pour des déchets nucléaires hautement radioactifs”, a rappelé Allison Macfarlane devant la presse.

Toutefois, selon Claes Thegerstroem du groupe suédois de gestion des déchets et du carburant nucléaire “Nuclear Fuel and Waste Management group”, “on ne peut pas dire que ce système soit totalement sûr”.

“Si nous commençons à dire cela, tôt ou tard le public se rendra compte qu’on ne dit pas la vérité”, a-t-il ajouté. “Mais nous pouvons affirmer que de toutes les options, c’est la plus sûre”, a souligné l’expert suédois.

Aux Etats-Unis, l’administration du président Barack Obama — qui vient d’annoncer les premiers projets de construction de réacteurs nucléaires depuis plus de 30 ans, son administration– avait en février renoncé à utiliser le site de la montagne Yucca (Nevada) pour enterrer les déchets nucléaires où quelque neuf milliards ont été investis.

Le secrétaire américain à l’Energie, Steven Chu, avait formé une commission fin janvier pour trouver une solution à la gestion des déchets nucléaires provenant des réacteurs et des armes aux Etats-Unis.

Il avait demandé au groupe d’experts de ne pas retenir le site encore inutilisé de la montagne de Yucca qui est un lieu sacré pour les tribus indiennes et se trouve aussi dans une région sismique et volcanique active.

source SAN DIEGO (Etats-Unis), 20 fév 2010 (AFP)

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Energie : Aux Etats-Unis, l’énergie nucléaire a de nouveau le vent en poupe (cliquez sur le lien)

4 réponses »

  1. Autre aspect à envisager en plus de situations critiques en cas de guerre ou terrorisme + stockage actuel non satisfaisant (ex : à ciel ouvert en Russie) + risques liés au transport + perte de données déjà constatées sur la durée etc :

    Les réacteurs de 3e génération (EPR) construits entre autres sur la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), en Finlande et en Chine posent “un sérieux risque d’accident majeur” de “type Tchernobyl” :

    http://www.enerzine.com/2/9311+lepr-une-technologie-nucleaire-3g-qui-inquiete+.html

    Selon les calculs d’EDF et d’Areva, le pilotage du réacteur EPR en mode RIP (retour instantané en puissance) et la disposition des grappes de commande du réacteur peuvent provoquer un accident d’éjection des grappes de commande à faible puissance et entraîner la rupture de l’enveloppe du mécanisme de commande de la grappe (i).

    Cette rupture provoquerait le passage du réfrigérant en-dehors de la cuve du réacteur nucléaire.

    La perte de réfrigérant (un type d’accident nucléaire très grave) entraînerait la rupture d’un nombre important de crayons par échauffement du combustible et des gaines (ii) et donc le relâchement de vapeur extrêmement radioactive dans l’enceinte de confinement.

    Il y a alors un risque important d’excursion critique qui résulterait en une explosion (iii), la puissance du réacteur EPR étant démultipliée de façon extrêmement brutale.

    Suite aux éjections des grappes de commande à faible puissance (EDG), le réacteur EPR pourrait ne pas se mettre en arrêt automatique (iv). Quelle que soit la configuration des grappes de commande, l’accident d’éjection de grappe de commande entraîne un taux important de rupture du combustible (NCE) et donc un risque élevé d’excursion critique (v).

    Voici les liens des documents confidentiels hébergés sur le site internet “Sortir du nucléaire” :

    1 – Synthèse – Une technologie explosive : l’EPR (non daté non signé)

    2 – Bilan de la phase préliminaire de l’étude d’EDG FA3 et perspectives (EDF SEPTEN 05.05.2009)

    3 – EPR – Gestion combustible – Lot 1 – Revue de conception du schéma de grappes FA3 du 25/10/2007

    4 – EPR FA3 Synthèse de l’étude de faisabilité de l’accident d’éjection de grappe (EDF SEPTEN 09.02.07)

    5 – EPR FA3 Synthèse des voies de sortie de la problématique éjection de grappe (EDF SEPTEN 07.05.07)

    6 – Note d’étude : Présentation synthétique de l’EPR (EDF SEPTEN 04.05.04)

    7 – Note de présentation de la deuxième revue de projet radioprotection EPR (EDF, printemps 2004)
    8 – Marges disponibles pour les activités d’exploitation du REP par rapport aux risques de criticité(Hourtoulle Francis. Le 7 décembre 1999)

    Notes :

    i cf. paragraphe 6.1.6 du document n°4
    ii cf. tableau 3, document n°4
    iii cf. document n°4, document n°5 partie 2, Rapport Préliminaire de Sûreté EPR 15.2.4.e
    iv cf. document n°2, note 9
    v cf. document n°2, note 8.2.1

  2. La vraie question pour ceux qui veulent regarder ce sujet sans a priori et dans un esprit de responsabilité, c’est : est-ce que le stockage géologique en couches profondes dans l’argile est nécessaire et est sûr ? Je crois alors que la réponse est sans ambiguïté positive et qu’il s’agit bien de la meilleure solution. Le stockage géologique en couches profondes est une option retenue après de nombreuses années de réflexion et d’études par de nombreux pays, et qui est désormais mise en œuvre en Suède et en Finlande.

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