Art de la guerre monétaire et économique

Innovation : La Chine est devenu un géant de la recherche

 

Les chercheurs de l’Empire du milieu sont ceux qui publient le plus d’articles dans les revues scientifiques, après les Américains, d’après un rapport Thomson Reuters. Mais ils se concentrent sur le développement plutôt que sur la recherche.   

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La Chine vise la Lune. Ce projet symbolise l’ambition scientifique de l’Empire du milieu. Pékin a envoyé en 2002 un Chinois dans l’espace et espère, en 2020, ramener sur Terre des fragments de sol lunaire. Ainsi, les publications scientifiques chinoises en matière de «sciences spatiales» ont connu un boom de 21% entre 2004 et 2008.   

L’espace est loin d’être le seul domaine où la recherche chinoise décolle. En 2008, les chercheurs chinois ont publié 112.000 articles dans des revues scientifiques, contre 20.000 en 1998, selon un rapport de Thomson Reuters.   

La Chine dépasse maintenant le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne et n’est devancée que par les Etats-Unis. Les publications se concentrent dans les domaines des sciences physiques et technologiques, trahissant la prépondérance historique de l’industrie lourde dans l’économie chinoise, relève le rapport Thomson Reuters.   

Croissance annuelle de 18% des dépenses en R&D   

L’explosion du nombre de publication n’est que la partie visible de l’iceberg. La Chine se place désormais au troisième rang mondial en termes de dépenses brutes en recherche et développement (R&D) et ne cesse de progresser. Son objectif : allouer l’équivalent de 2% du produit intérieur brut à la R&D. Le curseur est aujourd’hui à 1,5%, contre 0,5% en 1995, ce qu’a permis une croissance annuelle d’environ 18% des ressources entre 1995 et 2005.   

Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas l’Etat chinois mais les entreprises du pays qui dépensent le plus dans la R&D. En 2008, en Chine les organismes publics comptaient pour 24,6% des dépenses, et l’industrie pour 72,3%, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement en Europe (OCDE). «Nous observons ces dernières années une croissance très rapide de la part des entreprises chinoises dans la R&D et le ratio se situe maintenant parmi les plus élevés parmi les pays de notre panel», commente Jean Guinet, chef de l’unité des examens nationaux à l’OCDE. Reste que les entreprises conservent, en Chine, des relations très étroites avec l’Etat.   

Dépôts de brevets : la Chine en cinquième place   

Ces efforts, aussi bien de la part des secteurs public que privé, portent leurs fruits. En 2009, le nombre de brevets déposés par la Chine devant l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a augmenté de 29,7%, alors que les dépôts totaux ont reculé de 4,5%. «La Chine se situe cependant toujours qu’au cinquième rang mondial», relativise Jean Guinet. «Il faut également distinguer les différents types de brevets déposés : la Chine effectue encore très peu de dépôts dit «triadiques», à forte valeur commerciale.»   

La raison en est simple : les Chinois sont encore concentrés sur l’aval du secteur de la recherche, pas sur la recherche fondamentale. «Dans la R&D, ils sont plutôt du côté «développement» que «recherche», sur les applications concrètes», observe Eric Huet, qui dirige le fonds de capital investissement Ventech China (groupe Natixis). «Par exemple, ils ne sont pas très présents dans la recherche moléculaire, mais investissent plutôt dans l’applicatif comme les génériques, le software et le high-tech.»   

Dans ces domaines, la Chine semble performante. En 2009, Huawei, géant chinois des télécoms, occupe la deuxième place dans le classement des entreprises les plus innovantes en termes de dépôts de brevets, derrière le japonais Panasonic et devant l’allemand Bosch.   

A côté des grands groupes chinois, se développe rapidement un tissu de start-up. En 2009, 427 entreprises technologiques chinoises ont levé pour 3,7 milliards de dollars auprès de sociétés de capital risque, d’après les analystes de China Venture. Un dynamisme rendu possible par le nombre grandissant de jeunes Chinois formés dans les plus grandes universités mondiales et revenant en Chine, selon Eric Huet, «pour gagner plus qu’en Occident».   

 

  

  Source jdf fev10

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