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Actionnariat : Des dividendes abondants à la place des acquisitions ?

 Les grands mouvements de consolidation attendus en période de basse conjoncture ne se sont toujours pas produits.

  L’année 2011 sera probablement plus fructueuse au plan des dividendes que 2010, si une reprise conjoncturelle intervient. Laquelle n’est pas encore véritablement visible pour l’heure, du moins dans différents secteurs. . Une grande majorité d’entreprises, qui créent de la valeur à long terme, accroissent régulièrement leur rentabilité et les dividendes. Il existe cependant quelques exceptions en la matière, dont Berkshire Hathaway au plan international, qui ne verse aucun dividende, dès lors que Warren Buffett trouve des opportunités d’investissement plus rémunératrices pour ses actionnaires que des dividendes.

Une entreprise a trois possibilités d’employer ses liquidités excédentaires: les redistribuer aux actionnaires sous la forme de dividendes ou de rachats d’actions ou bien effectuer des acquisitions. C’est une sorte d’arbitrage permanent entre ces trois possibilités.

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Julius Baer Group, qui est aujourd’hui surcapitalisé, préfère conserver ses disponibilités plutôt que de réduire son surplus de capital au moyen d’un rachat d’actions. Swatch Group suit également une telle politique, ce qui lui permettra, le cas échéant, d’acquérir une marque d’envergure.

Des acquisitions ne représentent pas la plus mauvaise solution à présent, en particulier dans le private banking, l’asset management ou dans l’industrie de l’assurance où l’on parle de la poursuite d’une consolidation. On les attend encore à ce stade.

 Des rachats d’actions étaient particulièrement pertinents l’an dernier, car la plupart des actions étaient fortement dépréciées, à un moment où tout le monde affirmait que le cash était roi. Assurément, en période de grandes incertitudes, il convient de préserver sa situation financière et conserver ainsi un niveau confortable de liquidités.

Attention au rachat d’actions

Une entreprise, qui engendre durablement un cash flow libre élevé, peut verser un dividende croissant dans le temps et/ou racheter ses actions propres. Nestlé, Geberit, Swatch Group ou Syngenta, par exemple, possèdent ces caractéristiques.

Si le versement régulier d’un dividende est appréciable, le rachat d’actions ne l’est pas toujours. En effet, si une société rachète ses propres titres à un prix égal ou presque à leur valeur réelle estimée ou au-dessus de celle-ci, un rachat d’actions n’apporte rien ou est même destructeur de valeur, si la société obtient moins de valeur que le prix payé. Or, trop souvent, des entreprises effectuent des rachats d’actions à un moment défavorable, quand le cours est haut, pour plaire au marché financier ou satisfaire des actionnaires intempestifs. L’argument avancé implicitement ou explicitement, en pareilles circonstances, est qu’une telle opération augmente le bénéfice par action. L’alternative du dividende est alors indéniablement meilleure. Un rachat d’actions n’a de sens que si l’entreprise l’effectue à un prix qui est inférieur à leur valeur réelle. C’est le grand enseignement qu’apporte Warren Buffett à cet égard. Parfois, certaines sociétés émettent des titres à un prix plus bas que le prix moyen auquel elles acquièrent leurs actions!

Quid des acquisitions? Elles doivent représenter une meilleure variante qu’un dividende ou un rachat d’actions. Ces variantes ne s’excluent pas mutuellement. Rien n’empêche qu’une firme effectue une acquisition intelligente ou rachète ses actions à un prix correct, tout en versant un dividende en hausse. En revanche, surpayer une acquisition, au regard des actions propres, est une mauvaise transaction.

source agefi mars10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES :

Stratégie d’investissement : jouer la carte des dividendes (cliquez sur le lien)

2010, année de la reprise des rachats d’actions à Wall Street ? (cliquez sur le lien)

Le Ratio » shareholder yield » ou la mesure de la valeur à l’actionnaire (cliquez sur le lien)

André Gosselin : Fusions et acquisitions : occasions d’investir ou non? (cliquez sur le lien)

WSJ : La délicate gestion des excédents de trésorerie par les Entreprises US (cliquez sur le lien)

Jean Pierre Petit : Vers un retour des fusions-acquisitions (II) (cliquez sur le lien)

Jean Pierre Petit : Retour des M&A (I) (cliquez sur le lien)

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