Les marchés continuaient mercredi à sanctionner durement les titres des banques européennes, dont certaines ont perdu jusqu’à 10% en deux séances, dans la foulée de l’aggravation de la situation en Grèce, les établissements français étant les plus durement touchés.
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En première ligne, le Crédit Agricole perdait plus de 1% en milieu d’après-midi, ce qui portait son repli à plus de 15% depuis mi-avril.
Dans son sillage, Société Générale, mais aussi les grandes banques européennes Barclays, Deutsche Bank, UBS ou Santander, étaient toutes orientées à la baisse.
Engagées à hauteur d’une cinquantaine de milliards d’euros en Grèce, les banques françaises étaient très nettement les plus surveillées par le marché.
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“Les investisseurs ne se posent pas de question. Ils voient le mot Grèce, ils vendent”, résume un analyste sous couvert d’anonymat.
BNP Paribas est néanmoins parvenu à tirer son épingle du jeu mercredi (en hausse de près de 3%) grâce aux propos de son directeur général Baudouin Prot, qui a assuré que son exposition aux banques grecques était “tout-à-fait négligeable”.Il a même affirmé que les volumes de crédits de la banque française aux entreprises grecques “sont en constante réduction depuis trois ans”.
Début avril, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer avait cherché à rassurer, expliquant que l’exposition des établissements français en Grèce ne suscitait “pas d’inquiétude particulière”.
Les banques françaises sont les seules à avoir acheté des établissements grecs, Emporiki pour le Crédit Agricole et Geniki pour la Société Générale.
Ces banques détiennent néanmoins peu d’obligations grecques et ont adopté des politiques proches de celles de leur maison mère en matière de crédit et de gestion, ce qui en fait des établissements moins à risque que leurs concurrents grecs.
“Mais les gens ne veulent même pas entrer dans les détails, ils vendent”, insiste l’analyste.
Depuis la mi-avril, le Crédit Agricole a ainsi vu s’envoler plus de 15% de sa capitalisation boursière.
Par extension, l’ensemble des grandes banques européennes se retrouvent en situation de fragilité compte tenu des lourdes inquiétudes qui pèsent sur l’avenir de la zone euro, dont l’éclatement leur coûterait très cher.
Pour un analyste, seules de nouvelles annonces précises des autorités européennes sur la Grèce paraissent de nature à enrayer durablement ce mouvement.
Si elles pâtissent de la crise grecque à court terme, Crédit Agricole et Société Générale pourraient néanmoins en sortir gagnants, pour peu que le scénario du défaut de paiement de la Grèce ne se réalise pas.
“Geniki et Emporiki se retrouvent tout d’un coup avec un avantage concurrentiel énorme, parce qu’elles se refinancent directement auprès de leur maison mère”, relève ainsi Pierre Flabbée, analyste chez Kepler Capital Markets.
Selon plusieurs sources de marché, les banques grecques non détenues par des établissements étrangers ne peuvent ainsi plus emprunter aux autres banques européennes et sont désormais contraintes d’en passer systématiquement par la Banque centrale européenne (BCE).
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“Par ailleurs, si j’étais déposant, je me poserais la question de savoir si je ne suis pas plus à l’abri au Crédit Agricole que dans une banque grecque, si respectable soit elle”, avance M. Flabbée.
Selon une source proche du dossier, Emporiki n’a pas enregistré récemment de flux inhabituels de dépôts qui pourraient être liés à une éventuelle défiance vis à vis des autres établissements grecs non contrôlés par des banques étrangères.
Le Crédit Agricole exposé à hauteur de 850 M EUR à la dette grecque
Le Crédit Agricole est exposé à hauteur de 850 millions d’euros à la dette d’Etat de la Grèce, dont 600 millions pour sa filiale grecque Emporiki, a annoncé mercredi à l’AFP la banque française.
Source afp avril10
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Source : Pragmatic capitalist / http://pragcap.com/run-on-the-european-banks (cliquez sur le lien)
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