La Securities and Exchange Commission représentée par sa présidente, Mary Schapiro a entendu lundi tous les patrons de Bourses américaines, du moins, six d’entre elles, et non des moindres. NYSE Euronext, Nasdaq OMX, BATS, Direct Edge, l’International Securities Exchange et le CBOE ont tous plaidé pour des règles communes de transactions.
Avant cet accord de principe, les critiques avaient fusé contre le New York Stock Exchange. La Bourse dispose de coupe-circuits qui interrompent les transactions durant 30 à 90 secondes si le Dow Jones chute d’au moins 10%.
PLUS DINTERROGATION EN SUIVANT :
Les autres marchés ne disposent pas du même système. Bats annule tout simplement les ordres qui divergent du prix de référence (le National Best Bid & Offer). Randy Williams, vice-président, a précisé que 95% des ordres sur Bats ont été annulé durant les dix minutes du plongeon du Dow Jones.
Le NYSE s’est lui défendu en critiquant l’absence de coupe-circuits sur les plateformes alternatives.
Tous se sont en revanche accordés pour conclure qu’il ne s’agissait pas d’une transaction erronée à l’origine du krach éclair de jeudi.
Faute de frappe, piratage informatique ou acte de terrorisme: les hypothèses qui avaient couru jeudi dans les heures suivant le krach de la Bourse de New York, semblaient écartées mardi par les régulateurs qui s’interrogeaient plutôt sur un mouvement anormal sur le marché des contrats à termes.
Aucune faute de frappe dans un ordre boursier, qui aurait transformé des millions en milliards, aucune transaction spectaculaire sur l’action du fabricant de produits de grande consommation Procter&Gamble, aucune tentative de piratage informatique ou d’acte terroriste n’a été détectée, a affirmé Mary Schapiro, la présidente de la SEC, devant des parlementaires américains.
Dans les heures suivant le décrochage de Wall Street, des rumeurs avaient fait état d’une faute de frappe d’un courtier de la banque Citigroup, laquelle avait rapidement démenti.
En revanche, les regards se tournent vers le CME, le géant des marchés dérivés, et vers des produits financiers portant sur l’évolution de l’indice S&P 500, surnommés E-Mini.
La présidente de la SEC a expliqué que le décrochage de Wall Street avait été précédé d’une chute de 5% de ces produits, un mouvement qui s’est ensuite rapidement estompé. L’élément déclencheur est peut-être intervenu sur le marché des contrats à terme (comme un ordre d’une taille exceptionnelle)”, a reconnu Mme Schapiro. Mais “le fait que les cours des actions suivent les cours des contrats à termes n’explique pas ce qui aurait pu déclencher les mouvements” du marché, a-t-elle nuancé.
Les contrats à terme sur cette indice boursier sont très suivis des investisseurs, qui s’appuient dessus pour établir leur stratégie boursière
Dealbook (blog) et le Wall Street Journal rapportent toutefois qu’un hedge fund, Universa Investments, a investi dans 7,5 millions de dollars d’options put sur le CBOE juste avant que le Dow Jones ne dégringole.Le hedge fund compte parmi ses conseillers Nassim Taleb, Mr. Black Swan.
La SEC doit encore déterminer ce qui s’est passé.
Un point inquiète toutefois certains observateurs. “Il semble qu’une banque a rencontré de sérieux soucis sur son desk” commente un gestionnaire de fonds. “On dirait que le processus de risk management d’une banque n’a pas fonctionné pour couper cet ordre“‘ souligne Patrick Young, président de Derivatives Vision. “Ce n’était pas une erreur, c’était quelqu’un qui voulait vendre un gros montant de titres” ajoute-t-il.
Normalement, les dark pools servent à absorber les ordres de cette taille. Ceci permet de minimiser l’impact sur les marchés. Ici, rien n’a fonctionné. Larry Leibowitz, le COO de NYSE Euronext, a précisé que tous les ordres ont été déroutés vers le Big Board.
Ce n’est pas la première fois que des banques montrent des problèmes avec leur gestion de risque. Les épisodes de la Barings, et de Jérôme Kerviel à la Société Générale présentent d’étranges similarités avec ce qui s’est passé jeudi dernier.
Sauf que depuis la crise financière, la taille des banques a considérablement grossi. Je vous laisse imaginer quels dégâts ceci peut causer.
Ce qui semble établi, c’est que la débâcle a été accentuée par les divergences de fonctionnement entre les différentes plateformes boursières, sur lesquelles s’échangent pourtant les mêmes valeurs.
Jeudi dernier ,le marché subissant déjà des pertes importantes, le NYSE a suspendu les échanges de certains titres, mais les échanges se sont poursuivis sur d’autres plateformes électroniques. En raison de la rareté des acheteurs à ce moment-là, les ordinateurs surpuissants programmés pour spéculer sur les marchés ont cherché à vendre à tout prix, ce qui a entraîné une chute spectaculaire de certaines actions.
Le Nasdaq et le BATS, la troisième Bourse américaine, ont en outre expliqué avoir connu des problèmes de liaison avec la plateforme Arca du NYSE, ce qui les a conduits à s’en isoler.
“C’est clairement un échec des marchés à travailler ensemble”, a estimé Lawrence Leibowitz, directeur d’exploitation du NYSE.
Régulateurs et dirigeants des marchés se sont ainsi prononcés pour la mise en place d’un mécanisme unifié pour interrompre la cotation d’une action quand elle baisserait de manière trop prononcée. Ce système permettait “de faire une petite pause, pour que chacun comprenne ce qui se passe”, a jugé M. Leibowitz, dans un contexte où “les échanges vont chaque jour plus vite”.
Jennifer Nille echo mai10
EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : 1000 milliards de dollars passés dans un trou noir… (cliquez sur le lien)
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