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WSJ : Les valeurs refuges existent-elles encore?

WSJ :  Les valeurs refuges existent-elles encore?

      La crise de la dette dans la zone euro conduit les investisseurs à privilégier les valeurs refuges traditionnelles: le dollar, les emprunts publics américains, les gilts, les Bunds et l’or. Mais certains de ces actifs sont exposés aux mêmes problèmes sous-jacents que les titres supposés risqués. Le niveau de prix qu’ils ont atteint les rend en effet bien vulnérables, alors que les rendements des obligations souveraines à deux ans de certains pays enregistrent des records de faiblesse.

Il semble désormais difficile de trouver un placement véritablement sûr.

PLUS/MOINS DE REFUGE EN SUIVANT :

Certains investisseurs se sont détournés récemment des actifs libellés en euros, y compris les Bunds, et leur préfèrent les gilts et les bons du Trésor américain. Sur les marchés des changes, Nomura estime que les dollars australien et canadien, la couronne suédoise et même le shekel israélien pourraient potentiellement constituer de meilleurs refuges que le dollar américain, l’euro et le yen. Certains de ces pays sont maintenant en phase de relèvement des taux d’intérêt, ce qui montre qu’ils ont suffisamment surmonté la tourmente financière mondiale pour rétablir une politique monétaire normale.

Les valeurs refuges ne se définissent cependant pas uniquement par leur degré relatif de risque: il faut aussi considérer le comportement des investisseurs, qui privilégient la taille et la liquidité des marchés de la dette américaine, ainsi que le statut de monnaie de réserve internationale du dollar.

Des investisseurs pourraient arguer de façon convaincante que les obligations brésiliennes, par exemple, sont à considérer comme un abri en cas de tempête ailleurs, mais le problème est qu’en cas d’assèchement des liquidités sur les marchés émergents, ils seraient sanctionnés. La liquidité est l’un des principaux attraits d’une valeur refuge ou d’un actif quasi-monétaire.

Par ailleurs, les actifs considérés comme dénués de risque jouent un rôle crucial de référence pour la détermination des prix des autres titres. Sans valeurs refuges, le coût du capital pourrait augmenter pour les entreprises, ce qui aurait des conséquences sur la croissance économique. Il est vrai que les valeurs refuges peuvent parfois donner l’impression d’exacerber les problèmes, à cause justement de leur tendance à capter les liquidités pendant les crises. Sans ce type de valeurs, les investisseurs décideraient peut-être, ou seraient contraints, de s’accommoder des périodes de volatilité des titres qu’ils détiennent, et auraient moins tendance à vendre de manière indiscriminée.

La dernière fois que l’avenir des valeurs refuges a fait débat, c’était à la fin des années 90, lorsque les marchés craignaient que l’offre de bons du Trésor américain se tarisse, en raison d’une série d’excédents budgétaires des Etats-Unis. Parmi les valeurs refuges de remplacement alors suggérées figuraient les obligations de Freddie Mac et Fannie Mae ou les tranches de qualité supérieure de titres adossés à des actifs.

Certaines des solutions de rechange évoquées aujourd’hui se révèleront certainement tout aussi illusoires. Compte tenu des risques que représente aujourd’hui la surabondance de titres du Trésor américain et d’obligations souveraines d’autres pays développés, les investisseurs sont en droit de se demander s’il existe encore des valeurs refuges.

Richard Barley, Wall Street Journal mai10

6 réponses »

  1. Refuge contre quoi?
    Les 3 ennemis de l’épargne sont spoliation (guerre confiscation, vol), taxation, inflation.(je revendique la paternité de cette définition, que je n’ai lu ni entendu nulle part, et qui pourtant devrait etre la base de l’épargne).
    Cela implique de definir les dangers du moment.

    Inflation;oui(pas d’autres sortie des dettes souveraines), taxation,;oui(les politiques veulent faire payer les « riches »plutot que de reconnaitre leur incompétence) ,spoliation; oui(meme si vous a tout pris, il n’y en aura pas assez pour boucher les trous)
    Conclusion, le refuge ultime quand les trois dangers sont présents, reste l’or
    Ce n’est pas pour rien que ca monte.

  2. L’euro accentue ses pertes face au dollar, regain d’inquiétudes en zone euro.

    L’euro rechutait face au billet vert lundi 24 mai, les cambistes fuyant les investissements à risque dans un regain d’inquiétudes sur la santé économique des pays membres de la zone euro, alimenté notamment par le sauvetage d’une caisse d’épargne régionale par la Banque d’Espagne.

    « L’escalade des inquiétudes sur les dettes souveraines en zone euro a conduit les investisseurs à évaluer plus sérieusement les risques de voir se matérialiser une récession à double creux dans les économies avancées », commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

    Ainsi « l’euro devrait continuer sa contre-performance tant que les inquiétudes sur les dettes souveraines saperont la demande pour les actifs de la zone euro », prévenait l’analyste.

    En effet, les craintes poussent les cambistes à fuir les investissements jugés plus risqués, notamment les devises à plus fort rendement comme l’euro, et à chercher la sécurité dans les valeurs refuge que sont le billet vert et la monnaie nippone.

    Les craintes des investisseurs étaient renforcées par l’annonce samedi du sauvetage d’une caisse d’épargne régionale par la Banque d’Espagne, sur fond de doutes sur la capacité du pays à redresser ses finances.

    En grande difficulté financière, Cajasur, une caisse d’épargne du sud de l’Espagne que contrôlait jusqu’à présent l’Eglise catholique, a été mise sous tutelle publique, après l’échec d’un projet de fusion avec un autre établissement, Unicaja.

    Cette annonce rappelait aux cambistes que les craintes d’une contagion de la crise grecque planent toujours sur les pays du sud de la zone euro, principalement l’Espagne, le Portugal et l’Italie.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=d468b37dd448df5de99a8b580059febd

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