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Jean Pierre Petit : Les vainqueurs de la décennie 2000 (I)

Jean Pierre Petit :  Les vainqueurs de la décennie 2000 (I)

Jean-Pierre Petit  Le poids de la Chine et de l’Inde dans le PIB mondial a été multiplié par 3 depuis 1990.

Il n’est pas besoin de recourir à beaucoup de données statistiques pour démontrer l’évidence de l’importance croissante de Chindia (la réunion de la République populaire de Chine et de l’Inde) dans l’économie mondiale.

PLUS DE PETIT EN SUIVANT :

Le poids de la Chine et de l’Inde dans le PIB mondial a été multiplié par 3 depuis 1990, pour représenter 18% du PIB mondial en 2010 (en parité de pouvoir d’achat, selon le FMI).

Sur les 30 dernières années, le poids de la Chine a été multiplié par 4,6 en trente ans, contre 1,8 pour l’Inde. Selon les prévisions du FMI, Chindia dépassera l’Union Européenne à 27 dès 2013 (en PPA).

Le poids de la Chine dans le commerce mondial a doublé tous les 10 ans depuis 1970, pour atteindre plus de 9% en 2009 (premier exportateur mondial, devant l’Allemagne).

Celui de l’Inde, après avoir stagné jusqu’aux années 2000, a également doublé depuis 10 ans, à 1,7%.

Au cours des années 2000, un quart de la croissance mondiale (en parité de pouvoir d’achat) a été du à Chindia.

Durant la grande crise de 2007- 2009, ces deux pays ont affiché les meilleures «résistances» au choc mondial au sein du G20. En 2009, alors même que le PIB mondial a reculé (pour la première fois depuis 1945) de 0,6%, la croissance de la Chine et de l’Inde a été respectivement de 8,7 et 6,5%.

L’Inde a été «favorisée» au cours de cette crise par sa relative faible ouverture sur l’extérieur ainsi que par le faible niveau du secteur manufacturier, alors qu’en Chine, c’est le volontarisme public et le plan de relance qui ont constitué l’arme principale face à la crise. Même si d’autres pays émergents comme le Brésil ou l’Indonésie ont aussi démontré une belle résistance durant la crise, la performance de la Chine et de l’Inde est parfaitement remarquable.

Pourtant, les modèles de développement divergent sensiblement entre la Chine et l’Inde. La croissance s’est faite par l’industrie avec exode rural en Chine, par les services sans exode rural en Inde.

La croissance a été surtout tirée par les exportations (industrielles) en Chine et leur effet induit sur l’investissement avec une intensité capitalistique forte. L’inde a plutôt privilégié la consommation et la demande intérieure.

Le modèle chinois repose plutôt sur une éducation de base généralisée (nécessaire pour alimenter l’emploi industriel), alors qu’en Inde, l’effort est concentré sur une éducation avancée pour une fraction faible de la population (nécessaire pour subvenir aux besoins d’emplois dans les services sophistiqués).

La croissance chinoise s’accompagne d’une forte consommation de matières premières et forte pollution (avec l’industrie).Celle-ci est moindre en Inde (avec les services).

 La spécialisation industrielle est plus avancée en Chine, portant à la fois sur les biens de consommation et d’équipement. Elle est plus rurale en Inde, avec une population en croissance rapide, un revenu par tête 2 fois plus faible et un niveau moyen d’éducation moyenne plus faible (illettrisme).

L’industrie représente près de 50% du PIB en Chine, contre moins de 30% en Inde, alors que les services représentent 56% du PIB en Inde, contre 43% en Chine.

L’investissement est de 45% en Chine contre 32% enInde, alors que la consommation  privée est de 53% en Inde contre 38% en Chine._

JEAN-PIERRE PETIT économiste etStratégiste de marché juin10

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