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Retour sur les grandes crises boursières US 1907 et 1929

Retour sur les grandes crises boursières US 1907 et 1929

Les grandes crises financières et bancaires ne sont pas nouvelles. Elles sont pour ainsi dire aussi anciennes que le monde financier. Elles se caractérisent par deux éléments que l’on va retrouver avant pratiquement chaque grande correction: la formation d’une bulle portée par les attentes irréalistes des opérateurs, et une période de crédit facile qui l’alimente.

PLUS DE CRISE EN SUIVANT :

L’histoire des Etats-Unis a été marquée par de nombreuses crises bancaires. Après la Guerre de Sécession est apparu un système de banques nationales, regroupées au sein de chambres de compensation visant à établir une solidarité au sein du secteur. Dans certains États, les autorités garantissaient les dépôts effectués dans les banques nationales.

Toutefois, à partir du début du xxe siècle (comme au début du Xième avec la crise des subprimes), une partie de plus en plus importante de l’activité bancaire commença à se dérouler dans des organismes financiers new-yorkais appelés « Trusts » qui ne faisaient pas partie de ce système de protection, même s’ils acceptaient des dépôts comme une banque traditionnelle.

La croissance était forte au début du siècle dernier, et les Trusts pouvaient investir sur les marchés boursiers, ce qui était interdit aux banques nationales. En outre, elles étaient soumises à des réglementations nettement moins strictes en matière de liquidité et de réserves. En 1907, les actifs déposés dans ces sociétés non réglementées dépassaient les actifs déposés dans les banques nationales.

Plan de sauvetage

Les nouvelles économiques vont toutefois devenir moins favorables, et après le plus haut de 103 points atteint en janvier 2006, l’indice Dow Jones va commencer à corriger progressivement.

Les Trusts distribuant des rendements plus élevés que les banques traditionnelles, ils étaient naturellement incités à prendre de plus en plus de risques. En octobre 1907, la faillite d’un trust provoquée par l’échec d’une opération boursière spéculative va provoquer l’effondrement de ce système, et une ruée des épargnants sur les dépôts des trusts.

En quelques jours, l’indice Dow Jones s’effondre suite à l’arrêt du marché du crédit. Les banquiers traditionnels, emmenés par JP Morgan, vont alors mettre en place un plan de sauvetage qui permettra à la Bourse de retrouver progressivement ses niveaux d’avant la crise.

Mais l’effondrement boursier de 1907 provoqua une crise économique profonde, avec une récession qui dura de mai 1907 à juin 1908, un recul de la production industrielle de 11%, une hausse du taux de chômage de 3 à 8 % et un nombre de faillites vertigineux. L’indice Dow Jones resta toutefois déprimé jusqu’en 1915.

On peut donc voir la profonde similitude qui existe entre l’évolution du Dow Jones depuis 2008 et celle qui fut sienne après 1907.

Pas encore sûr

La crise de 1907 aura aussi pour conséquence une réforme profonde au niveau de l’industrie bancaire, qui aboutira à la création de la Réserve fédérale (Fed), qui sera chargée de veiller à la stabilité du système, et qui obligera l’ensemble des banques de dépôts à garder des réserves plus importantes. Toutefois, un peu plus de 20 ans plus tard, le secteur financier semblait avoir totalement oublié les enseignements de la crise de 1907, après une petite dizaine d’années de croissance économique quasiment interrompue, et une explosion du crédit bancaire servant à alimenter la spéculation boursière. À partir de 1926, les investisseurs pouvaient acheter des actions en empruntant aux courtiers avec une couverture de 10 %.

L’idée était que la hausse des cours permettrait de payer l’intérêt sur le montant emprunté tandis que le courtier garderait le titre en dépôt. En 1929, au bout de 8 ans de hausse ininterrompue, une grande majorité des opérations boursières étaient financées de cette manière.

Ventes massives

Depuis le début 1929, l’économie américaine donne quelques signes de faiblesse. Mais les cours, soutenus par la spéculation, continuent de grimper. Le 3 septembre, le Dow Jones atteint 381,17 points, ce qui restera son plus haut niveau jusqu’en 1954.

Au début du mois d’octobre, la liquidité commence à se retirer du marché américain. Le mouvement baissier commence le 18 octobre, et va en s’amplifiant les jours suivants. Le jeudi 24 octobre 1929 (le « Black Thursday »), l’indice plonge de 22,6 % en matinée, forçant les banquiers à intervenir pour soutenir les cours. La Bourse de New York ne perd finalement que 2,1 %, mais les investisseurs qui avaient emprunté pour acheter des actions commencent à dénouer leurs positions. Par contre, le lundi 28 octobre et le mardi 29 octobre (« Black Monday » & « Black Tuesday »), les banquiers n’interviennent plus, et le marché s’effondre. L’indice Dow Jones perd plus de 23 % en deux séances, mettant un frein radical à la croissance économique.

À l’occasion de la première grande crise qu’elle aura à gérer, la Fed joua au pompier pyromane. La Réserve Fédérale aurait dû combattre la crise en injectant massivement de la monnaie. Mais à l’époque, ce n’était absolument pas la mesure conservatoire habituelle ». En voulant purger le secteur bancaire de ses mauvais éléments, elle va renforcer la crise économique.

Les paniques bancaires vont se multiplier en 1930, 1931 et 1933, l’indice Dow Jones Industrials tombera à 41,22 points en juillet 1932, près de 90% en dessous de son plus haut de septembre 1929…..

source echo juil10

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