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Baromètre du risque crédit : Les banques et la loi du marché

Baromètre du risque crédit :  Les banques et la loi du marché

En attendant les résultats des tests de résistance qui sont tombés vendredi en fin d’après-midi, la société Markit, a fait ses devoirs. Elle a rassemblé les données du marché des CDS (« credit default swaps ») pour 61 des 91 banques soumises aux tests. Ces instruments financiers qui permettent de se couvrir contre le défaut de paiement d’un Etat ou d’une entreprise sont un excellent baromètre du risque crédit.

PLUS CDS BANCAIRES EN SUIVANT :


On n’est donc pas ici dans des scénarios de crise qui mettent à l’épreuve les bilans des banques comme avec les tests de résistance mais dans la perception immédiate qu’ont les investisseurs institutionnels sur la solidité de tel ou tel établissement. La loi du marché, donc.

Une règle de base: plus le risque est important, plus le spread du CDS est élevé.  Un CDS à 5 ans de 100 points de base, signifie, très concrètement qu’il faudra payer, chaque année, 100.000 euros pour assurer un investissement de 10 millions d’euros. 

Une institution comme la Rabobank, par exemple, affiche un des meilleurs spread, parmi les 61 établissements, avec 88 points de base. A l’autre extrême, on trouve les banques grecques avec des spreads surpérieurs à 800 points de base. En Belgique, le spread est de 131 pour KBC et de 317 pour Dexia. Le spread de BNP Paribas s’élève à 110 points de base et celui d’ING à 114.

« Lorsque l’on examine les chiffres, il n’est pas étonnant de constater que les banques les plus risquées se situent à la périphérie de la zone euro (Grèce, Irlande, Portugal et Espagne), note Markit. Ces établissements ont une exposition directe au risque souverain via leurs obligations et sont confrontées au ralentissement de leurs économies domestiques dues à l’austérité fiscale. »

Le tableau ci-dessous illustre d’ailleurs la très forte corrélation entre le risque financier et le risque souverain.

Markit spread
La petite étude de Markit permet également de constater la déconnexion entre la perception du risque par le marché et les ratings attribués par les agences de notations. En Belgique, par exemple, le rating moyen des agences pour KBC est de A alors que le marché lui attribue un double AA. Effet inverse pour Dexia dont la perception par le marché (BB) est plus négative que le rating moyen des agences (AA). 

Pour consulter l’étude de Markit, cliquez ici.

source Stéphane Wuille echo juil10

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