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La volonté de Goldman Sachs d’arrêter le compte propre soulève des doutes

La volonté de Goldman Sachs d’arrêter le compte propre soulève des doutes    

L’ambiguïté de la position des banques provient de la difficulté à définir l’activité pour compte propre sur les marchés    

Info ou intox? Même si elle n’a pas été confirmée, la décision prêtée à Goldman Sachs d’arrêter ses activités de trading pour compte propre n’est pas passée inaperçue. Elle rejoindrait celle de JPMorgan, qui a annoncé en interne en début de semaine dernière fermer le courtage pour compte propre en matières premières – laissant planer le doute sur les activités actions et taux (fixed income).    

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Cette décision, si elle était avérée, serait la conséquence de la promulgation en juillet de la loi Dodd-Frank. En transposant la décriée «règle Volcker», elle interdit aux banques les activités de trading pour compte propre sous certaines conditions. Elles ont jusqu’en 2014 pour s’y conformer.    

Les activités de trading pour compte propre de Goldman Sachs sont regroupées au sein du département Principal Strategies, lui-même logé dans la division actions de la banque d’investissement. Nombreux sont les financiers qui toutefois s’interrogent sur la volonté réelle de l’établissement de se séparer d’une activité qui, selon ses propres déclarations, représente 10% de ses revenus (une proportion que d’aucuns estiment nettement sous-estimée voir graphique cidessous) et qui lui a largement permis d’asseoir sa domination sur les marchés financiers au fil des années.    

Toute l’ambiguïté tient dans la difficulté de définir le «compte propre», ambiguïté sur laquelle Goldman Sachs peut jouer. Le sujet avait déjà été évoqué au début de l’année, lorsque la règle Volcker fut dévoilée. Les banquiers expliquaient alors qu’une partie importante du trading pour compte propre était en fait constituée d’opérations réalisées pour les besoins de leurs clients (de couverture par exemple) ou pour assumer leur rôle de market maker (animateur de marché).    

Il s’agit là d’opérations à la journée, soi-disant neutres, et non pas des prises de positions directionnelles sans lien avec des besoins des clients. «Une fois la transaction du client effectuée, une position de couverture peut, sur plusieurs jours, se révéler gagnante pour la banque», explique un consultant à Paris. Ce dernier précise que les départements juridiques des banques de Wall Street planchent tous sur la création de véhicules d’investissement qui permettraient de conserver indirectement cette activité. Sous le feu des critiques, Goldman Sachs pourrait ainsi satisfaire l’opinion publique à bon compte.  

Par Antoine Landrot agefi  le 07/09/2010    

EN COMPLEMENT : Goldman Sachs condamnée à une forte amende    

Le gendarme des marchés britanniques a condamné ce jeudi la banque internationale à une amende de 27,3 millions de francs, Goldman Sachs ayant manqué à ses obligations dans le cadre de la vente de produits dérivés immobiliers américains hautement risqués    

Le gendarme des marchés britanniques, la Financial Services Authority (FSA), a condamné jeudi Goldman Sachs à une amende de 17,5 millions de livres (27,3 millions de francs). La banque a manqué à ses obligations dans le cadre de la vente de produits dérivés immobiliers américains hautement risqués. La FSA reprochait notamment aux entités britanniques de la banque américaine de ne pas l’avoir prévenue qu’une enquête avait été déclenchée par les autorités boursières américaines (SEC) après des accusations de fraude.    

La SEC avait porté plainte contre la banque. Elle l’accusait d’avoir trompé des investisseurs en leur vendant des produits dérivés complexes adossés à des prêts immobiliers à risque américains, les fameux «subprime», au printemps 2007, avant le début de la crise financière. Certaines banques britanniques avaient été fortement pénalisées en garantissant le produit financier de Goldman Sachs incriminé dans cette affaire, dont la valeur s’était effondrée. Goldman Sachs avait payé en juillet une amende record de 550 millions de dollars à la SEC.     

source afp sep10

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