Un krach d’un nouveau genre
“Pouvez-vous comparez le krach de 1987 au krach éclair du 6 mai? Non. En 1987, le marché a chuté de 22-23% en quelques heures. (…) Et il a fallu des mois pour que le Dow Jones remonte progressivement la pente. Le krach éclair du 6 mai n’a duré que 7 minutes, et s’est rapidement renversé“.
le « Flash Crash » du 6 mai à Wall Street pourrait se reproduire n’importe quand
PLUS DALGOTRADING EN SUIVANT :
On ne peut pas donner tort à Jim Simons, s’exprimant ici dans une interview accordée au WSJ.Le fondateur du hedge funds Renaissance Technologies, récemment retiré des affaires, a défendu dans cette interview nos amis les bots. Je rappelle que Renaissance Technologies, dans le monde des quants, figure comme la référence.
Ce mathématicien oublie toutefois une chose: les Bourses disposent de quelques gardes fous plus sophistiqués que dans le passé. Chez NYSE Euronext, cela s’appelle le Liquidity Replenishment Point.
Ceci ne vaut que pour les marchés américains. Lorsqu’une action évolue trop à la hausse ou à la baisse, elle déclenche ce LRP, qui arrête pendant un certain temps le trading automatique sur le NYSE. Le temps que le teneur de marché désigné (ils sont cinq au total) cherche une contrepartie pour effacer cette variation de prix. Celui-ci va sonder les courtiers présents sur le parquet, ses clients, d’autres fournisseurs de liquidités, et enfin lui-même.
Vendredi dernier, le LRP a été déclenché sur le titre Plantronics à 14h06 (heure locale). A ma connaissance, seul le NYSE procède de la sorte. Les autres Bourses annulent les ordres déviants. Et depuis juin, les marchés américains sont dotés d’un coupe-circuit commun, imposé par la Securities and Exchange Commission jusqu’en décembre.
Donc, dire que les bots ont sauvé la séance du 6 mai, c’est un peu simplifier les choses. Ceci montre surtout qu’il est nécessaire de les encadrer.
Posté le 20 septembre 2010 par Jennifer Nille fair trade/echo
EN LIEN : Rien ne semble pouvoir arrêter l’ascension fulgurante des «traders à haute fréquence»
EN COMPLEMENT : Première condamnation pour les bots
Lundi dernier, la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) a révélé avoir condamné à une amende de 1 million de dollars Trillium Brokerages Services. Motif?
Neuf traders de cette firme ont introduit des ordres sur le NYSE et le Nasdaq destinés à créer l‘illusion d’un achat ou de vente, ceci pour obtenir de meilleurs prix. Une fois que ces ordres étaient introduits, les neuf petits malins annulaient tout simplement ceux-ci.
Au total, 46.000 ordres ont été introduits, générant 575.000 dollars de profit. Ils ont été effectués entre le 1er novembre 2006 et le 31 janvier 2007. Soit il y a presque quatre ans. On constatera ici que les régulateurs américains n’ont pas la vitesse des traders à haute fréquence…
Zero Hedge, ce blog qui aime tant pointer le côté obscur de Wall Street, souligne qu’il s’agit ici de la première condamnation d’un trader à haute fréquence. Ce ne sera sans doute pas la dernière .
L’été dernier, Goldman Sachs avait elle-même involontairement indiqué le caractère illicite de certaines stratégies de trading. Elle avait dénoncé un de ses anciens employés, parti avec les codes de ses bots, en soulignant qu’une personne mal intentionnée pourrait utiliser ces codes pour manipuler les marchés. Sergei Aleynikov avait en effet transmis ces codes sur un site d’hébergement accessible par n’importe quel hacker en herbe…
Pour revenir à Trillium, d’après Zero Hedge, la firme n’en est pas à son coup d’essai. En 2006, elle a déjà été condamnée pour avoir mal utilisé les systèmes du Nasdaq. Trillium dispose d’un contrat de colocation avec la Bourse électronique. Ceci veut dire que la Bourse abrite les programmes de la firme dans ses propres serveurs informatiques.Ils y sont toujours d’ailleurs
Jennifer Nille fair trade/echo sep10